Du 8 au 12 avril 2008 : de
Deshaies (Guadeloupe) à Five Islands Harbour (Antigua)
Enfin, le mardi 8 avril, nous
quittons notre mouillage de Deshaies en direction d'Antigua. La météo
annonce un vent d'est 4-5, avec des grains isolés faibles. Nous avons en
fait un vent d'est force 5 bien établi, avec du soleil, et comme nous allons
au nord, c'est une très bonne navigation qui se présente. Nous avons quand
même été contraints de prendre un 2ème ris dès après le départ, ce qui nous
a permis de mettre le pilote une bonne partie du temps.
 Grâce
à un réveil matinal (4h30 pour partir 5h45 !), nous arrivons à Antigua, au
mouillage d'English Harbour, dès 14h30. Il y a beaucoup de monde, mais nous
trouvons notre place devant une belle plage par moins de 3 mètres de fond.
Ce sont essentiellement des bateaux en croisière comme nous alors que dans
la marina des superbes yachts se préparent pour "La semaine d'Antigua".
C'est une semaine de régates, très cotée dans le monde de la voile de luxe.
Antigua a abandonné ses cultures traditionnelles de canne et de coton pour
se tourner vers le tourisme ...
Pendant 2 jours, nous nous baladons dans la campagne environnante et parmi les belles unités du port.
 Vendredi
11 avril, nous reprenons la mer en direction de Five-Islands Harbour qui se
trouve sur la côte ouest d'Antigua. Bonne navigation, assez stressante
cependant à cause d'une barrière de corail que nous contournons. Nous
mouillons dans Hermitage Bay, devant une belle plage et un village de
vacances. Nous sommes seuls, puis deux autres bateaux viennent mouiller près
de nous pour la nuit. Surprise, nous captons un réseau wifi de l'hôtel à partir du
mouillage, donc nous pouvons faire une mise à jour rapide du site et envoyer rapidement quelques messages.
 Notre
mouillage est à quatre kilomètres environ de Jolly Harbour où nous devons
aller faire les formalités de sortie de Antigua et faire des courses pour
les jours à venir. Une dame fort sympathique s'arrête en voiture et nous
dépose devant la marina, ce qui nous fait gagner du temps. C'est encore un
endroit pour plaisanciers fortunés ... ici on achète la maison et le ponton
attenant pour le bateau que l'on peut sortir de l'eau à l'aide d'un
ascenseur (si, si ça existe !).
Du 13 au 17 avril 2008 : de Five-Islands
Harbour (Antigua) à Basseterre (Saint-Kitts)
Dimanche 13 avril, nous
quittons Antigua en direction de l'île de Nevis, à environ 40 milles dans
l'ouest. Nous avons une montée progressive du vent : très peu au
départ, car tôt le matin, puis 15-20 noeuds, comme annoncé par la météo,
puis 25-30 noeuds, avec rafales à 35 noeuds, au passage du sud de l'île de
Nevis. Cela nous fera prendre un 2ème ris à une vitesse record, car nous
sommes sur des fonds de coraux inférieurs à 10 mètres !

Surprise
à l'arrivée du mouillage de Charlestown, ville principale de Nevis : la
présence d'un grand nombre de jolies bouées, parfaitement alignées le long
de la grande plage. Le lendemain matin c'est le "jeu de piste" habituel de la
clearance (formalités) d'entrée : passage par la douane, l'immigration et le
bureau du port, chacun d'eux se trouvant dans des lieux différents. Comme
cela nous prend une bonne partie de la matinée (que nous commençons tard il
est vrai), nous décidons de rester au mouillage une nuit de plus. Nous
prenons donc notre temps pour faire quelques courses et visiter cette petite
ville calme, presque nonchalante.
 Mardi
15 avril, direction l'île de Saint-Kitts pour une petite navigation de 7
milles avec un bon vent portant de force 5-6. Nous allons mouiller à White-House Bay, une
petite anse au sud de l'île. Après le départ d'un catamaran de
touristes, il ne reste qu'un voisin anglais au mouillage. Nous allons faire une petite visite à
terre. Le sud de l'île est inhabité et le paysage un peu désolé avec une
vaste étendue d'eau intérieure qui nous fait penser à un lac d'Ecosse. Tout
à coup, surprise ! Plusieurs singes s'enfuient dans les broussailles à notre
approche.
