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tableau des 16 paradoxes |
avant
:
une baie du château de HEDINGHAM |
suite
:
N.D. du Port à CLERMONT- FERRAND |
Pour aller aux autres exemples d'art roman analysés :
un démon sculpté sur un chapiteau de CIVAUX
les bandes lombardes de la façade latérale de TOURNUS
la baie en plein cintre au château de HEDINGHAM
le chevet de N.D. du Port à CLERMONT-FERRAND
le tableau qui résume l'évolution de la musique et de l'architecture
pendant le moyen-âge
les généralités sur les effets paradoxaux que l'on
trouve dans l'art roman
Pour charger l'image de l'exemple analysé : un porche "à entonnoir" à l'église romane d'AULNAY dans le Saintonge (France) - vers 1130 / 1160 (s'ouvre en principe dans une autre fenêtre)
Source de l'image utilisée :
Cliché Garnier reproduite d'après une carte postale
des Editions Gaby
Le
1er paradoxe : fermé / ouvert
Chaque arc se loge dans un trou ouvert par un plus grand arc, et il le bouche en retrait. Chaque arc ferme donc ce qu'un autre ouvre, générant progressivement la forme d'un entonnoir qui ouvre le mur tout en le laissant aveugle (expression synthétique).
expression synthétique du paradoxe ouvert
/ fermé :
chaque arc se loge dans l'ouverture d'un arc plus
grand dont il bouche le fond
Les arcs viennent buter sur une architrave (parcours fermé par un obstacle) et forment des arrondis qui sont des formes qui se referment sur elles-mêmes (figure fermée). En contraste à ces deux effets, les sculptures forment un motif rayonnant qui s'ouvre vers toutes les directions (expression analytique).
expression analytique du paradoxe ouvert / fermé
:
les arcs ont leur parcours fermé par des architraves,
et l'essence de leurs formes en arrondi est de se refermer sur elles-mêmes.
En contraste, les sculptures forment un motif rayonnant
qui s'ouvre vers toutes les directions
Dans ce mouvement rayonnant, les personnages des arcs intermédiaires viennent buter contre les arcs du dessus, de telle sorte que cet effet rayonnant participe à la fois à l'effet d'ouverture et à celui de fermeture (expression analytique).
expression analytique du paradoxe ouvert / fermé
:
les personnages buttent sur les arcs du dessus (parcours
fermé entre deux personnages)
à l'occasion de leur mouvement d'ensemble rayonnant
(parcours ouvert qui passe de l'un à l'autre)
Le
2ème paradoxe : ça se suit sans se suivre
Chaque frise forme une suite en arc que l'on perçoit précisément
en suivant l'arc du regard.
Mais cette lecture se confronte à la lecture rayonnante qui
nous est également suggérée. Lecture à partir
d'un centre vers le lointain et lecture linéaire en suivant les
arcs, ces deux modes de lecture ne font pas lire les différentes
sculptures dans le même ordre, et celles qui se suivent dans un mode
ne se suivent pas dans l'autre (expression synthétique).
expression synthétique du paradoxe ça
se suit sans se suivre :
deux modes de lecture des frises sculptées
se combinent : en suivant l'arc et rayonnant. Ils ne classent pas les formes
dans le même sens, donc dans le même ordre
Pour faire l'entonnoir, les arcs se suivent l'un l'autre en continu.
Mais ils sont coupés franchement l'un de l'autre par un brusque
défoncé : donc ils ne se suivent pas.
C'est une expression analytique.
expression analytique du paradoxe ça se suit
sans se suivre :
les arcs se suivent pour former ensemble la forme
bien perceptible d'un entonnoir continu,
mais ils sont franchement coupés l'un de l'autre
par un brusque défoncé, donc ils ne se suivent pas
Le
3ème paradoxe : homogène / hétérogène
L'ensemble de la surface sculptée forme de façon homogène
un tapis ciselé de creux et de reliefs.
Mais la texture de ces reliefs diffère d'un arc à l'autre
:
- texture peu profonde et faite de lianes entremêlées
sans direction rayonnante marquée pour l'arc du bas,
- profonds reliefs et directions rayonnantes bien marquées
pour les deux arcs suivants, avec cependant des personnages plus raides
et plus réguliers dans le second de ces arcs,
- direction rayonnante moins marquée et beaucoup de désordre
dans les postures pour les êtres hybrides de l'arc le plus externe.
De façon homogène toute la surface des arcs est donc
sculptée, mais cette sculpture est très hétérogène
d'un arc à l'autre (expression analytique).
expression analytique du paradoxe homogène
/ hétérogène :
la surface sculptée forme de façon homogène
un tapis ciselé de creux et de reliefs, mais l'allure de la texture
des reliefs sculptés est hétérogène d'un arc
à l'autre
Dans cette surface en éventail uniformément sculptée (homogénéité), les dessous des arcs sont des surfaces nues qui interrompent ce tapis sculpté et y marquent donc des hétérogénéités (expression analytique).
expression analytique du paradoxe homogène
/ hétérogène :
dans cet éventail uniformément sculpté,
les surfaces nues sous les arcs marquent des hétérogénéités
lisses
De façon homogène tous les arcs franchissent le porche,
mais ils ont des dynamismes très différents qui dépendent
de leur position plus ou moins interne : le plus au centre est un petit
arc qui franchit très vite la baie, tandis que le plus externe est
un grand arc qui s'étale longuement.
Forme cintrée homogène donc pour tous les arcs, mais
dimensions très hétérogènes de l'un à
l'autre (expression synthétique).
expression synthétique du paradoxe homogène
/ hétérogène :
tous les arcs ont de façon homogène
la même forme en demi-cercle, mais leurs dimensions sont très
hétérogènes
Le
4ème paradoxe : rassembler / séparer
Tous les arcs de l'entonnoir sont rassemblés les uns au-dessus des autres, centrés sur le même porche, et nettement séparés les uns des autres par le défoncé qui les fait reculer les uns par rapport aux autres (expression synthétique).
expression synthétique du paradoxe rassembler
/ séparer :
tous les arcs sont rassemblés dans une même
forme d'entonnoir, étroitement empilés les uns sur les autres,
mais ils sont nettement séparés l'un
de l'autre par un défoncé qui les décale dans la profondeur
De façon similaire les personnages des trois frises les plus externes sont chacun bien rassemblés côte à côte dans une frise en arc continue, et dans le même temps nettement séparés les uns des autres par un creux et par leurs directions rayonnantes qui les écartent les uns des autres (expression synthétique).
expression synthétique du paradoxe rassembler
/ séparer :
les personnages sont rassemblés dans des frises
en arc continues,
mais séparés par des creux qui les tiennent
écartés l'un de l'autre,
et séparés par leurs directions divergentes
Les arcs rassemblent deux massifs de colonnes, séparés chacun de leur côté du portail (expression analytique).
expression analytique du paradoxe rassembler / séparer
:
les arcs rassemblent par le dessus deux groupes de
colonnes que sépare le portail central
Et pour rassembler ces deux massifs opposés les arcs se mettent entre eux, c'est-à-dire qu'ils les séparent (expression synthétique).
expression synthétique du paradoxe rassembler
/ séparer :
pour relier et rassembler les massifs de colonnes
opposés, nécessairement les arcs se mettent entre eux, donc
ils les séparent
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