Du 8 au 30 mai 2008 : de Marigot (Saint-Martin) à
Lajes (île de Flores, archipel des Açores)
Jeudi 8 mai : le départ
 Enfin jeudi 8 mai, nous quittons notre mouillage de Marigot en direction des
Bermudes, escale que nous prévoyons sur la route des Açores. La météo est
bonne, tout du moins dans les premiers jours, le soleil étant cependant
voilé par une brume de sable en provenance du Sahara (dixit radio
Guadeloupe, "première radio dans votre coeur").
Nous avançons bien
pendant 2 jours mais, si nous continuons en ligne droite, les fichiers météo
nous indiquent que nous allons subir des vents forts à mi-parcours ... (avis
de tempête donné par le centre de prévision américain). Nous avons donc 3
solutions :
- continuer comme cela, et affronter
la perturbation avec éventuellement du près à faire dans des
vents de 25-30 noeuds,
- obliquer notre route vers l'ouest et repartir vers les
Bermudes avec la fin de la perturbation,
- abandonner les Bermudes et partir directement vers les
Açores.
Samedi 10 mai : changement de destination
Samedi 10 mai, après une
heure de réflexion et tergiversations, et après avoir choisi la solution 2
pendant 2 heures, nous changeons d'avis et décidons de rallier directement
les Açores distants de 1958 milles. Bien que nous n'ayons pas fait les
courses en conséquence, un bilan nous montre que l'on doit tenir assez
facilement 3 semaines avec nos réserves, le point délicat étant les fruits
et légumes frais qui devraient manquer après une semaine.
Pendant ce temps, Jean-Luc de Ty Rando arrive aux Bermudes le 11 mai, après
une très belle navigation solitaire de 7 jours pour les 860 milles à parcourir. Nous
convenons de continuer nos vacations météo quand il repartira pour les
Açores. En effet, sa messagerie électronique ne fonctionnant plus à partir
de son téléphone satellite, nous lui avons transmis quotidiennement les
prévisions météo sur la route des Bermudes.
Jeudi 15 mai : vent très fort et perte du génois
Cette
traversée a été bien longue car nous n'avons pas suivi une route directe
vers les Açores, piquant tantôt au nord ou au sud pour nous tenir à distance
de vents forts à l'ouest et de calmes plats à l'est. Jeudi 15 mai, nous n'avons pas pu
éviter une journée d'orage qui a eu raison de notre génois "un peu fatigué".
Le vent est monté jusqu'à 50 noeuds (près de 100 km/h) sous un grain
violent, nous causant une belle frayeur. Le
génois n'a plus été utilisable par la suite, et nous avons fait les
1400 milles restants jusqu'aux Açores avec notre foc de brise comme
seule voile d'avant.
Mise
à part cette journée, et deux ou trois autres où nos nerfs ont été mis à
rude épreuve par manque de vent, globalement, nous avons eu du beau temps et
nous avons profité de six belles journées sous spi. Petit à petit, la
température de l'air et de l'eau ont baissé, nous contraignant à sortir les
couettes pour la nuit, les pulls et les pantalons qui étaient rangés depuis
plusieurs mois.
Comme lors de la traversée du Cap-Vert vers les Antilles, nous avons lu,
écouté de la musique, joué au scrabble. Cette fois nous avions en plus des
revues de jeux, mots croisés, fléchés et un "trivial poursuit" (cadeau de nos enfants à Noël) pour
diversifier les activités ! Les matinées étaient ponctuées par la
consultation des fichiers météo qui étaient loin d'être simples dans cette
partie de l'Atlantique, l'écoute du bulletin de RFI, la vacation avec
Jean-Luc de Ty Rando. Avec le petit déjeuner, la toilette et le ménage, pour
un peu nous étions débordés !
Dimanche 18 mai : pêche d'une dorade coryphène
Nous avons aussi passé du temps à faire des plans d'économie de nos vivres
et de notre fuel, nous accordant des quotas journaliers.
Heureusement,
le dimanche 18 mai, nous avons pêché une belle dorade coryphène d'une quinzaine de kilos qui
nous a fait plusieurs repas de tranches grillées, en sauce ou des rillettes.
Nous avons même fait des conserves.
