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liste des effets propres à ce paradoxe  liste
tableau tableau

14 - regroupement réussi / raté
6
effet analytique
a3
croquis Valode & Pistre   a - un ensemble de formes peut se lire regroupé ou fusionné en continu, mais une partie de ces formes tranche nettement avec les autres, ce qui casse l'effet d'unité et donne également la possibilité de les lire non regroupées

croquis de Witte   b - des formes peuvent être lues fondues ensemble ou bien tranchées les unes des autres

1 - cet effet s'appuie sur le paradoxe n° 3 3 effet d'ensemble / autonomie : des formes réussissent à se faire lire regroupées ensemble, tout en étant suffisamment tranchées les unes des autres pour que l'on puisse ressentir qu'elles sont autonomes, ce qui fait donc rater leur regroupement
2 - l'appui fonctionne à l'aide du paradoxe 4 ouvert / fermé : les différentes formes se suivent en continu à l'intérieur d'un même ensemble qui les regroupe, mais si on lit qu'elles sont autonomes et non fondues ensemble, alors elles ne se suivent pas en continu
3 - il s'organise au moyen du paradoxe 5 ça se suit / sans se suivre : idem que pour le paradoxe ouvert / fermé
4 - il est noué par le paradoxe clef 6 homogène / hétérogène : les différentes formes sont regroupées dans un ensemble homogène cohérent, mais des aspects qui font ressortir des hétérogénéités entre elles les séparent en formes visuellement indépendantes

Justification du caractère analytique de type lecture : il faut choisir de lire les formes intégrées dans une même ensemble ou bien choisir de prendre en compte le fait que certaines tranchent suffisamment des autres pour se lire de façons indépendantes

les exemples de référence

expression a - cas d'une forme qui contrarie l'unité de son regroupement :
voir l'image aller à l'analyse  étape D0-40 - Valode & Pistre (nés en 1946 et 1951) - l'usine l'Oréal à Aulnay-sous-Bois : le regroupement de l'ensemble du toit entre un rond parfait et un carré parfait est suggéré, mais la lecture de cette forme en corolle régulière est contrariée par un corps de bâtiment qui lui est hétérogène. Du fait de son profond encastrement à l'intérieur du toit en corolle, ce corps hétérogène se lit pourtant clairement comme faisant partie du même bâtiment, regroupé avec le toit en corolle et pris dans son volume
croquis Valode & Pistre

expression b - cas d'une forme qui tranche de l'ensemble dans lequel elle est fondue :
étape D0-13 en Occident - Emanuel de Witte (peintre hollandais - vers 1617-1692) - Intérieur d'église (détail - 1668) : les vives raies de lumière sur le sol et les ombres fortes qui les séparent génèrent un violet effet de "rayures" qui éblouit, comme éblouit le blanc de la lumière sur les colonnes à droite du premier plan et les pans très lumineux du fond de l'église. Mais si ces taches lumineuses ou fortement ombrées se détachent visuellement et sont ainsi difficile à lire en même temps que le reste du tableau, elles n'en restent pas moins parfaitement tenues en place par les fortes lignes de l'architecture et fondues avec le reste des formes aux contrastes plus progressifs

de Wittecroquis de Witte


utilisation aux époques préhistoriques


utilisation aux époques anciennes


utilisation aux époques plus récentes

étape D0-23 - Matisse (1869 - 1954) - portrait de Baudelaire : [expression de type -a-] le blanc de la feuille reste entièrement regroupé dans une blancheur immaculée, et pourtant des traits sont bien là qui cassent complètement son apparence de "feuille blanche"
Matisse - Baudelaire
aussi chez Matisse - L'atelier rouge : [expression de type -a-] la couleur brun rouge envahit entièrement le tableau, réussissant à regrouper toute la surface de la toile dans son chromatisme uniforme. Toute ? Non ! (dirait Goscinny), car des parties du tableau résistent et ne se laissent pas envahir par cette uniformité : les tableaux accrochés au mur, les objets posés sur la table, et quelques autres objets ici et là dans la pièce
Même principe dans d'autres oeuvres de Matisse : La Desserte rose,  la Nature-morte aux aubergines
croquiscroquiscroquis

voir l'image aller à l'analyse  aussi chez Matisse - Intérieur rouge, nature-morte sur table bleue : [expression de type -b-] les zigzags noirs accompagnent constamment le rouge et forment un motif où ils sont liés à lui, incorporés à lui, mais leur caractère agressif, tranchant trop nettement du rouge, nous empêche d'admettre tout à fait qu'il soit fondu à lui : on voit des zigzags noirs en surcharge sur un aplat rouge, davantage qu'un motif mélangé de rouge et de noir. La même chose vaut d'ailleurs pour les traits rouges sur la porte : sur une surface orangée on voit des traits rouges qui sont trop agressivement contrastés avec l'orangé pour que l'on puisse ressentir qu'ils s'intègrent réellement dans le volume de la porte.
Chaque fois les traits forment un ensemble homogène avec la couleur qui leur sert de fond, et chaque fois ils forment simultanément comme un corps étranger à sa surface, à cause de leur contraste trop franc, trop net et trop brutal, avec le fond sur lequel ils se dessinent

Matisse


utilisation à l'époque contemporaine

étape D0-33 - Arman (1928-2005) - Poires allumeuses : [expression de type -a-] la boîte forme un encadrement net, limpide, qui regroupe l'oeuvre dans une forme d'ensemble parallélépipédique indiscutable. Les poires participent à cette forme, épousent l'arrangement latéral en grand rectangle et se pressent bien verticalement contre le fond en bois et contre la face en plexiglas. Mais dans cette disposition nette et rigoureuse des faces, leur fouillis intérieur fait désordre, il contredit et défait la rigueur de l'ensemble, il fait échouer le regroupement de l'oeuvre dans une géométrie régulière que réussit seulement sa forme extérieure

aussi - Arman - Espoir de paix : [expression de type -a-] le béton forme un enveloppement homogène par sa couleur et par sa texture : il est regroupé dans un ensemble bien continu. Par contraste, les véhicules militaires sont très irréguliers en formes et en tailles, et ils ne se laissent pas regrouper en un ensemble homogène de véhicules. Bref, leurs irrégularités cassent l'homogénéité apportée par le béton

dernière mise à jour de cette fiche : 11 septembre 2006

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