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l'univers précédent est toujours là

(sur la coexistence
de tous les niveaux de complexité)





Le nouveau ne prend pas la place de l'ancien, il fonctionne seulement au-dessus de lui, s'appuyant sur lui et se nourrissant de lui.
Telle est l'une des régularités du fonctionnement de l'univers que je vais essayer d'expliciter.

Il est bien certain que l'univers a évolué.
On sait, par exemple, que la vie organique n'a pas toujours existé, mais que d'abord se sont créés les atomes puis les molécules.
L'univers des atomes et des molécules correspond à ce que l'on peut appeler un niveau de complexité. C'est celui de la matière inerte.
La vie organique correspond à un niveau de complexité au-dessus. C'est celui de la matière vivante. Mais, pour autant, la survenue de la matière vivante n'a pas fait disparaître la matière inerte. Seule une très petite fraction de la matière est devenue vivante et, mieux encore, la matière vivante n'est pas faite d'autre chose que de matière inerte : comme elle, elle est constituée d'atomes et de molécule, et la vie organique fonctionne sur les mêmes principes de chimie et d'électromagnétisme que la matière inerte. Bref, la matière vivante n'est finalement rien de plus que de la matière inerte . . . vivante.

Nota : dans mon hypothèse, ce qui fait la vie de la matière vivante, c'est seulement le fait qu'elle a trouvé le moyen de recycler en boucle fermée les mouvements électromagnétiques auxquels est soumise toute matière ( un niveau de complexité ne détruit pas les précédents lien vers un développement de cette idée).
Ainsi, un aimant qui "bouge tout seul" lorsqu'il est attiré le pôle contraire d'un autre aimant ou lorsqu'il est repoussé par son pôle semblable, est tout aussi vivant que l'est la matière vivante, mais sa vie se termine dès lors que son attraction ou sa répulsion l'a conduit dans un nouvel état d'équilibre dans lequel "il fera le mort" à nouveau, tandis que cette tension de déséquilibre trouve à se poursuivre en boucle fermée qui n'arrête pas de "s'agiter" dans le cas d'un organisme vivant.

Au premier niveau de sa complexité, la matière vivante est faite d'organismes unicellulaires.
Plus tard, des organismes multicellulaires ont su se créer en regroupant en eux-mêmes une multitude de cellules, et, pour aller vite dans la complexité, nous envisagerons les énormes êtres vivants multicellulaires que sont les animaux ou les végétaux.
Le niveau de complexité qui correspond à ces êtres vivants multicellulaires est un cran en dessus du niveau de complexité de la vie organique unicellulaire. Mais, pour autant, la survenue de ces êtres vivants multicellulaires n'a pas fait disparaître les êtres unicellulaires. Seule une très petite fraction de la matière vivante s'est transformée en êtres multicellulaires. Mieux encore, les êtres multicellulaires sont eux-mêmes faits de . . . cellules vivantes individuelles, et le fonctionnement des êtres complexes est complètement dépendant des êtres unicellulaires tels que bactéries et mitochondries qu'ils abritent et qui les aident pour la digestion, la respiration, etc.

Encore un cran au-dessus dans la complexité, certains animaux sont devenus des êtres humains. Notamment parce qu'ils ont un langage complexe, qu'ils font avec des lois, de la religion et de l'art, les êtres humains fonctionnent de façon plus complexe que les animaux. Mais, pour autant, la survenue des êtres humains n'a pas fait disparaître les animaux, ni les végétaux. Seule une très petite fraction des êtres vivants multicellulaires sont des humains et, mieux encore, le fonctionnement des êtres humains n'est autre que celui des animaux : nous mangeons comme les animaux pour tirer notre énergie de la nourriture, nous respirons comme les animaux qui respirent, nous avons des os et de la chair comme les animaux à os et à chair, etc. Bref, nous ne sommes pas autre chose que des animaux dotés d'une pensée humaine.


Ce que je viens de rappeler là n'est pas spécialement original et, sauf à discuter théologie créationniste, fait l'objet, il me semble, d'un large consensus.
Ce que je propose de faire, et qui sera moins convenu, est seulement de remonter un cran plus haut dans le niveau de complexité de l'univers. Un cran plus haut, c'est-à-dire avant la création des atomes, et d'appliquer le même principe.
Usuellement, l'explication est que tout naît à partir d'un Big-Bang, et rien ne peut être dit de ce qu'il y avait avant car les lois de l'univers, sous réserve qu'il y ait eu un avant, n'étaient pas celles de notre univers actuel et nous sont donc inaccessibles.
Pourquoi envisager une telle coupure radicale à partir de la création des atomes ou quelques fractions de seconde avant ? Pourquoi supposer que le moment de mutation de l'univers qui a vu la naissance des atomes avait un caractère particulier, plus radical que tous les moments de mutation suivants de l'univers : au moment où se sont créés les premiers être vivants unicellulaires, puis au moment où se sont créés les premiers être multicellulaires, puis au moment où se sont créés les premiers animaux, puis les premiers humains ?
Il faut appliquer le même raisonnement, supposer qu'il se s'est rien passé de radicalement original au moment de la naissance des rayonnements et de la matière. N'est-ce pas l'hypothèse la plus raisonnable que nous puissions faire concernant "l'origine" de notre univers ? Nous devons penser que les atomes ne sont rien de plus probablement que ce qu'il y avait avant eux, et que ce qu'il y avait avant eux est aussi et nécessairement toujours là. Toujours là, parce que seule une très petite fraction du niveau d'univers précédent s'est transformée en atomes, et parce que les atomes eux-mêmes sont fondamentalement faits de ce qui existait avant eux.
Mais qui a-t-il donc qui n'est pas atomes (ou rayonnements) dans notre niveau d'univers ? Le vide. Tout du moins, ce que nous appelons le vide.
Très longtemps, le vide a été conçu comme ne contenant rien. Du moins dans notre culture scientifique occidentale, car, dans la pensée orientale, le vide a toujours été pensé comme gros de potentialités. Mais nous rattrapons l'orient sur ce point : en permanence, particules et antiparticules sont supposées se créer spontanément dans le vide, de la même façon qu'était envisagé, avant Pasteur, la génération spontanée des microbes, et l'on parle maintenant couramment de l'énergie du vide. Au point même où l'on entend couramment dire que cette énergie correspond probablement à 95 % de l'énergie dans l'univers.
Tient donc ! Seule une très petite fraction de l'énergie du vide se serait transformée en énergie de notre univers, et donc en matière et rayonnement de notre univers ?
Cessons un moment de penser le vide comme une entité abstraite, c'est-à-dire une potentialité d'énergie, qui est chose seulement quantifiable, et pensons-le comme une structure, c'est-à-dire comme quelque chose d'organisé, qui a une forme et qui fonctionne . . . d'où l'énergie qu'il développe.



