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Résidence en Île-de-France

Cette villa, qui doit tout son charme au grand toit à quatre pentes, est bâtie à quelques kilomètres au sud-est de la capitale, dans cette verdoyante et agréable vallée de Chevreuse, si fraîche en été et d'accès facile pour les citadins. On y arrive en longeant les bords de l'Yvette, après avoir traversé prés et bois.

Situation et esthétique.

— Son étage principal, auquel on accède par un bel escalier aboutissant à un perron d'entrée, est surélevé de 2m,40 pour permettre un grand rez-de-chaussée à usages divers et éviter aussi les risques d'inondation pendant les périodes de crues.

Cette construction, précédée d'une petite avant-cour du côté du chemin rural, est orientée sud-est pour la façade sur le jardin et nord-ouest pour la façade sur l'entrée.

Le jardin régulier dit « à la française », complanté de buis et d'ifs taillés, est entouré de beaux arbres donnant de l'ombrage.

Conçue pour un ménage retiré de la vie active, cette demeure est faite pour recevoir, en outre, quelques parents ou amis, puisqu'au deuxième étage deux chambres, à peine mansardées, y sont aménagées.

Distribution.

— On accède à l'étage principal par deux escaliers, l'un, au nord-est, permettant de descendre au jardin, et l'autre, au sud-ouest ; ce dernier du côté de l'entrée, arrive sur le grand hall carrelé qui laisse voir l'escalier allant au 1er étage, avec sa rampe ouvragée en chêne clair.

Du hall, nous passons dans un vestibule déjà un peu plus « intime » ; celui-ci, séparé du hall par une grande tenture en tissu vert-amande, contrastant avec le ton crème clair des murs. Ce vestibule donne accès à toutes les pièces. D'abord, l'office de 7 mètres carrés qui précède la cuisine et évite les odeurs dans tout l'appartement. La cuisine bien aménagée, avec ses placards, ses paillasses en béton armé recouvert de faïence, prolongeant l'évier et l'égouttoir, est assez grande (15 mètres carrés) pour permettre, le cas échéant, d'y laisser manger les domestiques (jardiniers, laveuses, lingères ou autres, venus pour la journée). La cuisine peut avoir une entrée de service sur le perron d'arrivée. L'office donne sur le grand living-room de 36 mètres carrés où les occupants de cette demeure passent la plus grande partie de leur temps, l'hiver, avec, d'un côté, le coin à manger et, de l'autre, le coin de réception, avec une jolie cheminée rustique en briquettes spéciales et hotte en stuc, ces deux côtés séparés seulement par une petite murette de 1m,20 de hauteur, recouverte sur la partie horizontale d'un plateau chêne clair ciré ou d'une plaque de pierre polie d'Hauteville de 2 centimètres d'épaisseur, permettant de mettre des photos, poteries, objets d'art ou des fleurs de saison.

Le living-room, ouvert largement du côté jardin, est prolongé par un balcon. La grande chambre de maître (ch. 1) de 16 mètres carrés, avec vue sur le jardin, est contiguë à une toilette de 4 mètres carrés et un w.-c. Les appareils sanitaires de ces deux pièces (lavabos, bidet, bac à douche, cuvette w.-c.) sont de tout premier choix. Le siège et le couvercle de la cuvette w.-c. sont en matière plastique blanche, spéciale, propre et facile d'entretien, par un simple lavage à l'eau savonneuse. Contiguë aux w.-c., une autre chambre de 11 mètres carrés sert aux parents ou amis. Un chauffe-eau de 100 litres pour bains, au gaz propane, est installé dans la salle de bain et un chauffe-eau plus petit, dans la cuisine. (La bouteille de propane devant être installée dans le sous-sol avec une protection.)

Au 2e étage, on arrive à un petit palier de distribution, sur lequel donnent deux chambres, l'une, côté jardin, l'autre, côté entrée et l'accès aux combles. L'étage principal communique par un escalier intérieur avec le rez-de-chaussée, où l'on trouve un garage pour deux voitures, deux caves, une grande buanderie-chaufferie et enfin un atelier pour bricolage, avec un petit dépôt.

Construction.

— Les murs en fouilles, ainsi que ceux du rez-de-chaussée, qui ont une épaisseur de 0m,50, sont en béton de gravier, le gravier étant pris sur place. Un linteau-chaînage en béton armé relie les quatre murs. À l'intérieur de ceux-ci, pas de mur de refend, mais deux piliers en béton armé qui servent à soutenir planchers et charpente. Au dessus, les murs sont en pisé de mâchefer bien damé. À l'arase du toit et au niveau des couvertes des fenêtres, un chaînage béton armé pour lier les murs et supporter la charpente. Le plancher couvrant le rez-de-chaussée est constitué par une dalle en béton armé et un hourdis roseaux. Ce dernier présente l'avantage d'être économique, léger et facile à poser ; de plus, il présente une surface sous plafond presque unie que l'on peut enduire au plâtre ou au mortier de chaux suivant la destination des pièces.

La charpente, avec deux fermes à entrait retroussé et une fermette, est très intéressante comme assemblage. Le toit est traversé par les deux souches de cheminées en briques pleines de 0,11 posées à plat, les conduits de fumée, enduits au plâtre et doublés en briques creuses, sont en boisseaux de 19 x 21. Le toit est recouvert de tuiles « écailles » rouges vieillies, 48 au mètre carré. Le plancher couvrant le 1er étage a un solivage sapin posé sur des fers double T reposant eux-mêmes sur les poteaux. Sur tout le sous-sol, béton en gravier avec chape ciment frisé. Au 1er étage, dans les deux chambres et le living-room, parquet chêne posé sur bitume. Carrelage grès avec dessins modernes dans le vestibule et le hall. Pour les autres pièces, carrelage granito : ciment et marbre concassé posé sur dalle béton armé. Menuiseries extérieures en chêne. Menuiseries intérieures en sapin. Plafond plâtre, partout sans peinture (ce qui n'est jamais à faire sur plafond de cuisine et bain). Persiennes métalliques huit vantaux, tôle de 8 kilogrammes. Pour les petites ouvertures, fermetures par fers forgés décoratifs. Fosse septique préfabriquée, tranchée absorbante et puisard, les eaux pluviales et ménagères allant au ruisseau du chemin. Zinc n°14 sur le toit et les descentes d'eau. Chauffage central avec chaudière au sous-sol.

Le crépissage, les peintures et les enduits extérieurs sont de teinte très claire, contrastant avec les menuiseries, les persiennes, les fers forgés peints en plus sombre.

Les enduits extérieurs sont en peinture imperméable à base de ciment de Portland que l'on trouve dans le commerce sous forme de poudre que l'on délaie dans l'eau et applique au pinceau. Une fois terminé, cet enduit mat et clair réfléchit la lumière et sa dureté augmente avec l'âge.

La surface construite est d'environ 122 mètres carrés.

Cette résidence, dans son cadre de verdure, ses plantes d'agrément, ses arbres fruitiers, son potager et toutes les fantaisies que l'on peut imaginer pour rendre le lieu agréable, sert de cadre à cette vie calme à laquelle tout le monde aspire pour ses vieux jours, à l'abri de tous soucis.

Pour la partie habitation, 1er et 2e étages, pour une surface maxima de 110 mètres carrés, cette construction bénéficie de la prime annuelle de 600 francs par mètre carré, pendant vingt ans et, éventuellement, d'un prêt de l'État pour une durée maxima de trente ans. (Loi du 21 juillet 1950.)

Albert COHENDET,

Architecte D. P. L. G.

Le Chasseur Français N°664 Juin 1952 Page 364