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accumulations à la WARHOL
et accumulations à la ARMAN
accès aux autres analyses sur Warhol (Blue Marilyn)
et sur Arman (la Vénus des Arts)
Tous les procédés d'accumulation de ces deux artistes ne seront
pas envisagés, mais seulement des exemples qui semblent assez caractéristiques
de leur manière personnelle.
L'objet de cette comparaison est de montrer ce qui différencie ces
deux artistes, et pourquoi Warhol relève de l'étape D0-32 de
l'histoire de l'art, tandis que Arman relève de la suivante, l'étape
D0-33.
Par "accumulation" on entend ici le "rassemblement d'un grand nombre de formes ou d'objets identiques ou presque identiques".
Si vous souhaitez connaître les autres artistes qui relèvent de ces deux étapes, consultez cette liste qui s'ouvrira dans le cadre de droite.
Si vous souhaitez repérer la place de ces deux étapes dans
l'évolution d'ensemble de l'histoire de l'art, avec l'indication systématique
des effets paradoxaux concernés, consultez le tableau récapitulatif
(il s'ouvre systématiquement dans une fenêtre qui lui est réservée).
sur les accumulations "à la WARHOL"
Deux oeuvres seront analysées :
les "Twenty Jackies" de 1964,
et une vue de l'exposition des "Campbell's Soup Cans" à la Ferus Gallery
de Los Angeles en 1962.
Expressions du un / multiple et du même / différent
Le plus souvent Warhol place les éléments qu'il accumule côte
à côte, soigneusement alignés en rangées horizontales,
et le plus souvent tous les objets ainsi accumulés sont identiques, ou presque,
et ils sont également présentés dans une position identique.
C'est cela que l'on trouve dans les deux exemples d'oeuvres que l'on vient de citer.
Dans ces oeuvres, l'identité presque parfaite des objets ou des portraits
correspond mieux au "un / multiple" que s'ils étaient seulement vaguement semblables
: on obtient clairement ainsi "de multiples répliques d'une seule
chose" (expression s3 du "un / multiple").
C'est au détriment du "même / différent", qui peut clairement
se faire valoir sous son expression "différentes fois la même
chose" (s9 du "même / différent"), mais qui se trouve empêché
de bien faire valoir en même temps son expression "des choses identiques
entre elles par certains aspects, et différentes entre elles par d'autres
aspects" (s5 du "même / différent").
Mais on est à une étape où le "un /multiple" est le
paradoxe de transformation principal, et pour cette raison, sans étouffer
le "même / différent", il lui interdit de s'exprimer d'une façon
qui le gênerait trop pour sa propre expression.
Dans le cas de la répétition des portraits sérigraphiés
de Jackie Kennedy, si tous les portraits sont à première vue
identiques, un examen plus attentif montre cependant qu'ils sont tous un
peu différents les uns des autres, car la densité de l'encre
n'est pas partout la même : certaines zones sont plus ou moins pâles
car l'encre y a parfois manqué. Cette fois c'est bien l'expression
s5 du "même différent" qui est en oeuvre (des choses identiques
entre elles par certains aspects, et différentes entre elles par d'autres
aspects), mais on voit là une autre façon pour le paradoxe
principal de n'être pas affaibli par l'expression spécifique
d'un paradoxe secondaire : il le cantonne au détail qui n'apparaît
qu'à l'examen plus attentif de l'oeuvre, et il garde pour lui l'effet
d'ensemble qui saute au yeux.
Cela vaut aussi pour les boîtes de soupe Campbell : à première
vue elles sont identiques, mais l'examen plus attentif de leur texte révèle
que l'une est de la soupe au poulet, l'autre de la soupe au fromage, l'autre
de la soupe aux pois, etc.
Dans le cas des Twenty Jackies, la forme carrée de l'ensemble de l'oeuvre
est similaire à la forme presque carrée de chaque image qui
la compose : la forme d'ensemble se retrouve donc dans les parties qui, par
leur accumulation répétée en rangées et en lignes,
construisent cette forme d'ensemble.
Il s'agit de l'expression a8 du "un / multiple", et a8-2 du "même différent".
Dans le cas des boîtes Campbell, la représentation en est très
réaliste, comme s'il s'agissait de dessins publicitaires se bornant
à montrer l'aspect des boîtes. En somme, on ne trouve aucune
"interprétation" ou "déformation" comme nous y sommes habitués
pour les oeuvres d'art. La représentation est donc ici strictement
la même chose que la boîte de soupe réelle.
Mais, par le seul fait que ces représentations sont mises en scènes
dans une galerie d'art, et parce qu'elles sont promues en tant qu'oeuvres
d'art, et non comme "design industriel", leur situation les différencie
des vraies boîtes ou de véritables dessins publicitaires.
Ces images des boîtes sont donc à la fois identiques et différentes
des vraies boîtes, elles sont donc à la fois identiques et différentes
de ce que serait leur représentation dans un contexte publicitaire,
il s'agit de l'expression s15-2 du "même / différent".