Mon hypothèse est que le vide de l'espace a une structure ondulatoire, et, plus précisément, qu'il est organisé comme un emboîtage d'ondes stationnaires autosimilaires sur une infinité d'échelles. Des ondes stationnaires sont des ondes qui rebondissent sur leur enceinte ou, dans ce cas, les unes sur les autres, de telle sorte que, finalement, elles reviennent toujours au même endroit. Elles reviennent toujours au même endroit, cela implique que, au global, si leur mouvement est bien synchronisé elles ne bougent absolument pas, bien que, du point de vue de leur dynamique, elles se comportent comme des ondes qui se déplacent.

expansion des ondes
 
rebond
 
résultat stationnaire
1 : expansion des ondes
 
2: rebond sur l'enceinte
puis recontraction des ondes
 
3 : résultat stationnaire

La plus grande échelle de ces ondes d'espace serait celle des énormes bulles "vides" qui séparent les murs et les filaments sur lesquels se concentrent les amas de galaxies (croquis : document Siences et Avenir).
Cette pulsation éternellement sur place des ondes d'espace correspondrait donc au niveau de complexité antérieur de l'univers. Un moment de l'univers qui ne connaissait pas encore la matière et les rayonnements, mais dont l'évolution a donné, notamment, les photons et les atomes.


Je ne peux que résumer ici, malgré le risque d'être obscur, l'explication que je décris en détail dans mon livre ( un niveau de complexité ne détruit pas les précédents lien vers la présentation de ce livre), un développement sur ce thème étant toutefois disponible sur le site un niveau de complexité ne détruit pas les précédents lien vers ce développement de cette idée). Pour résumer donc, je dirais simplement que le niveau de complexité suivant de l'univers (son niveau actuel, par conséquent) aurait été généré à cause d'une propension au mouvement de l'univers trop solide pour être détruite, et que l'immobilité parfaite des ondes d'espace aurait complètement bloqué si elle s'était véritablement généralisée à toutes les échelles de l'univers. C'est sur les points faibles de la coordination des ondes d'espace que le mouvement aurait trouvé le moyen de se poursuivre, sous forme de déformations de ces ondes d'espace.
Très normalement, ces points faibles des ondes seraient sur leur plus grande échelle, celle où elles ne sont pas consolidées par des ondes encore plus grandes, et cette échelle affectée de points faibles serait donc celle qui correspond aux énormes bulles vides qui existent aujourd'hui entre les murs et les filaments où se concentrent les amas de galaxies. Quant aux déformations des ondes d'espace, courant elles-mêmes sur les ondes d'espaces comme la crête des vagues court sur les vagues, elles seraient ce que nous appelons photons et particules de matière.
Les particules de matière donc, ne seraient faites de rien d'autre que des ondes d'espace qui les ont précédées dans l'univers, de la même façon exactement que nous, humains, ne sommes faits de rien d'autre que des animaux qui nous ont précédés dans l'évolution. De la même façon que nous avons, cependant, quelque choses en plus que les animaux - notre pensée humaine -, les particules de matière auraient, elles aussi, quelque chose en plus que les ondes d'espace : ce seraient des déformations des ondes d'espaces qui se seraient tellement entortillées qu'à leur endroit les ondes d'espace ne parviendraient plus à les défaire. Ces entortillements d'onde, nécessairement ponctuels, donneraient aux particules de matière leurs propriétés corpusculaires, tandis que leur réalité d'ondes impliquerait naturellement qu'elles se comportent comme des ondes : d'où le caractère contradictoire à la fois ondulatoire et corpusculaire que la théorie quantique leur a attribué à juste titre.
Le comportement ondulatoire des particules de matière serait donc l'effet de leur appartenance intrinsèque à un niveau d'univers précédent, toujours là malgré sa maturation vers l'univers dans son niveau actuel, et leur comportement corpusculaire ferait partie des innovations qui leur sont advenues et qui permettent de déclarer qu'avec elles un nouveau niveau de complexité est né pour l'univers.
"L'énergie du vide" ne serait autre, par conséquent, que la manifestation du fonctionnement toujours présent du niveau d'univers précédent.

Le 5 février 2005
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