ORIENTATIONS:

Le P.D.U est un ensemble d'outils de programmation et de planification pour 5 ans visant à améliorer les déplacements dans un souci de développement durable et d'amélioration de la qualité de l'air.

Les orientations du Plan des Déplacements Urbains dit P.D.U définis par la loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie de décembre 1996 doivent porter sur:

  • La diminution du trafic automobile
  • Le développement des transports collectifs et des moyens de déplacements économes et les moins polluants notamment l'usage de la bicyclette et de la marche
  • L'aménagement et l'exploitation du réseau principal de voirie, afin de rendre plus efficace son usage, notamment en l'affectant aux différents modes de transports et en favorisant la mise en oeuvre d'actions d'information sur la circulation,
  • L'organisation du stationnement sur le domaine public, sur la voirie et souterrain, notamment la classification des voies selon les catégories d'usagers admis à y faire stationner leur véhicule, et les conditions de sa tarification selon les différentes catégories de véhicules et d'utilisateurs, en privilégiant les véhicules peu polluants,
  • Le transport et la livraison des marchandises de façon à réduire les impacts sur la circulation et l'environnement,
  • L'encouragement pour les entreprises et les collectivités publiques à favoriser le transport de leur personnel notamment par l'utilisation des transports en commun et du covoiturage.

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CONTENU D'UN P.D.U:

3 objectifs:

1- Préserver le fonctionnement métropolitain

  • Favoriser le développement des transports collectifs par une amélioration de leur attractivité
  • Améliorer le fonctionnement des réseaux
  • Améliorer l'offre des transports collectifs en créant des lignes d'autobus express entre les grands pôles
  • Favoriser le développement de l'usage des transports collectifs par une tarification adaptée et améliorer leur sécurité
  • Favoriser le rabattement des automobiles et des deux roues vers des parcs relais
  • Développer les modes de déplacements alternatifs à la voiture pour les déplacements domicile-travail
  • Améliorer la sécurité routière
  • Améliorer l'information des usagers avant et pendant leurs déplacements
  • Développer le transport de marchandise sur le fer et la voie d'eau
  • Réduire les impacts du transport de marchandises sur le trafic routier par transit du fret en itinéraires de contournement

2- Plus d'urbanité et de contralité en zone agglomérée dense

  • Rendre le réseau autobus principal cohérent
  • Avoir une approche globale de l'espace public
  • Créer un réseau vélo
  • Harmoniser la réglementation des livraisons
  • Rendre autonomes les centres anciens et les villes nouvelles par les transports collectifs
  • Développer le transport public des élèves
  • Améliorer l'offre de Transports publics par une meilleure desserte multimodale des grands pôles de trafic
  • Densifier autour des gares
  • Informer les ménages sur le coût de déplacements

3- Des rues piétonnes

  • Promouvoir les quartiers tranquilles
  • Partager l'espace pour tous les modes de déplacements
  • Améliorer la sécurité des piétons et des deux-roues
  • Assurer la continuité des cheminements piétons
  • Favoriser l'utilisation du vélo dans ces rues

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CALENDRIER DU PDU ILE DE FRANCE:

Consultation des conseils généraux et des conseils municipaux: avant avril 2 000

Finalisation du projet avant enquête publique : Mai 2000

ENQUÊTE PUBLIQUE: Du 2 juin au 2 Juillet 2 000

Mise en place de comités et d'instances de suivi: septembre 2 000

Approbation du PDU: Décembre 2000

Mise en ouevre: 2001 à 2005

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PROPOSITIONS DU PDU ILE DE FRANCE:

La loi stipule que, en Ile de France, le périmètre retenu pour le PDU est la région. Le projet a donc été élaboré sous l'égide du Préfet de Région. Il a bénéficié des 'appuis du Syndicat des Transports Parisiens et du Conseil Régional.

Il a mis en place des groupes thématiques:

  • Qualité des services
  • Stationnement
  • Nouveaux usages et mode alternatif
  • Marchandises
  • Aménagements et urbanisme
  • Villes nouvelles, sites stratégiques et grands pôles générateurs de trafic

Un diagnostic de la situation des déplacements en Ile de France a été élaboré (voir le site de la Direction Régionale de l'Equipement de la Région Ile de France ).

Il met en évidence:

  • Le problème de l'urbanisation centrifuge et des transports centripètes comme quadradure du cercle
  • Le bruit et la pollution atmosphérique comme principales nuisances occasionnées par les transports
  • Les énergies alternatives dans une impasse
  • Une sécurité routière avec un trop lourd bilan
  • Des responsabilités institutionnelles comme un imbroglio
  • Une prise en compte des besoins des usagers comme une exigence essentielle
  • Des tarifs souvent incompris
  • Une intermodalité comme noeud du problème

Il propose sur les 5 ans du PDU des objectifs minima:

  • Une diminution de 3% du trafic automobile,
  • Une augmentation de l'usage des transports de 2% en déplacements
  • Une augmentation de 10% de la part de la marche pour les déplacements domicile-école et pour les déplacements de moins d'un km
  • Le doublement du nombre de déplacements à vélo
  • Une augmentation de 3% de la part des tonnages de marchandises acheminées par la voie d'eau et le fer.

Les solutions pour y parvenir sont formalisées dans un document également consultable sur le site de la Direction Régionale de l'Equipement de la Région Ile de France).

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POUR EN SAVOIR PLUS :

Le site de l'association des maires de France

Le site du groupement des autorités responsables des transports

Le site du Centre d'Etudes des Réseaux de Transports Urbains

Le site de la Direction Régionale de l'Equipement de la Région Ile de France

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NOTRE AVIS:

Monsieur le Président de la commission-enquête ;

L’association a pris connaissance du dossier d’enquête publique citée en objet.

