— Nous savons tous que, parmi les croyances qui
existent encore chez nos paysans, la plus profondément ancrée est celle de
l'influence de la lune sur les pluies, la végétation, et même sur le sacrifice
du porc.
Nous ne pensons pas que des études vraiment scientifiques
aient été faites pour mettre fin à cette éternelle controverse. Cependant, nous
avons sous les yeux une note de M. H. Mineur, astronome à Paris,
ayant pour but la recherche d'une influence possible de la lune sur les
précipitations atmosphériques (Comptes rendus de l'Académie des sciences,
3 décembre 1951).
Cet astronome a utilisé pour cela les hauteurs de pluie
journalières observées dans quatre stations : Clermont-Ferrand, parc
Saint-Maur, Nantes, Alger, pendant environ soixante-quinze ans.
Il semble résulter de cette étude quelques résultats
certains : Clermont-Ferrand ne révèle pas d'influences lunaires sur la
pluie. Au parc Saint-Maur et à Nantes, les hauteurs de pluie sont maxima le
troisième jour de la lune et le dix-huitième jour.
À Alger, au contraire, les hauteurs de pluie sont minima
vers le quatrième et vingt-quatrième jour de la lune, et maxima vers le
quinzième et le vingt-neuvième jour.
Les probabilités des jours secs sont moins nettes dans
l'ensemble.
M. H. Mineur a également, dans le même but, fait
des recherches sur l'effet de la marée sans avoir de résultats probants.
Nous serions heureux de trouver dans ces colonnes un résumé
d'études scientifiques de l'influence de la lune sur la végétation faite par
des ingénieurs agricoles, agronomes, ou tout autre savant ayant étudié la
question, de façon à ruiner définitivement cette croyance si tenace parmi les
gens de la terre.
Nous pouvons ajouter également que la « lune rousse »,
de si fâcheuse augure, est un phénomène naturel où la lune n'est absolument
pour rien.
P. DE BERNADE.
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