Le format Raw
Le plaisir retrouvé du laboratoire.
 
    Ne me demandez pas comment c'est possible, mais il se trouve que par la seule alchimie du codage natif des pixels avant matriçage, et du stockage d'une dynamique de 16 bits, les images du Fuji S2 Pro sont "développables".
C'est-à-dire que si la photo est sous-ex, sur-ex, ou tout simplement avec des contrastes trop forts, on peut parfois (souvent, si on fait la prise de vue en conséquence), récupérer les erreurs ou mieux, créer une photo à priori impossible à la prise de vue.
Vous me direz, c'est le cas de tous les formats Raw depuis le Nikon D1, seulement, depuis le S2 Pro, et surtout le Kodak 14n et le Canon 1Ds, le jeu en vaut la chandelle à cause de la possibilité d'impressions grand format.
Ensuite, le S2 étant connu pour son faible bruit, c'est vraiment un plaisir qui rappelle la créativité du tirage d'antan.

Explications :
Tout le monde a admiré au moins une fois les photos professionnelles d'architecture d'intérieur où une lumière semble baigner tout le cadre, jusque dans les ombres qui sont lumineuses, ou encore ces photos de paysages où les ciels ne sont jamais blancs et toujours expressifs.

Depuis longtemps, soit par le trucage, soit par la technique de prise de vue, on a réussi à faire des prises de vues professionnelles hors de portée de l'amateur.
Dans le premier cas, on a le temps de mettre en scène une pièce, avec forces éclairages et flash d'appoints dissimulés, pour donner l'impression d'une image de synthèse parfaite avant la lettre.
Dans le deuxième cas, on utilise des filtres dégradés (chers, fragiles et long à régler), des films à très faible contraste, et parfois, deux prises de vues exposées en brackettant sur trépied (si si, le modèle à 3 kilos que l'on a trimballé depuis 15km à pied).
Pour faire le trucage tranquillement en laboratoire ... argentique.

C'était le quotidien des pros, et tant mieux pour eux, ils sont payés pour ça.
Désormais, si la technique pro reste l'apanage de la qualité inatteignable (ils ont toujours des nouveaux matos plus performants), le look pro de l'image finale est à la portée des amateurs. Merci à l'ordinateur et à ses possibilités de calculs à portée de souris.

Le but est donc de développer deux photos à partir d'un seul fichier Raw (le mieux est de prendre deux photos avec des expositions différentes, mais la plupart du temps, on ne se promène pas par un soleil de 30° avec un trépied).
Convertir le premier sur Fuji Converter Pro EX pour trouver des détails dans les ombres (en restant humble, les couleurs deviennent franchement artificielles quand on pousse trop sur la compensation d'exposition).
Convertir la même image avec un nom différent (Converter Pro EX fait ça très bien tout seul) pour développer les hautes lumières, en cherchant les détails dans les nuages par exemples (en restant humble encore une fois, le cerveau est habitué à voir un ciel plus clair que le premier plan).

Puis, grâce à une technique de calque et de masque flou, à mélanger les deux images (si possible en Tiff 16 bits) pour atteindre une photo avec une dynamique qu'aucune diapositive ou autre capteur CCD ne peut donner en natif.

Suivant la maîtrise, le résultat peut paraître arficiel ou trop parfait, mais, croyez-moi, avec le futur Fuji S3 pro, dans deux ou trois ans, plus personne ne supportera les images trop contrastées, à part dans un but artistique bien argumenté.
Tout simplement parce que commercialement, tous les commerçants voudront une photo où l'on voit aussi bien ce qu'il y a derrière les vitres que la devanture architecturale, même en plein soleil de juillet, et que votre petit(e) ami(e) en aura assez de voir ses yeux toujours plongés dans l'ombre par le soleil de midi.
Mais aussi parce que le cerveau accepte psychologiquement beaucoup plus de contrastes que ce que le capteur retranscrit.
Les photos amateurs de ces 20 dernières années sont mauvaises pour le témoignage du monde tel qu'on le connaît par nos yeux. Et l'amélioration annoncée remettra simplement la normalité à sa place.

Il faut dire aussi que le problème s'est posé à moi de manière plus pressante depuis l'acquisition d'un grand-angle Sigma 12-24mm, qui a une très nette tendance à incorporer des zones de lumière là où l'on ne voudrait cadrer que les ombres, c'est-à-dire la réalité, qu'il est toujours plus facile de cacher avec un téléobjectif !

Voici une page où l'on apprécie néanmoins l'ouverture du champ qu'il atteint en format APS, et surtout des applications du "blending" sur des photos prises en fin de journée, donc très contrastées au départ.

Attention, pour l'instant, sur des contrastes très forts, comme un coucher de soleil sur des bâtiments, ça ne fonctionne pas, les nuages étant toujours trop clairs, il faut alors revenir à l'insupportable et visible détourage manuel.

Les deux exemples à droite incorporent les deux types caricaturaux ; le ciel et les tâches de lumière dans un contre jour, ainsi qu'une partie de la ville en plein soleil et un détail dans l'ombre.

Mais bien sûr, avec Photoshop CS 1 et 2, tout celà est fait en 20 secondes à partir d'une seule photo,
j'ai nommé la fonction Ton clairs, tons sombres. Tout arrive, enfin.

Cliquez quand même ici pour un exemple par étapes.

>
   
 
  Le format Raw
Le plaisir retrouvé du laboratoire.
 
   

Voici les deux exemples :

Le premier, travail avec un calque dégradé, en autodidacte, avec la nette impression que tout n'est pas simple (voir les immeubles du haut avec un effet "bouché" couleur violette étrange).





Le deuxième, en élève appliqué des nombreuses recettes trouvées sur des pages persos américaines, hélas en anglais et pour Photoshop 7, votre serviteur étant client de Corel Photopaint 11 en version française !
Mais j'ai finalement trouvé l'astuce par analogie, je la donnerais d'ailleurs bientôt sur ce site. Dans cet exemple, on voit un Jpg 6Mp pris sur le vif avec des réglages forts du S2 Pro, puis le montage d'une prise de vue Raw 12Mp. Ce qui explique les couleurs et le cadrage différents. Mais qui permet de montrer le contraste sensible de la prise de vue "normale" et la solution retenue.





Convaincus ?
Cliquez ici pour un exemple par étapes.
Dernière mise à jour : 05/12/2004

Retour
Fuji S1 Pro / Fuji S2 Pro / Nikon D2X / Nikon D700
Canon G10 / Minolta D7 / Epson PC3000Z
Kodak DC 210 Plus/ Quicktake


Evidemment, vos réactions, vos anecdotes et vos conseils sont les bienvenus, envoyez moi un message.

   

    Retour ou bien - Sommaire -
Toutes les rubriques disponibles :
- Tests d'appareils photo-numériques -
- Tests qualité image - Tests optiques zooms-fixes -
- Galeries photos digitales -
- Techniques spécifiques à la pratique numérique -
- Digressions sur l'état des lieux du numérique -
- Liens sur la photographie digitale -
   
 
    Pour en savoir plus sur ces appareils numériques
Nikon D700 - Nikon D2X - Fuji Pro S2 - Fuji S1 -
- Canon G10 - Minolta D7 - EpsonPC3000Z -
- Kodak DC 210 Plus - Apple QuickTake -
Une rubrique qui montre que je photographie aussi :
- Dernière photo en date -
Mini-galeries avec tous les photoscopes :
- Découvertes en photos de la photoscopie -
   



Découvrez également mes photos de statues féminines au cimetière du Père-Lachaise