Le Plan Local de Déplacement urbain

Aménagement du carrefour du Mérantais

Objet : Observations de l’association sur l’enquête publique portant sur l’aménagement du carrefour du Mérantais


Monsieur le Commissaire-enquêteur,

L’association a lu attentivement le dossier d’enquête. Elle regrette que ce dossier n’ait tiré aucun enseignement de la phase de concertation préalable et notamment des observations que l’association avait formulées le 28 mars 2000 conjointement avec l’association « ADHAVE » et ZERO ACCIDENT ».

Dans ce dossier, l’association a bien pris note dans l’étude d’impact de l’existence depuis septembre 2002 d’un Plan local des Déplacement Urbains élaboré par le SAN. Sans en connaître le contenu, puisqu’il n’a toujours pas été porté à la connaissance des associations et des habitants, il est possible de supposer qu’il devrait être conforme aux objectifs du Plan de Déplacement Urbain Ile de France, qui vise à réduire sensiblement le trafic automobile et à favoriser notablement les transports en commun.

C’est dans cet esprit que le SAN et l’EPA ont fait porter leur effort sur le développement du site propre de transports en commun (TCSP) entre Saint-Quentin et Massy-Palaiseau.

Dans ce contexte, l’association ne peut que s’interroger sur la cohérence qui a prévalu dans le projet qui est présenté à l’enquête. En effet, l’aménagement de ce carrefour anticipe un changement de tracé du TCSP, alors que ce changement de tracé, qui est primordial, n’est pas lui même soumis à cette enquête.

La justification technique du projet (dénivelation) repose sur le raisonnement qu ‘ « il convient d’optimiser la réponse au problème de trafics rencontrés et ne pas compromettre le projet de TCSP ». Ainsi, l’aménagement de surface avec feux n’est donc pas retenu (page 23).

Il nous est cependant ensuite décrit un aménagement final avec des feux pour permettre la traversée dans le carrefour du TCSP.

Dans ces conditions, l’association estime que les deux projets font l’objet de solutions contradictoire, et qu’une des variantes évidentes de laisser la circulation automobile en surface et de faire passer le TSCP en souterrain (comme à la gare de SAINT-QUENTIN EN YVELINES) n’est pas proposée et donc pas analysée.

Cette solution aurait le mérite d’afficher clairement la priorité aux transports en commun et de ne pas retarder les bus dans leur progression dans un carrefour qui, apparement, pourrait être saturé dans quelques années.

Car, il est évident, comme il est possible de le constater le long de l’avenue de l’Europe que le passage du TCSP en surface est une solution pénalisante pour le bus comme pour le trafic et que cette solution est encore plus pénalisante dans un mouvement de tourne à gauche.

Pour ces raisons, l’association vous demande de bien vouloir émettre un avis défavorable au projet et de demander que l’examen du projet d’aménagement du carrefour soit inclus dans le futur projet de prolongement du TCSP. Il n’y a pas en effet urgence à aménager ce carrefour du point de vue du trafic, compte tenu de sa fluidité actuelle.

Par ailleurs, nous attirons votre attention sur le peu d’attention qui a été portée dans l’étude d’impact sur les effets en matière sonore et en matière de traitement des eaux pluviales.

L’étude conclut un peu rapidement que le projet ne modifie pas de façon significative les niveaux sonores au sens du décret du 9 janvier 1995. Nous n’avons pas cette analyse. De surcroît, la RD 36 est une route déjà classée comme bruyante et les niveaux mesurés près des habitations du quartier de la Bretonnière les plus proches, figurant dans l’étude d’impact, en attestent. Le projet ne pourra que conduire à augmenter le trafic, une augmentation du niveau sonore de 2dB est déjà reconnue dans l’enquête. L'installation de feux tricolores ne pourra qu'amplifier ce fond sonore. Des mesures compensatoires de protection phonique (murs anti-bruit et revêtement silencieux) s’imposent donc le long du quartier de la Bretonnière à l’instar du passage dénivelé réalisé sur l’E2Nord avec l’avenue des Graviers à GUYANCOURT.

L’étude conclut trop rapidement sur le fait que l’opération ne rentre pas dans les opérations prévues par le décret d’application de la loi sur l’eau (29 mars 1993). S’agissant d’un tel ouvrage, il y a tout lieu de s’en étonner alos que le passage dénivelé indiqué ci-dessus en a bénéficié.

Enfin, le dossier est très peu explicatif sur la phase « chantier » qui induira des nuisances par la noria de camions et des perturbations de circulation qui seront très pénalisantes pour les rues riveraines.

L’association vous prie de croire, Monsieur le Commissaire-enquêteur, à l’assurance de sa considération distinguée.


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Avis du commissaire-enquêteur:

Le commissaire-enquêteur a émis un avis favorable. Le commissaire-enquêteur dans ses conclusions a demandé pour des raisons de sécurité que le débouché de ce passage sur la RD36 se fasse par la droite et non pas dans l’axe de la chaussée. Cette exigence conduisait peu ou prou à différer les travaux pour les reconsidérer dans le cadre plus global de ceux nécessaires à la continuité du TCSP (Transport en commun en site propre) devant relier à terme Saint-Quentin en Yvelines et Palaiseau.

Le commissaire a par ailleurs recommandé une étude sur la sécurité des piétons et des cyclistes demandée par l’association « Zéro Accident ».