Les nuits ont été calmes, nous permettant de bien dormir, le détecteur de
radar étant fiable et nous avertissant de la présence d'un radar dans les
parages (durant les deux premières semaines, nous avons aperçu seulement
deux voiliers et six cargos ou porte-containers).
Marcredi 28 mai : contact visuel avec Ty Rando
Mercredi 28 mai, à 200 milles de Florès, nous avons eu la surprise d'entendre Ty Rando nous
appeler à la VHF. Durant une partie de la nuit suivante, nous avons aperçu ses feux
puis il a filé vers Florès plus rapidement que nous qui n'avons plus que
notre petit foc de brise, moins efficace que le génois par petit temps.
C'est tout de même extraordinaire que nos routes se soient croisées alors
que nous sommes partis de Saint-Martin et lui des Bermudes !
Vendredi 30 mai : arrivée à Flores
Vendredi 30 mai au petit matin, nous sommes arrivés à Lajes, sur l'île de Flores.
Une petite dépression nous a accompagnés les deux derniers jours nous
permettant de ne faire qu'un minimum de moteur dans la dernière nuit.
Bilan chiffré de la traversée : durée de 21 jours et 19 heures, 2090 milles
en route directe (4,0 noeuds de moyenne) pour 2320 milles parcourus (4,4
noeuds de moyenne).
Du 30 mai au 3 juin 2008 : île de Flores (archipel des Açores)
Vendredi 30 mai, nous
retrouvons une vingtaine de "bateaux de voyage" dont Ty Rando et Chrysalide
mouillés dans le joli petit port de Lajès, au pied de la falaise.
Les formalités d'arrivée sont faite simplement sur le quai, la voiture
du douanier lui servant de bureau !
Dans la
matinée, nous découvrons le village niché dans la colline. Les maisons sont
modestes mais coquettes, bien fleuries avec, pour la plupart un potager bien
verdoyant. Tout est calme ici, la vie s'écoule paisiblement. Cette belle
matinée ensoleillée mais un peu fraîche, la nature et le chant des oiseaux
nous rappellent nos printemps bretons.
Dimanche 1er et lundi 2 juin, nous louons une voiture avec Jean-Luc et Jean, équipier de Jean-Luc depuis les Bermudes,
de Ty Rando pour visiter l'île et nous amener au départ de randos éloignées du port.

Le
premier jour, nous entamons une belle randonnée par un sentier très raide et
humide où Jean-Luc nous ouvre le chemin dans des grandes plantes dont nous
ne connaissons pas le nom. Tout en haut, nous sommes récompensés par la vue
sur les lacs "vert" (caldeira Funda) et "bleu" (caldeira Rasa). Nous
pique-niquons sur un promontoire qui domine le village de Fajãzinha et nous
poursuivons le long d'un sentier côtier bien entretenu et balisé qui nous
fait passer par les villages de Mosteiro et Lajedo. (une boucle de 22km
environ).
Le 2ème jour, nous continuons nos marches en descendant vers le tout petit
port de Lomba (en fait une cale impraticable dès qu'il y a un peu de houle
!), et grimper dans la montagne. Jean-Luc, toujours en quête d'aventure, nous
force à quitter les sentiers battus, ce qui est récompensé par une vue
magnifique sur l'île et celle de Corvo à partir du Pico de Sé (721 mètres).
Tout au long de ces journées, nous avons marché sur des chemins et des
routes bordées de haies d'hortensias. Le printemps est déjà bien avancé, la
nature est belle mais il faut encore attendre quelques semaines pour la
floraison des hortensias qui font la réputation des Açores.
Lundi 2 juin, nous finissons la journée dans un petit restaurant de Santa-Cruz, la ville
la plus importante de Florès qui compte environ 1000 habitants seulement.
Ces randonnées nous ont permis de découvrir une île avec de magnifiques
paysages de mer et de moyenne montagne et qui vit hors du temps. Comme elle
est éloignée de 140 milles des autres îles de l'archipel, on peut espérer
qu'elle restera à l'écart du tourisme de masse et qu'elle gardera son
charme.
Mardi 3 juin, courses et ravitaillement pour la petite traversée vers Horta sur l'île Faïal.
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