On envisage maintenant ce que font les autres paradoxes de transformation
avec cette disposition qui répète plusieurs fois la même
forme côte à côte.
Commençons par le paradoxe lié / indépendant
Dans le cas des Twenty Jackies, toutes les répétitions de la
même image ont un lien entre elles : précisément elles
représentent toujours la même chose, et notre perception les
associe donc toutes dans un même groupement d'images identiques. Il
s'agit ici d'un "paquet de Jackies", comme on le dirait d'un "paquet de billes"
par exemple. Mais ces images sont bien séparées côte
à côte les unes des autres : elles sont donc parfaitement indépendantes
les unes des autres. Il s'agit du paradoxe "lié / indépendant"
dans son expression s11.
Si l'on considère non plus cet effet de répétition à
l'identique d'une même image, mais que l'on considère qu'il
s'agit aussi d'un grand tableau que l'on peut décomposer en vingt
morceaux, alors on considère cette fois le paradoxe "lié /
indépendant" dans son expression a15.
Ces vingt morceaux indépendants s'emboîtent les uns à
côtés des autres, adhèrent parfaitement en continu les
uns aux autres : il s'agit de l'expression a6 du paradoxe "lié /
indépendant".
Les représentations des boîtes de soupe sont, elles aussi, liées
entre elles par leur appartenance à une file d'images semblables qui
relève de l'expression s11 du paradoxe,
mais contrairement aux Twenty
Jackies elles ne forment pas en s'accolant une plus grande image.
Il s'agit chaque fois d'images indépendantes complètement séparées
les unes des autres, mais elles sont liées entre elles cependant par
la ligne blanche du support horizontal en relief sur lequel elles sont posées.
Il s'agit là de l'expression s15 du paradoxe "lié / indépendant".
Tant pour les Jackies que pour les boîtes de soupe, on a déjà
dit plus haut qu'elles sont différentes entre elles dans le détail,
bien qu'à première vue elles soient identiques. Du fait des
ressemblances qui les lient en ensemble de formes semblables, et des légères
différences qui marquent à l'inverse l'autonomie de chacune,
cet effet correspond aussi à une expression de "lié / indépendant".
Il s'agit de son expression a16.
le dernier paradoxe de transformation : l'intérieur / extérieur
Comme les boîtes de soupe Campbell sont écartées les
unes des autres, l'extérieur de l'oeuvre (ici la cimaise contre laquelle
les images s'appuient) pénètre entre chaque image, donc à
l'intérieur de l'alignement qui constitue l'oeuvre.
Il s'agit d'une expression a16 de "l'intérieur / extérieur".
Parmi les exemples d'oeuvres d'art d'autres périodes qui utilisent
cet effet, on peut notamment citer "l'allée des cerfs" de la grotte
de Lascaux.
Quand on est devant les files de boîtes, on est certainement à
l'extérieur de l'oeuvre de Warhol. Pourtant on est aussi à
l'intérieur, puisqu'on est dans le creux que forment les deux cimaises
perpendiculaires qui soutiennent les deux files. Il s'agit cette fois d'une
expression a9 de "l'intérieur / extérieur".
Dans le cas des Twenty Jackies, comme on s'identifie aux personnages, on
ressent le ciel laissé en blanc comme étant extérieur
aux personnages, c'est-à-dire formant ce qui les entoure, ce qui est
autour d'eux. Comme dans le cas des boîtes de soupe Campbell, l'extérieur
est ici quelque chose qui sépare chacun des dessins, mais ici il ne
les sépare pas horizontalement les uns à côtés
des autres mais très principalement groupés cinq par cinq,
en rangées les unes au-dessus des autres. Le ciel extérieur
aux personnages pénètre donc à l'intérieur de
l'oeuvre et la traverse trois fois horizontalement. Il s'agit d'une expression
a16 de "l'intérieur / extérieur".
Mais l'expression la plus forte de ce paradoxe dans cette accumulation de
Jackies est son expression s11 : chacune des vingt images est à
l'intérieur de l'oeuvre qui les rassemble, et l'extérieur de
chacune, prise individuellement, est donc à l'intérieur de
l'ensemble de leur regroupement.
le paradoxe d'état en position dominante : le continu / coupé
Nous abandonnons les paradoxes de transformation, et pour terminer nous envisageons
le paradoxe d'état qui est en position dominante à l'étape
B0-32. Il s'agit du "continu / coupé", et l'on rappelle que deux des
paradoxes qu'il utilise pour se faire valoir sont des paradoxes de transformation
que nous avons déjà envisagés : le "lié / indépendant"
et le "même / différent". Le troisième paradoxe d'état
en position dominée est le "synchronisé / incommensurable"
que nous n'envisagerons pas dans cette analyse.
Commençons par le "continu / coupé" dans les Twenty Jackies.