Le
lendemain au réveil, le mouillage est un peu plus exposé car le vent a
légèrement tourné.
 Mercredi 16 avril, nous décidons donc de rallier Basseterre, la capitale de
Saint-Kitts, dans la matinée. C'est à 4 milles de distance et il nous faudra
une heure, vent arrière sous foc seul (et sous le soleil aussi !). La houle
entre dans la baie et nous dissuade de mouiller dans l'entrée qui est très inconfortable.
Nous n'avons pas d'autre solution que d'aller dans la petite marina de Port
Zante.
Port Zante est le port de Basseterre qui est principalement dédié à
l'accueil de paquebots de touristes. C'est une plate-forme artificielle
implantée devant la vieille ville de Basseterre, où il n'y a que des
boutiques de luxes (parfums, bijoux, alcools, ...) dont la plupart ne
s'ouvre que quand les paquebots déversent leur cargaison de touristes
...
Mercredi 17 avril, nous découvrons la petite ville de Basseterre et y apprécions un fort bon resto !
Du 18 au 20 avril 2008 : de Basseterre (Saint-Kitts) à Marigot
(Saint-Martin)
Vendredi 18 avril, en prévision des 45 milles qui
nous séparent de Saint-Barthélémy (dites Saint-Barth, c'est plus chic et
plus local ...), nous partons dès le lever du jour à 6h15. Dès le nord de
Saint-Kitts, nous avons un bon vent de travers qui nous rend la traversée
très agréable sous le soleil. Il faut dire que depuis quelques jours le
temps est conforme à ce que l'on peut attendre des tropiques (soleil,
chaleur et vent).
L'arrivée
à Saint-Barth est un peu décevante. Le mouillage dans la baie de Gustavia,
capitale de Saint-Barth, est inconfortable car ouvert à la houle. Mais c'est
un passage obligé car il faut encore faire les formalités d'entrée, et aussi
de sortie bien que nous allions à Saint-Martin, autre collectivité française
d'outre-mer ... Ces deux îles dépendaient dépendaient jusqu'à peu au département de
la Guadeloupe, mais elles ont maintenant un statut spécial de collectivité
depuis juillet 2007.
Depuis quelques années, Saint-Barth est le rendez-vous de touristes fortunés
qui trouvent sur place des boutiques de luxe telles Dior, Hermès, Cartier,
Vuitton ... J'ai (Marie-Claire !) failli craquer pour un petit sac à main en
peau de lézard violet à plus de 6 000€ ! Ce n'est pas à Saint-Barth que nous
passerons nos prochaines vacances ...
Samedi 19 avril, après
quelques courses nous nous empressons de quitter notre
mouillage rouleur pour la Grande Anse du Colombier, une réserve naturelle à
l'ouest de l'île. Nous prenons une bouée de mouillage près du rivage ce qui
nous permet d'aller voir les poissons au-dessus des rochers. Dans
l'après-midi, nous débarquons sur une belle plage qui n'est accessible que
par la mer ou par un petit sentier côtier qui passe entre deux belles
propriétés privées qui occupent une bonne partie du territoire ...
Dimanche 20 avril, nous rallions l'île de Saint-Martin, le terme de nos navigations
aux Antilles. Très belle journée, avec du soleil et un peu de vent (10-15
noeuds) qui nous pousse jusqu'au nord de Saint-Martin à partir duquel nous
sollicitons la "brise Volvo" pour atteindre Marigot, la capitale de la partie française
de l'île, l'autre partie étant occupée par les hollandais. Il y a beaucoup de monde au mouillage, mais nous trouvons
notre place près de la rive et d'un petit quai de débarquement.
Toute la journée, nous avons suivi sur RFO (Radio Guadeloupe) les obsèques
d'Aimé Césaire. En fait cela fait plusieurs jours que l'issue fatale ne
faisait plus de doute. Nous avons appris à cette occasion à connaître un peu
son oeuvre, et d'avoir sillonné les îles de la Caraïbe pendant plusieurs
mois nous a mieux fait comprendre l'étendue de son combat.
