Qu'appelle-t-on structures discursives ?

La procédure de discursivisation transforme les structures sémio-narratives de surface en représentation sémantico-syntaxique du texte. Elle est définie à l'aide d'opérations de débrayage et d'embrayage : actorialisation, temporalisation et spatialisation. Elle clot le parcours génératif.

La textualisation est la "mise en discours" d'une instance quelconque du parcours génératif. Elle est suivie de la manifestation qui est sa "mise en signes" (linguistiques ou non-linguistiques).

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Pour en savoir plus:


PESP : La procédure de discursivisation est réalisée au moyen des opérations de débrayage et d'embrayage qui se situent dans l'instance de l'énonciation dont l'existence est logiquement présupposée par celle de l'énoncé.

Le débrayage est l'opération par laquelle l'instance de l'énonciation c'est à dire une sorte de "je-ici-maintenant" produit dans un énoncé une représentation d'actants dans un autre lieu et un autre temps. On distinguera donc le débrayage actantiel qui projette dans l'énoncé un non-je, le débrayage temporel qui postule un non-maintenant distinct du temps de l'énonciation et le débrayage spatial qui oppose un non-ici au lieu de l'énonciation. Il faut noter que, partant du sujet de l'énonciation (producteur de l'énoncé) on peut projeter dans le discours, soit des actants de l'énonciation (débrayage énonciatif) soit des actants de l'énoncé (débrayage énoncif) d'où résultent deux grands types d'unités discursives : formes de l'énonciation énoncée (récits en je, dialogues) et formes de l'énoncé énoncé (discours "objectifs").

L'embrayage est le retour à l'énonciation et présuppose le débrayage qui lui est logiquement antérieur. Il se décompose aussi en embrayages actantiel, temporel et spatial et prend la forme d'une dénégation des non-je, non-ici, non-maintenant introduits par le débrayage. Le dictionnaire l'évalue comme une visée de l'instance de l'énonciation vouée à l'échec car, selon ses auteurs, le langage est un univers clos et les visées de l'instance de l'énonciation ou les références au monde ne peuvent aboutir qu'à l'illusion énonciative ou à l'illusion référentielle, respectivement ). C'est une perspective radicalement différente de la perspective peircienne.

On distinguera donc, qu'il s'agisse de débrayage ou d'embrayage, trois composants de la discursivisation :

- l'actorialisation qui institue les acteurs du discours,

- la temporalisation qui enchaîne logiquement les programmes narratifs , organise les successions temporelles, et en définitive, produit l'"histoire".

- la spatialisation qui localise les discours dans l'espace à travers une disposition linéaire des espaces partiels conforme à la programmation temporelle des programmes narratifs.

Au plan de la sémantique discursive sont produites, de façon corrélative, les opérations de thématisation et de figurativisation. La première dissémine au long des programmes et parcours narratifs des valeurs (sémantiques) déjà actualisées; la seconde installe dans le discours des figures du contenu qui particularisent les niveaux abstraits de la sémantique narrative.

L'ensemble des opérations ainsi décrites achève le parcours génératif. Elles ont pour effet de produire un dispositif d'acteurs et un cadre temporel et spatial où viendront s'inscrire les structures sémio-narratives de surface.

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