Son expression la plus forte et très clairement évidente ici
est de type s11 : l'ensemble de l'oeuvre est généré
par la répétition continue de la même image, chaque répétition
formant une étape bien marquée dans cette continuité.
Les corps des personnages se touchent horizontalement, de telle sorte qu'ils
forment des bandes horizontales continues de cinq images accolées,
et dans ces bandes le noir de l'encre forme une continuité en partie
basse, tandis que le blanc du ciel forme une autre continuité en partie
haute. Ces bandes s'assemblent ensuite pour former quatre étages superposés.
Cette fois, si on lit verticalement, au lieu de la continuité "de
noir" ou "de blanc" que l'on trouve dans le sens horizontal, on trouve une
alternance bien tranchée de noir puis de blanc.
En résumé, les images forment horizontalement des bandes continues,
et ces bandes s'assemblent en étages bien coupés les uns des
autres. Il s'agit d'une expression de type a2 du "continu / coupé".
On a dit que les personnages formaient des bandes noires horizontales continues,
et que le ciel formait des bandes blanches horizontales continues. Cela est
vrai, mais pas tout à fait, car les différentes images sont
séparées par un léger filet, de telle sorte que la continuité
noire est coupée par des filets blancs (parfois accusée par
le manque d'encre du côté gauche des dessins), et que la continuité
blanche est coupée par des filets noirs. Il s'agit d'une expression
de type a10 du "continu / coupé".
Systématiquement le corps des personnages est tronqué, coupé
au niveau du buste. Il s'agit donc d'une représentation de corps coupés,
qui se répète en continu. Il s'agit d'une expression de type
s16 du "continu / coupé".
Passons aux boîtes de soupe Campbell.
Comme pour les Jackies, il s'agit de la répétition continue
d'un même dessin, chacun formant une étape bien distincte dans
cette continuité, expression s11 du "continu / coupé".
On peut dire aussi de cette répétition qu'elle forme une grande
bande horizontale continue, une bande coupée en deux morceaux, morceaux
qui sont d'autant efficacement coupés qu'ils sont situés sur
des cimaises qui sont perpendiculaires entre elles. Il s'agit d'une expression
de type s3 du "continu / coupé".
La ligne horizontale sur laquelle les images sont posées, est une
ligne continue, tandis que les images sont séparées entre elles
par un espace qui les coupe les unes des autres. Il s'agit d'une expression
de type a7 du "continu / coupé".
Comme les images sont posées en relief devant la cimaise, nous sommes
confrontés à la fois à leur surface sur laquelle sont
représentées les boîtes, et à leurs tranches latérales
qui se distinguent nettement. Il s'agit d'une expression de type s12 du
"continu / coupé".
sur les accumulations "à la ARMAN"
Par différence avec Warhol, dans ses accumulations Arman utilise le
plus souvent des objets de même type qui sont en même temps nettement
différents entre eux, soit par leur couleur, soit par leur taille,
soit même par leur forme.
Pour le paradoxe d'état principal, "lié / indépendant", cela correspond à son expression a16. Pour
le paradoxe "regroupement réussi / raté", qui est le paradoxe de transformation principal, cet emploi d'objets à la fois "mêmes"
et "différents" correspond à l'expression s10. On peut aussi souligner que le paradoxe "même /
différent", ainsi directement sollicité, fait à la fois
partie des paradoxes d'état et des paradoxes de transformation à
l'étape D0-33 à laquelle correspond Arman.
Dans certaines oeuvres (qui ne seront pas analysées ici), Arman emploie
lui aussi des objets qui sont absolument identiques. On peut évoquer
par exemple son accumulation de fauteuils enchâssés les uns
dans les autres de 1996 (Spinal Cord) ou son accumulation de chariots de
supermarché enchâssés les uns dans les autres, de 1996
également (Consumer Cascade). Mais dans ce type d'accumulation, la
position des différents objets est très différenciée,
certains étant bien verticaux et d'autres presque complètement
à l'envers, de telle sorte qu'une très nette différence
entre eux est perceptible quant à leur orientation dans l'espace,
ce que l'on ne trouve pas chez Warhol qui aligne des objets identiques et
tous orientés de la même façon.
la Fontaine Toto
Le premier exemple d'accumulation d'Arman analysé sera la "Fontaine Toto" de son atelier de Vence.
Il s'agit de lavabos empilés, scellés sur un support en béton
que l'on distingue un peu entre les lavabos. Ces lavabos forment une vraie
fontaine, c'est-à-dire que l'eau sort des robinets du haut puis coule
en cascade d'un lavabo sur l'autre.
L'accumulation ici consiste à empiler les lavabos en cascade, avec
ces particularités : les lavabos sont tous plus ou moins différents
les uns des autres par leur taille, leur forme et leur couleur, et ils sont
positionnés de façon très irrégulière,
c'est-à-dire selon des inclinaisons différentes, et vers des
orientations différentes.
le paradoxe d'état en position dominante : le lié / indépendant
Le paradoxe dominant de l'étape D0-33 n'est plus de "continu / coupé"
de l'étape D0-32 de Warhol, mais c'est désormais le "lié
/ indépendant".