Du 21 avril au 1er mai 2008 : de Marigot à Grand Case et retour
à Marigot (Saint-Martin)
Lundi 21 avril, nous réglons les
dispositifs de mise au sec du bateau avec le chantier TimeOut que nous
avions contacté précédemment. Nous trouvons sur place tout ce qu'il faut
pour le carénage : antifouling, rouleaux, collant, ... allez, au boulot !
Mardi 22 avril,
ça y est : nous passons le pont ouvrant, donnant accès au lagon à 8h15 et
nous accostons sur un tout petit ponton mobile à partir duquel la grue hisse
Gwennidell hors de l'eau et le met au sec sur deux solides tréteaux. Bien
que les installations ne paient pas de mine, nous apprécions la compétence
du personnel, et de Fabrice en particulier qui connaît bien son affaire. La
suite de la journée est non moins active avec nettoyage au "karcher",
nettoyage de l'hélice et pose du collant, pendant que Marie-Claire s'occupe
de l'intendance et de sa coiffeuse. L'intendance comprend aussi la recherche
de dollars US à la banque. Car bien que nous soyons dans un département
français, les prix sont affichés en dollars US et nous avons vite compris
qu'il est plus avantageux pour nous de payer dans cette monnaie. D'ailleurs
les commerçants appliquent un taux de change (1 euro = 1 dollar US) qui nous incite à payer cash
en dollars US. Apparemment tout le monde y trouve son compte !
Mercredi 23 avril, nous sommes au
travail à 8h pour la première couche d'antifouling. Il nous faut environ
1h30 sans compter la préparation des pinceaux, des rouleaux et le nettoyage
à la fin. C'est aussi sans compter sur les "prises de tête" à cause des
tuyaux d'eau qui n'ont pas les bons embouts, qui fuient ... Finalement nous
avons l'eau et l'électricité qui arrivent au bateau. Le chantier dispose de
toilettes et douches, de machines à laver le linge, un confort sommaire qui
nous permet de rester sur le bateau durant les travaux, nous évitant ainsi
d'aller à l'hôtel. Nous disposons aussi de la wifi. Avec "vue sur mer" et le bateau qui ne bouge
pas, pour un peu nous resterions ici !
Jeudi 24 avril, toujours de bonne heure (et de bonne humeur !), c'est au tour de la
2ème couche, et à 9h30 nous avons vidé le pot d'antifouling de 5 litres.
Nous sommes un peu fatigués, mais contents que le bateau soit propre pour la
saison 2008.
Tout
se passe comme prévu et vendredi 25 le bateau est remis à l'eau après que nous
ayons mis un peu d'antifouling sur le reste de dérive et les zones de pose.
Nous mouillons dans le lagon, où nous retrouvons Chrysalide plusieurs fois
rencontré depuis Mindelo avec lequel nous échangeons quelques livres. Nous
sortons dans la baie de Marigot quand le pont se lève à 14h30. Deux
surprises nous y attendent : nous mouillons juste derrière Opsis, Ovni 435
d'amis de Françoise que nous avons déjà rencontrés en Guadeloupe, et Ty
Rando arrive juste d'Anguilla et mouille à côté de nous ! Ce sont les
retrouvailles (depuis Porsmouth, île de la Dominique) avec pleins
d'histoires à se raconter autour d'un pot ... Comme
nous avons quelques jours devant nous, nous décidons
d'aller à Grand-Case pour le week-end où Ty Rando devrait nous retrouver.
Samedi 26 avril, nous allons donc à Grand-Case, une baie à 4 milles à l'est de Marigot. La météo n'était
pas très optimiste question couleur du ciel, et effectivement il y a peu de vent, le
temps est gris et orageux et nous finissons la journée sous la pluie devant la plage de Grand-Case ...
