I- Une violence de masse
A- Au front : La bataille de Verdun (1916)
Les Etats mobilisent près de 70 millions de soldats en Europe. Or, après l’échec de la guerre de mouvement fin 1914, les armées s’enterrent dans les tranchées. La bataille de Verdun, entre février et décembre 1916 devient un symbole de la violence de masse au front : - l’utilisation de nouvelles armes provoque des pertes humaines considérables comme l’artillerie et les obus, les lance-flammes, l’aviation ou encore les gaz asphyxiants (ypérite)
- la vie des poilus au front est éprouvante : froid, manque d’hygiène, boue, poux, horreur des combats…
- Les soldats sont coupables mais aussi victimes de violence : c’est la brutalisation. Le bilan est lourd avec plus de 160 000 soldats français et 140 000 allemands tués.
Poilu : surnom affectueux donné aux soldats français de la guerre 14-18.
B- A l’arrière : le génocide des Arméniens
Le génocide des Arméniens (une minorité chrétienne au sein de l’empire ottoman), symbole de la violence de masse contre les populations commence en 1915 : il est organisé par le gouvernement de l’empire ottoman qui profite d’une défaite militaire face à la Russie pour mettre en cause la population arménienne (déjà persécutée depuis le XIXe siècle).
- Les premières victimes sont les soldats, accusés de trahison, qui sont désarmés et massacrés.
- Puis les rafles de civils s’organisent ; les femmes et les enfants, notamment, sont déportés vers des zones désertiques. Beaucoup meurent en route en raison des massacres et de l’absence de vivres.
Le bilan humain est lourd : plus d’1 million de morts.
Génocide : massacre programmé d’un peuple en vue de le supprimer totalement en raison de ses origines.
II- Vers une guerre totale
Guerre totale : conflit qui mobilise le front (soldats) mais aussi l’arrière (civils et Etats)
A- Une économie tournée vers la guerre
Une économie dirigée est mise en place par les Etats : les usines sont reconverties dans la production de matériel de guerre (Pathé), et, sur les chaînes de montage, comme pour les travaux agricoles, les femmes remplacent les hommes mobilisés (les munitionnettes pour l’armement). On recrute également des ouvriers coloniaux Pour financer la guerre, les Etats augmentent les impôts et les citoyens sont sollicités à l'occasion de grands emprunts de guerre. Economie dirigée : intervention de l’Etat au côté des entreprises
B- Les populations mobilisées
Dans les zones occupées, la guerre frappe durement les civils, qui endurent destructions, restrictions, réquisitions et violences (voir génocide Arméniens).
Des hommes politiques jouent un rôle important à l’arrière pour empêcher les grèves voire les mouvements contestataires. (Exemple de Clémenceau qui visite les tranchées en 1917).
Les États utilisent la censure, mais aussi la propagande à travers la presse, la littérature pour enfant (Bécassine) qui se transforme parfois en un bourrage de crâne pour préserver le moral des populations.
III- Une Europe transformée par la guerre
A- des conséquences humaines, économiques et sociale
Le bilan humain est dramatique : plus de 10 millions de morts, 6 millions d’invalides parmi lesquels on trouve des gueules cassées symboles de la destruction des nouvelles armes. L’Europe compte désormais des millions de veuves et orphelins. La guerre a provoqué de graves conséquences psychologiques. Tout le monde souhaite qu’elle soit la der des ders.
Elle a eu des conséquences sociales : avec le développement du travail féminin les femmes revendiquent de nouveaux droits : c’est l’émancipation féminine (coupe de cheveux à la garçonne…) droit de vote en GB en 1919.
Les destructions matérielles sont importantes, surtout dans les zones de combat (ex Verdun). Les Etats Européens sont alors obligés de s’endetter auprès des Etats-Unis pour reconstruire.
B- Les nouvelles frontières issues des traités de paix
Le 11 novembre 1918 est signé l’armistice à Rethondes. Le traité de Versailles est signé le 28 juin 1919
Un armistice : signature de l’arrêt des combats.
En 1917, l’empire russe, mal préparé pour la guerre, est totalement en déroute : au front, les défaites s’enchainent ; à l’arrière, des manifestations, la pénurie poussent le tsar à abdiquer en février.
Suite à la révolution d’octobre 1917, le parti bolchevik, dirigé par Lénine et Trotski, prend le pouvoir.
Il signe la paix avec l’Allemagne en mars 1918 et prend des mesures en faveur des paysans et des ouvriers.
Ce nouveau régime est très vite contesté par les anciens alliés (France et Grande Bretagne) mais aussi par les anciens partisans du tsar. Une guerre civile éclate alors.
Lénine lance un appel pour sauver la révolution et fonde la IIIème Internationale. Une vague révolutionnaire déferle alors en Europe comme en Allemagne avec le mouvement spartakiste (dirigé par Rosa Luxembourg) qui est réprimée dans le sang.
Bolchevik : Partisan d’une révolution pour l’instauration d’un régime communiste en Russie.
IIIème Internationale : organisation dirigée par les bolcheviks soviétiques. Elle regroupe les partis communistes du monde entier pour préparer la Révolution mondiale.
Spartakiste : révolutionnaire communiste allemand (de Spartacus)