Les lavabos tiennent en position en étant scellés dans un support
en béton qu'ils ne cachent que partiellement. Il s'agit de l'expression
a13 du "lié / indépendant".
Nous associons tous les lavabos ainsi accumulés à une même
réalité : ce sont tous des lavabos. Ils forment un tas de lavabos,
et nous les lions donc ensemble dans ce regroupement d'objets semblables.
Mais nous remarquons aussi très bien l'indépendance individuelle
de leurs formes, de leur tailles, de leurs couleurs, de leurs inclinaisons,
de leurs orientations, et de leurs positions (certains sont en dessous du
tas et lui servent de socle, d'autres sont au-dessus du tas et le couronnent,
et d'autres encore sont pris dans la masse en position moyenne). Il s'agit
de l'expression a16 du "lié / indépendant".
Pour tenir ainsi entassés, les lavabos s'accrochent au support béton
dans lequel ils sont noyés sur une partie de leur volume, tandis qu'ils
sont bien séparés, bien écartés les uns des autres
sur la partie externe du tas. Il s'agit de l'expression a8 du "lié
/ indépendant".
Ensemble les lavabos forment une cascade de lavabos, ils sont liés
par leur appartenance à cette forme de cascade, mais à l'intérieur
de cette forme d'ensemble chacun reste nettement distinct, nettement isolable
individuellement. Il s'agit de l'expression a15 du "lié / indépendant".
Dans le cas particulier de cet agencement en cascade pour former une fontaine,
les lavabos restent liés à leur fonction qui est de distribuer
de l'eau à leurs robinets, tout en ayant acquis une nouvelle fonction
qui est maintenant de former une fontaine ludique dans la cour de l'atelier
d'Arman. Il s'agit de l'expression s6 du "lié / indépendant".
le paradoxe de transformation principal : le regroupement réussi / raté
Fondamentalement, c'est la présence
de ce paradoxe là, et qui plus est en position principale, qui justifie
la différence des accumulations de Arman et celles de Warhol, car
tous les autres paradoxes se retrouvent chez l'un et chez l'autre.
Le regroupement de tous les lavabos dans un tas de lavabos est bien réussi.
Mais il échoue à être un tas de lavabos identiques, tellement
les lavabos sont à l'évidence différents par la forme,
la taille, la couleur, l'inclinaison, l'orientation, et la position dans
le tas. Il s'agit de l'expression s10 du "regroupement réussi / raté".
Le scellement des lavabos dans le support en béton est ce qui permet
leur regroupement, ce qui leur permet de tenir ensemble. Mais en même
temps, ce scellement nous interdit d'en voir une partie qui reste cachée
dans la masse du béton, et cette partie des lavabos qui nous reste
cachée n'est ainsi pas regroupée dans l'effet de cascade. Il
s'agit de l'expression a8 du "regroupement réussi / raté".
On ne sait dire s'il s'agit d'un tas compact et unifié du même
type d'objet (des lavabos), ou d'un ensemble de multiples lavabos indépendants.
Il s'agit de l'expression a7-a du "regroupement réussi
/ raté".
premier paradoxe de transformation secondaire : le même / différent
La cascade de lavabo est toujours la même chose, du bas jusqu'en haut
: c'est toujours un entassement de lavabos accrochés à une
structure en béton. Mais elle a une forme pyramidale qui fait que
le nombre de lavabos à chaque étage diminue progressivement
depuis sa base jusqu'à son sommet, et les lavabos ne s'accrochent
pas partout de la même façon au béton : en bas ils sont
encastrés dedans par la tranche, tandis qu'en haut ils sont posés
sur lui. Puisque la base est différente du sommet, par sa taille et
par son mode d'accroche des lavabos, cette cascade, bien que toujours la
même chose, possède donc des endroits qui sont nettement différents
les uns des autres. Il s'agit de l'expression a5-a du "même / différent".
Les lavabos sont tous des objets identiques : des lavabos. Mais ils sont
aussi nettement différents par la forme, la taille, la couleur, l'inclinaison,
l'orientation, et par la position dans le tas. Il s'agit de l'expression
s5 du "même / différent".
Il s'agit des mêmes lavabos que ceux que l'on trouve ordinairement
dans une salle de toilette, mais ils sont ici en situation différente,
accumulés de façon inhabituelle et assemblés pour faire
une fontaine. Il s'agit de l'expression s15-2 du "même / différent".
C'est une seule et même fontaine, formée de multiples lavabos
semblables. Il s'agit de l'expression s9 du "même / différent".
Et cette seule et même fontaine est formée de deux parties complémentaires
très différentes entre elles par leur aspect et par leur fonction
: le support en béton, et l'ensemble des lavabos qui y sont accrochés.
