VALLEY OF THE SHADOW / LA VALLEE DES OMBRES

Cet excellent épisode est emblématique de toute la série, tant sur le plan esthétique que sur la logique du personnage de David Vincent.
La série aurait pu se terminer ici, car tout est dit. En se lançant dans sa quête, l'architecte s'est placé devant un dilemme insoluble : soit il parvient à prouver ce qu'il affirme - et tous les humains sont en danger immédiat - soit il échoue - et sa croisade interminable le mènera à la folie.
Dans Valley of the shadow, c'est toute une ville qui est amenée à partager les convictions de David Vincent...

Prologue :
C'est un banal accident de la route qui met le feu aux poudres. Le docteur Larousse et sa fiancée, Maria McKinley, sont doublés à toute allure par un automobiliste qui, perdant le contrôle de son véhicule dans un virage finit dans le fossé. Mais lorsque les deux médecins se portent à son secours - après avoir averti la police - le conducteur agresse son secoureur et le tue d'un coup de pierre sur la tête. La police, arrivée au même moment, a assisté au meurtre.

Générique

Acte Un :
Le conducteur forcené, un certain Joe Manners, est immédiatement incarcéré à la prison de Carterville, petite bourgade du Wyoming qui compte 1260 habitants et contemple son passé glorieux d'ancienne mine de cuivre (selon l'introduction habituelle récitée par la voix off).
Au début de cet acte, David Vincent attend déjà, tendu et très concentré, le shérif Clements à son bureau. Il prétend que l'homme a essayé de le tuer et demande à le voir. Il affirme également que son agresseur n'a ni pouls ni cœur et qu'un simple examen médical suffirait à prouver ses dires. Le prisonnier est visiblement embarrassé par la visite de Vincent.

Le shérif, incrédule, refuse mais un journaliste local, Will Hale, souhaite interviewer l'architecte. Celui-ci convainc facilement le journaliste en mal de scoop et téléphone de son bureau au Capitaine Taft, un officier de l'armée de l'air qui est au courant de ses investigations.
A la prison, le prisonnier demande à appeler son avocat. En réalité, il contacte ses supérieurs et demande de l'aide. On lui répond que le militaire (il s'agit de Taft) va être neutralisé et remplacé.
Pendant ce temps, le journaliste persuade la fiancée en deuil de venir examiner le forcené pour corroborer les affirmations de Vincent.

Acte Deux :

Lorsque Maria arrive à la prison pour examiner Joe Manners, le faux Capitaine Taft est déjà là. Un faux barrage de police a permis aux envahisseurs de substituer l'un des leurs au vrai Capitaine. Son remplaçant est venu pour faciliter l'évasion du meurtrier et il se met en travers du chemin de Vincent et du shérif Clements, ralentissant leurs mouvements, lorsque son congénère bouscule Maria.
Du coup, le policier ne peut rejoindre le fuyard qu'à l'extérieur du commissariat, alors qu'il traverse une pelouse du parc municipal. L'envahisseur est abattu en plein centre ville et il se désintègre sous les yeux médusés de plusieurs centaines d'habitants !
Même si bon nombre d'habitants - dont Maria - croient à une mise en scène, le faux Capitaine Taft dessine de placer Carterville en quarantaine (sous loi martiale) et contacte ses supérieurs pour demander des renforts.

Acte Trois :

Les envahisseurs installent à quelques kilomètres de la ville un appareillage destiné à neutraliser tout moyen de communication (téléphone, électricité mais aussi automobiles) dans la zone.
Pendant ce temps, la cérémonie mortuaire du fiancé de Maria se déroule à l'église. Seuls Maria, David Vincent et le prêtre sont présents, tant les inquiétudes sont grandes au sein de la population de Carterville. La jeune femme est très amère et l'ecclésiastique avoue son incompréhension devant le cours des événements.
Au même instant, la terre se met à trembler et le barrage hydraulique voisin se fissure.
engin immobilisateur

Vincent quitte précipitamment l'église et aperçoit le faux Taft, très serein malgré le séisme, discutant avec un inconnu puis se dirigeant vers le commissariat. Plus méfiant que jamais, Vincent le suit et lui fait avouer que les envahisseurs - dont il est - ont prévu d'anéantir la ville en utilisant un gaz mortel pour les humains (déjà employé dans Wall of Crystal).
Vincent est effaré. Il supplie le faux Taft de lui accorder un délai pour convaincre la population qu'il y eu mise en scène et qu'il est un menteur. L'envahisseur lui accorde deux heures, le temps que ses propres supérieurs arrivent.

Acte Quatre :
Vincent met donc dans la confidence le shérif et Maria, les deux notables les plus écoutés de Carterville, et il est "arrêté" pour complicité avec le meurtrier devant une foule assez nombreuse (où figure le journaliste Will hale). Puis le shérif conduit son "prisonnier" au commissariat et le remet entre les mains de Taft, la plus haute "autorité" sous loi martiale.
A cet instant, les envahisseurs déguisés en militaires arrivent en ville, portant des bidons de gaz mortel, et prennent positions aux endroits stratégiques.
Vincent se démène avec toute la conviction que lui donne l'énergie du désespoir, pour empêcher l'inévitable. Il songe tout d'abord un lavage de cerveaux collectif - impossible car des images inconscientes resteraient dans les esprits - puis, apercevant l'horloge de la mairie, il suggère d'effacer des mémoires la seule journée présente et de changer ainsi le cours des événements.
Contre toute attente, les envahisseurs acceptent et répandent un gaz paralysant à travers la ville. Tous les habitants, immobilisés et hypnotisés, sont ensuite invités à regagner l'endroit où ils se trouvaient le matin même à neuf heures. Le conditionnement hypnotique à grande échelle se déroule comme prévu et Carterville reprend connaissance au point de départ de l'épisode.
David Vincent demande une nouvelle fois à voir le meurtrier arrêté par le shérif Clements, affirmant qu'il a aussi essayé de le tuer. Le policier le conduit à la cellule du prisonnier et Vincent déclare alors qu'il s'est trompé et qu'il n'a jamais vu cet homme.

Épilogue :
La cérémonie funèbre du docteur assassiné se déroule cette fois-ci en présence de Vincent et de tous les habitants de Carterville. Un vibrant hommage est rendu au disparu et David quitte cette ville qui "ignore qu'on lui a rendu un avenir" (commentaire en voix off)...

Commentaires :
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tendu et très concentré : le jeu de Roy Thinnes est remarquable durant tout cet épisode. Il joue un David Vincent extrêmement fébrile, anxieux de ne pas être à la hauteur de l'enjeu (il est vrai énorme). Au début, il s'agit de ne pas laisser filer la meilleure preuve qu'il ait jamais eue de l'existence des envahisseurs. A la fin, il s'agit de négocier âprement avec ses ennemis pour sauver 1260 innocents. Dans un cas comme dans l'autre il n'a pas le droit à l'erreur.

hypnotisés : ce procédé sera utilisé à nouveau dans l'épisode Dark Outpost.

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