L’association est particulièrement attentive au problème de la pollution de l’air en relation ave les déplacements. Elle tente ainsi de sensibiliser, sans succès jusqu’à présent, le SAN ainsi que le Conseil Général afin que soit installée sur la ville nouvelle de Saint-Quentin une station de mesure de l’air par AIRPARIF (copies jointes).

L’outil PDU est donc un formidable levier pour faire des avancées significatives en matière d’environnement et de santé publique.

Une lecture attentive de ce document montre l’extrême richesse des mesures susceptibles d’inverser la tendance inflationniste des déplacements consommateurs d’énergie et polluants en région parisienne.

L’association s’interroge néanmoins sur la portée réelle des intentions affichées par ce document.

En effet, le document propose des objectifs à atteindre en cinq ans en matière de mobilité. Or, il est dommage que ces objectifs qui sont des objectifs de performance ne soient pas couronnés  par des objectifs de résultats.

Car le lecteur perd les enjeux réels attendus d’un PDU, à savoir réduire la pollution atmosphérique de façon significative et par la même réduire de façon significative les troubles pour la santé causés par cette pollution, réduire de façon significative le bruit des transports qui est aussi une source de trouble pour la santé et réduire de façon significative les accidents corporels de la circulation.

D’ailleurs, on note incidemment dans une fiche que l’objectif du gouvernement est de réduire par deux les accidents mortels en cinq ans sur la route. Ce résultat attendu devrait apparaître en tête du projet comme devrait apparaître celui de réduire de 30% les émissions de gaz polluants sur la région parisienne et d’autant les émissions sonores le long des voies de transports.

Ensuite, les objectifs d’actions du PDU de l’Ile de France prendraient un sens puisqu’ils traduiraient le moyen pour parvenir aux résultats.  Ces moyens apparaissent bien timides. 3% de réduction du trafic automobile et 2% d’augmentation des déplacements de l’usage des transports collectifs sont des pourcentages ridicules par rapport à l’enjeu cité plus haut et de toute façon statistiquement non significatif dans ce contexte (en tout cas, le dispositif de mesure n’est pas décrit).

Par ailleurs, en terme de diagnostic, il nous semble que l’impact des déplacements aériens a été totalement oublié. Or, l’enjeu en terme de pollution et de bruit n’est plus à démontrer. On constate un accroissement considérable des déplacements privés hors Ile de France ainsi que des déplacements hélicoportés à l’intérieur de la région.

 Ce type de déplacement devrait donc être visé par le PDU, en tant que générateur de trafic pour se rendre en ces lieux et en tant que vecteur de déplacement.

Toujours au niveau du diagnostic, on peut également regretter qu’il soit un peu parisianiste dans le sens où il oublie la ruralité de la région Ile de France et la spécificité des villes nouvelles dont l’échec en matière de déplacement n’est plus également à démontrer.

Enfin, en terme de solutions envisageables, le projet semble oublier les possibilités offertes par l’étalement temporel des déplacements domicile/travail avec la flexibilité du temps de travail. Il oublie également une réflexion sur « comment produire moins de déplacements » et ainsi comment renverser l’idée reçue selon laquelle la mobilité est source de progrès. Le développement du télétravail mérite dans cette logique d’être valorisé.

Il est frileux en matière de limitation de la vitesse dans la mesure où le projet permettrait de limiter à 30 km/h  la vitesse autorisée en ville sauf le réseau principal à 50 et le réseau magistral à 70.

Il est frileux en matière de place accordée aux transports collectifs sur le réseau magistral puisque aucune réservation de voie bus ne semble prévue. Rien non plus en faveur du covoiturage sur ces voies comme au Canada.

Il est frileux en matière tarifaire puisqu’il ne pose pas la réflexion d’un péage routier urbain sur le réseau secondaire et sur le réseau principal, comme à l’étude en Hollande. Ceci alors que les projets en cours paradoxalement retiennent plutôt  le péage sur des sections de réseau magistral. Il prévoit la révision à la hausse des tarifs de contravention pour le stationnement autorisé mais semble oublier celui des tarifs pour le stationnement interdit (le risque est moins grand d’y être verbalisé et l’amende coûterait moins cher de stationner sur un lieu interdit plutôt que sur un lieu autorisé et d’être en dépassement de durée de stationnement).

L’association s’interroge, par ailleurs, sur les suites qui seront données à ce projet. Il conviendrait notamment de réviser le SDAURIF dans le sens des objectifs retenus au PDU. Or, il est indiqué page 173 du document que c’est le PDU qui doit être compatible avec le SDAURIF. L’association avoue ne pas comprendre la cohérence de cette démarche.

D’une façon générale, nos adhérents ont perçu la procédure et le document comme étant très technocratiques et déconnectés de leur préoccupation locale. La véritable attente est un débat démocratique sur les solutions locales au PDU qui sera retenu. Y aura-t-il d’ailleurs une enquête publique pour les PDU locaux ?

Ce que l’on peut dire au niveau de la ville nouvelle, c’est qu’un travail est déjà engagé par le SAN  dans la plus grande confusion et sans participation, pour l’instant,  des associations et de la population.

En vous remerciant d’accueillir avec attention ces observations, l’association vous prie d’agréer, Monsieur le Président d’enquête, l’expression de ses sentiments distingués.

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Les Plans de déplacements urbains

Le P.D.U Ile de France