Il s'agit de l'expression a14 du "même / différent".
second paradoxe de transformation secondaire : l'intérieur / extérieur
Chaque lavabo est pour partie dissimulé à l'intérieur
du support en béton, et pour partie son volume extérieur reste
nettement visible. Il s'agit de l'expression a3 de "l'intérieur
/ extérieur".
Il s'agit d'appareils destinés à l'hygiène usuellement
utilisés en intérieur, qui sont ici placés dans un lieu
extérieur pour servir de fontaine. Il s'agit de l'expression a6-1
de "l'intérieur / extérieur".
Comme les lavabos sont bien écartés les uns des autres, en
se glissant entre eux l'air extérieur vient largement pénétrer
à l'intérieur de leur entassement. Il s'agit de l'expression
a16 de "l'intérieur / extérieur".
L'extérieur de chacun des lavabos est à l'intérieur
de la cascade qui les rassemble. Il s'agit de l'expression s11 de "l'intérieur
/ extérieur".
dernier paradoxe de transformation secondaire : le un / multiple
Doit-on lire une seule et unique fontaine ? Ou doit-on lire de multiples
lavabos enchaînés en cascade ? Il s'agit de l'expression s4
du "un / multiple".
Parce qu'il s'agit toujours de lavabos, ces objets sont bien regroupés
en un seul et unique ensemble. Mais, comme ces lavabos sont tous bien différents
les uns des autres par leur formes et par leurs couleurs, ils ne forment pas un ensemble bien compact et
unifié, et ils apparaissent aussi comme un groupe de multiples lavabos différents. Il s'agit de l'expression s5 du "un / multiple".
Il n'y a qu'un seul type d'objet, le lavabo, qui se retrouve en de multiples
exemplaires. Il s'agit de l'expression s3 du "un / multiple".
Poires allumeuses
Ce second exemple s'apparente beaucoup au précédent, mais l'accumulation
est incluse dans une boîte en bois et Plexiglas, et le rapport entre
le contenant et le contenu nous offre l'occasion d'autres effets.
Cette accumulation de poires électriques date de 1961.
le paradoxe d'état en position dominante : le lié / indépendant
Comme il en allait pour les lavabos, il en va maintenant d'un empilement
d'objets identiques : des poires d'allumage électrique. Elles sont
donc liées entre elles par leur commune nature. Mais elles sont aussi
bien différentes les unes des autres par leur couleur, leur forme,
leur aspect neuf ou usagé, leur orientation dans l'espace, leur position
dans le tas, et même leur état puisque certaines sont démontées
et seulement présentes pour partie. Il s'agit de l'expression a16
du "lié / indépendant".
Certaines sont bien noyées dans la masse (bien liées aux autres),
tandis que d'autres, dans le haut du tas, sont presque complètement
isolées, à peine prisonnières du tas. Si on les considère
individuellement, chaque poire a également une partie qui est enfouie
dans la profondeur du tas, et une partie qui sort clairement à sa
surface, clairement autonome. Dans les deux cas il s'agit de l'expression
a8 du "lié / indépendant".
Toutes les poires sont individuellement repérables, mais il est clair
qu'elles s'attachent étroitement les unes aux autres, s'emboîtant
au mieux en laissant très peu d'espace libre entre elles. Il s'agit
de l'expression a6 du "lié / indépendant".
Nous sommes capables de reconnaître qu'il s'agit de poires d'allumage,
et nous les lions donc à leur fonction utilitaire. Mais en même
temps nous savons qu'elles ne sont pas en situation de remplir cette fonction
utilitaire, qu'elles sont seulement ici des formes en poire entassées
dans une boîte pour réaliser une oeuvre d'art. Nous les considérons
donc indépendamment de leur fonction réelle. Il s'agit de l'expression
s6 du "lié / indépendant".
Venons en au rapport entre la boîte et les poires.
Le vide qui reste en haut de la boîte est essentiel, car il laisse
entendre que les poires ne sont pas fixées entre elles, mais qu'elles
sont tombées librement vers le bas sous l'effet de la pesanteur. Il
se peut que dans la réalité les poires soient collées
et incapables de bouger, mais ce qui compte c'est l'impression que veut nous
donner l'artiste, pas les moyens qu'il utilise pour cela.
Comme nous avons l'impression qu'elles peuvent bouger et que nous pourrions
donc les faire changer de place si nous agitions la boîte, elles nous
semblent relativement indépendantes de la boîte à laquelle
elles sont pourtant liées puisqu'elles y sont enfermées. Il
s'agit de l'expression a12 du "lié / indépendant".
Ce qui vaut pour l'ensemble des poires par rapport à la boîte,
vaut aussi pour les poires entre elles : elles sont tassées, collées
les unes aux autres, mais comme nous devinons qu'elles pourraient se déplacer
librement les unes par rapport aux autres si l'on agitait la boîte,
on les considère aussi comme des poires complètement indépendantes
les unes des autres. Il s'agit de l'expression s1 du
"lié / indépendant".
le paradoxe de transformation principal : le regroupement réussi / raté
Nous étions dans le rapport entre les poires et la boîte qui les enferme : restons y pour le moment.