 Dimanche 27 avril,
avec un temps toujours nuageux, moi et Marie-Claire randonnons vers l'anse Marcel, une petite
baie au nord-est de Grand-Case. Tout le fond de l'anse est occupé par une petite marina nichée dans la nature, et des
ensembles touristiques luxueux (le coût du sandwich est lui aussi haut de
gamme ...). Le soir, nous
retrouvons Ty Rando
arrivé de Marigot et qui doit aller le lendemain à Saint-Barth pour
chercher du camping-gaz. En effet, il est actuellement impossible de
trouver la moindre recharge de camping-gaz sur toute l'île de
Saint-Martin, le seul magasin dépositaire étant en rupture de stock !
Nous commandons auprès de Jean-Luc une grande bouteille de camping-gaz.
Nous finissons la journée par un bon "lolo" près de la plage.
Mardi 29 avril, nous revenons à Marigot pour nous
préparer à la traversée retour qui devrait nous conduire dans un premier temps vers les Bermudes. Nous mouillons près de Chrysalide
de Patrick et Anne, des belges avec un bon accent wallon, que nous avions
déjà rencontré à Palmeira, au Cap-Vert.
Mercredi
30 avril, Ty Rando rentre de Saint-Barth sans camping-gaz (rupture de
stock !) et va dans la marina de Marigot pour les commodités de
débarquement de l'équipage familiale (Sylvaine, Catherine, Vincent et
Guillaume) qui doit prendre l'avion pour rentrer en Bretagne. Avec
Patrick et Anne, nous dinons à bord de Ty Rando au calme du ponton.
Jeudi 1er mai, après avoir emmener tout le monde à l'avion, Jean-Luc se retrouve seul et nous propose de
profiter de sa voiture de location pour faire un tour de l'île que nous
finissons dans un "lolo" de Grand-Case (toujours avec Patrick et Anne).
Du 2 au 7 mai 2008 : à Marigot (Saint-Martin)
Vendredi 2 mai, à partir de maintenant, c'est courses, pleins d'eau et de
fuel ... La suite dans une dizaine de jours, aux Bermudes, si tout va bien. Pendant ce temps, Jean-Luc (Ty Rando) part en solitaire vers les Bermudes dimanche 4 mai.
Ayant eu des problèmes de messagerie avec son téléphone satellite
Iridium, nous allons lui servir de routeur durant la suite du voyage.
Hé
non ! C'est raté : nous avons décelé une petite entrée d'eau qui vient
du presse-étoupe (jonction qui assure l'étanchéité du passage de
l'arbre d'hélice). Nous sommes contrariés car ce joint aurait dû être
changé à notre demande avant le départ, à la révision par un
professionnel à Brest, un oubli de sa part que j'ai (Christian) laissé
passer ... Bref, nous allons y remédier dès demain (lundi 5).
Lundi 5 mai très actif : nous allons dans la partie hollandaise de l'île
pour y trouver un presse-étoupe Volvo tout neuf, puis retour à Marigot pour
trouver un mécano qui veuille bien faire le changement rapidement. Tout est
clair à midi, avec rendez-vous pris demain matin au chantier.
Mardi
6 mai, nous repassons le pont ouvrant qui entre dans le lagon pour nous
amarrer au ponton du chantier où doit être remplacé le presse-étoupe.
Nous attendons en vain le mécano toute la journée ! En désespoir de
cause, nous faisons appel à un jeune mécano local qui nous fait le
boulot vite et bien (remplacer un presse-étoupe à flot sans faire
entrer beaucoup d'eau dans le bateau n'est pas chose facile ...), pour
pas cher !
Mercredi
7 mai, après une nuit au ponton du chantier, nous ressortons mouiller
dans la baie de Marigot en vue du départ du lendemain.
Du coup, nous sommes rester quelques jours de plus dans cette ambiance "grand
voyage" du mouillage. Il n'y a plus de bateaux locaux comme dans les autres
îles mais des bateaux qui se préparent à la traversée vers les Açores et
l'Europe. Nous avons fait les dernières réparations ou installations, les pleins de
vivres, de fuel et d'eau... et on commente la météo... Comme dans tous les
milieux, il y a les humbles, les modestes, les "prudemment audacieux"
(coucou Marie-Lyse et Roger !) et ceux qui ont tout vu et tout fait ...
Voir touts les photos ...
Avant ... la Guadeloupe et ses îles ... après ... de Saint-Martin aux Açores
Retour en haut de page
|