La boîte forme un encadrement net, limpide, qui regroupe l'oeuvre dans
une forme d'ensemble parallélépipédique indiscutable.
Les poires participent à cette forme, épousent l'arrangement
latéral en grand rectangle et se pressent bien verticalement contre
le fond en bois et contre la face en plexiglas. Mais dans cette disposition
nette et rigoureuse des faces, leur fouillis intérieur fait désordre,
il contredit et défait la rigueur de l'ensemble, il fait échouer
le regroupement de l'oeuvre dans une géométrie régulière
que réussit seulement sa forme extérieure. Il s'agit de l'expression
a3-a du "regroupement réussi / raté".
Notons par ailleurs que si la boîte et le tas de poires réussissent
à se regrouper, à se tasser l'un contre l'autre sur presque
toute leurs surfaces, une béance reste cependant en haut de la boîte,
un écart laissé libre entre le dessus du tas poires et la boîte,
et cet écart fait rater le regroupement compact des poires contre
les parois de la boîte. Il s'agit de l'expression s2-1 du "regroupement
réussi / raté".
Revenons au tas de poires indépendamment de sa boîte.
Nous y trouvons les mêmes effets que dans le cas des lavabos de la Fontaine Toto.
Nous y retrouvons donc l'expression s10 du "regroupement réussi /
raté" qui correspond au regroupement de toutes les poires dans un
tas de poires semblables, mais qui échoue à être un regroupement
de poires identiques tellement elles se distinguent les unes des autres par
leur forme, leur couleur, leur état, leur orientation, etc.
Nous y retrouvons aussi l'expression a8 du "regroupement réussi
/ raté" qui correspond au fait que le regroupement en masse bien compacte
des poires les unes contre les autres, implique que certaines parties des
poires soient bien enfouies dans la masse et échappent donc au regroupement
que l'on peut constater visuellement. À la différence de la
Fontaine Toto, ce n'est cependant pas la présence d'un support autonome
qui empêche le rassemblement parfait des objets, mais ce sont les objets
eux-mêmes qui, du fait de leur trop grande densité, se cachent
mutuellement pour partie.
Nous trouvons aussi également ici un effet spécifique, permis
seulement par le très grand nombre des objets rassemblés :
tous, malgré leurs différences de couleur, sont d'une même
teinte moyenne qui est le beige/marron. On a donc affaire à un rassemblement
réussi de poires de teinte beige/marron, puisqu'il s'agit de la tonalité
d'ensemble du paquet. Mais quelques poires se distinguent et refusent de
se laisser prendre dans cette couleur moyenne : principalement une poire
de teinte bleu ciel en bas à droite, secondairement une poire bien
blanche tout en haut, et quelques autres poires un peu trop claires, trop
jaune ou de couleur trop vive pour bien se fondre dans l'ensemble. Il s'agit
de l'expression s15 du "regroupement réussi / raté".
premier paradoxe de transformation secondaire : le même / différent
Commençons là aussi par le dialogue entre la boîte et
l'amas de poires. Il s'agit effectivement d'un dialogue, c'est-à-dire
que l'ensemble de l'oeuvre est constitué de deux parties aux fonctions
différentes et aux aspects différents (la boîte sert
de contenant et elle a une forme à la géométrie
nette et régulière, l'amas de poires est le contenu et il se
présente comme un fouillis désordonné), les deux assemblées
pour faire une même oeuvre. Il s'agit de l'expression a14 du "même
/ différent".
Maintenant le tas pour lui-même.
Il s'agit toujours du même entassement, mais les poires y sont en situations
différentes : certaines sont pressées contre les parois latérales
et doivent pour cela épouser un rigide alignement horizontal ou vertical,
d'autres sont au milieu de la masse, cernées de toutes part par d'autres
poires mais parfaitement libres de leur orientation, et d'autres encore sont
en haut du tas, c'est-à-dire ni pressées contre le cadre, ni
pressées par les autres de toutes parts. Il s'agit de l'expression
a5-a du "même / différent".
Les poires sont toutes des objets identiques, mais elles sont différentes
les unes des autres par leur forme, leur couleur, leur état neuf ou
ancien / entière ou démontée, leur orientation, et enfin
leur position relative dans le tas (bien apparente ou presque complètement
cachée, pressée contre les parois, ou noyée dans la
masse en position moyenne, ou encore surnageant isolément au dessus
du tas). Il s'agit de l'expression s5 du "même / différent".
Il s'agit des mêmes poires exactement que celles utilisées pour
allumer ou éteindre des éclairages, mais elles sont ici assemblées
en collection de façon inusuelle, en situation différente de
celle impliquée par leur usage normal. Il s'agit de l'expression s15-2
du "même / différent".
second paradoxe de transformation secondaire : l'intérieur / extérieur
D'abord la relation entre la boîte et les poires qu'elle enferme.
Puisque la boîte est imparfaitement remplie, il existe une zone tout
en haut qui est à l'intérieur à la boîte tout
en étant à l'extérieur du tas. Il s'agit de l'expression
a5 de "l'intérieur / extérieur".
L'entassement des poires est tout entier contenu dans l'intérieur
de la boîte, mais pourtant, grâce à la transparence du
couvercle, nous pouvons voir l'extérieur de cet entassement. Il s'agit
de l'expression a6-1 de "l'intérieur / extérieur".
Maintenant la situation des poires vis à vis de leur propre entassement.
Pour les poires qui sont à moitié enfoncées dans le
tas, une partie de leur volume est dissimulée à l'intérieur
du tas, tandis qu'une autre partie sort à son extérieur. Il
s'agit de l'expression a3 de "l'intérieur / extérieur".
L'extérieur de chacune des poires est de toutes façons à
l'intérieur de leur entassement. Il s'agit de l'expression s11 de
"l'intérieur / extérieur".
dernier paradoxe de transformation secondaire : le un / multiple
Pour une dernière fois commençons par le rapport entre la boîte
et l'entassement des poires qu'elle contient : il y a une seule boîte,
qui contient une multitude de poires. Il s'agit de l'expression a10 du "un
/ multiple".
Maintenant les poires vis à vis de leur propre entassement, et l'on
retrouve les mêmes effets que pour les lavabos de la Fontaine Toto.
Doit-on lire un seul et unique entassement, ou doit-on lire de multiples
poires entassées ? Il s'agit de l'expression s4 du "un / multiple".
Parce qu'il s'agit toujours de poires allumeuses, ces objets sont bien regroupés
en un seul et unique ensemble. Mais comme ces poires sont toutes bien différentes
les unes des autres, elles refusent de se mettre en ensemble bien compact
et unifié, elles restent à faire un ensemble de multiples poires
différentes. Il s'agit de l'expression s5 du "un / multiple".
Il n'y a qu'un seul type d'objet, une poire, qui se retrouve en de multiples
exemplaires. Il s'agit de l'expression s3 du "un / multiple".
Espoir de paix
Ce monument à la paix, haut de 32 m, a été construite
à Beyrouth au Liban en 1995. Il est fait de véhicules militaires
réels qui ont été noyés dans une structure en
béton.
Dans le même esprit, on peut citer le "Long Term Parking" de 1982,
dans lequel 59 voitures ont été noyées dans une colonne
de béton haute de presque 20 m.
le paradoxe d'état en position dominante : le lié / indépendant
Contrairement l'exemple précédent, les objets accumulés
ne se tassent plus les uns sur les autres, mais une masse de béton
forme un ensemble autonome fortement présent qui sert de lien commun
sur lesquels viennent se greffer tous les véhicules. Les véhicules
sont donc liés entre eux par le béton qui les rassemble, mais
ils sont également d'autant plus autonomes les uns des autres qu'ils
sont complètement séparés par le béton qui fait
muraille entre eux. Il s'agit de l'expression a13 du "lié / indépendant".
La pyramide en béton forme une masse continue dont toutes les parties
sont liées les unes aux autres, notamment au moyen des nervures verticales
que l'on trouve vers le centre du massif. Mais en même temps, reliés
ou non par ces nervures, des étages autonomes se marquent, qui sont
comme des planchers qui séparent les différents véhicules.
Il s'agit de l'expression a8 du "lié / indépendant".
La même expression a8 peut être évoquée pour ce
qui concerne les véhicules, qui sont bien liés au béton
sur une partie de leur volume, puisqu'ils sont encastrés dedans, noyés
dedans, mais qui ont une partie en saillie qui sort nettement du béton
et que l'on voit bien distinctement. Certains véhicules ont même
leur canon qui sort complètement du volume du monument.
Les véhicules, parce qu'ils sont des véhicules réels,
sont liés à leur fonctionnement réel que leur présence
évoque. Mais leur présence ici, à vocation seulement
symbolique, les rend bien autonomes des véhicules militaires réellement
en situation militaire. Il s'agit de l'expression s6 du "lié / indépendant".
le paradoxe de transformation principal : le regroupement réussi / raté
Le béton réussit à envelopper les véhicules,
il les englobe complètement dans le volume de sa pyramide, mais il
échoue à les noyer complètement car des "manques de
béton" laisse les véhicules un peu dégagés. Il
s'agit de l'expression s2-2 du "regroupement réussi / raté".
Tout le monument est regroupé dans une forme pyramidale nettement
lisible, mais quelques canons dépassent qui ne se laissent pas regrouper
dans ce volume pyramidal. Il s'agit de l'expression s15 du "regroupement
réussi / raté".
Le béton forme un enveloppement homogène par sa couleur et
par sa texture : il est regroupé dans un ensemble bien continu. Par
contraste, les véhicules militaires sont très irréguliers
en formes et en tailles, et ils ne se laissent pas regrouper en un ensemble
homogène de véhicules. Bref, leurs irrégularités
cassent l'homogénéité apportée par le béton.
Il s'agit de l'expression a3-a du "regroupement réussi / raté".
Pour rassembler tous les véhicules, le béton forme un lien
continu qui simultanément les sépare les uns des autres. La
forme en béton qui sert à regrouper les véhicules, est
donc en même temps ce qui les isole les uns des autres, ce qui fait
donc échouer leur rassemblement compact. Il s'agit de l'expression
s13 du "regroupement réussi / raté".
premier paradoxe de transformation secondaire : le même / différent
Le même monument est formé du rassemblement de deux matériaux
différents : une masse de béton et des véhicules militaires.
Il s'agit de l'expression a14 du "même / différent".
La même forme se poursuit du bas jusqu'en haut : celle d'une enveloppe
en béton incrustée de véhicules militaires. Mais comme
cette forme est pyramidale, elle possède des parties qui sont très
différentes entre elles : la base est nettement plus large que le
sommet, et certains de ses flancs sont verticaux tandis que d'autres connaissent
une très forte pente. Il s'agit de l'expression a5-a du "même
/ différent".
Les véhicules utilisés sont exactement les mêmes que
ceux utilisés par l'armée, puisque précisément
il s'agit de véhicules réels. Mais, dans cette configuration,
noyés dans le béton et complètement inutilisables, on
voit clairement qu'ils sont en situation différente de celle de véritables
véhicules militaires. Il s'agit de l'expression s15-2 du "même
/ différent".
Tous les objets noyés dans le béton sont du même type
: ce sont tous des véhicules militaires. Mais par la taille et la
couleur ils sont très différents les uns des autres. Il s'agit
de l'expression s5 du "même / différent".
L'ensemble du monument est un rassemblement de véhicules militaires
munis d'un canon sur le dessus. Mais le monument lui-même, avec son
canon qui dépasse au sommet, n'est-il pas lui aussi un engin militaire
muni d'un canon sur le dessus ? Il s'agit de l'expression a8-2 du "même
/ différent".
second paradoxe de transformation secondaire : l'intérieur / extérieur
Chacun des véhicules est à l'intérieur du volume
général de la pyramide en béton
qui les enveloppe et qui déborde largement à leur
extérieur (croquis de gauche ci-dessous), mais chacun des véhicules
est également pour une bonne partie à l'air libre,
c'est-à-dire à l'extérieur de la surface
très échancrée de la masse du béton
(croquis de droite). On peut aussi résumer cela en disant que
les véhicules sont dans le volume de la forme en béton,
mais aussi posés sur elle, c'est-à-dire au-dessus d'elle,
et donc hors d'elle. Il s'agit de l'expression a15 de "l'intérieur / extérieur".
Chaque véhicule est pour partie noyé à l'intérieur
de la masse du béton, et pour partie à l'air libre extérieur.
Il s'agit de l'expression a3 de "l'intérieur / extérieur".
La masse en béton peut tantôt se lire par ses flancs comme un
volume extérieur qui relie tous les véhicules, mais aussi comme
un ensemble de niches intérieures dans lesquelles ces véhicules
sont bien abrités. Il s'agit de l'expression a9 de "l'intérieur / extérieur".
Les limites extérieures du monument pyramidal sont bien repérables,
mais comme il manque du béton pour parfaire ce volume pyramidal, l'air
extérieur le pénètre de toutes parts. Il s'agit de l'expression
a16 de "l'intérieur / extérieur".
Les canons qui dépassent ne se laissent pas enfermer à l'intérieur
de cette forme pyramidale : ils lui restent donc extérieurs, bien
qu'ils soient eux aussi à l'intérieur du monument. Il s'agit
de l'expression s6 de "l'intérieur / extérieur".
L'extérieur de la forme a l'allure d'une grande tourelle militaire
munie d'un canon sur son dessus. À l'intérieur de cette forme
on trouve aussi des engins militaires munis d'un canon sur leur dessus. Il
s'agit de l'expression a11 de "l'intérieur / extérieur".
dernier paradoxe de transformation secondaire : le un / multiple
Le grand enveloppement en béton forme un massif de consistance homogène,
continue, et bien unifiée. Par contraste, les véhicules sont
multiples et dispersés. Il s'agit de l'expression a10 du "un / multiple".
Le béton est coulé dans une unique forme continue, forme qui laisse entre les replis de sa limite de multiples niches qui sont
occupées par les véhicules. Il s'agit de l'expression s12
du "un / multiple".
L'allure d'un engin surmonté d'un canon, se retrouve aussi bien dans
la forme d'ensemble (une pyramide avec un fût de canon au-dessus) que
dans ses multiples divisions, puisque l'on trouve à l'intérieur
de multiples véhicules militaires surmontés d'un canon. Il s'agit de l'expression a8
du "un / multiple".
Dernière mise à jour : le 22 octobre 2006