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Par "fonctionnement" des paradoxes, il faut entendre : la façon dont
les effets paradoxaux se combinent et interfèrent entre eux.
La façon dont ils interfèrent se modifie au fil de l'histoire
de l'humanité, et l'on renvoie au texte sur les "diagonales des fonctionnements"
pour envisager cette évolution. Ici, on n'envisagera ce fonctionnement
qu'aux époques récentes.
Deux fonctionnements différents coexistent dans cette période,
l'un concernant les 4 paradoxes d'état, l'autre concernant les 4 paradoxes
de transformation (et ce fonctionnement ne concerne les paradoxes de transformation
que précisément pendant la période où ils sont
au nombre de 4).
Envisageons d'abord le cas des arts plastiques :
Pour ce qui concerne les paradoxes d'état :
L'un des quatre paradoxes est en position dominante, c'est-à-dire
qu'il utilise les trois autres pour faire valoir ses différentes facettes.
Ces trois autres paradoxes s'expriment toujours, mais comme en sourdine :
ce ne sont pas eux qui dominent l'effet produit.
On parlera pour cela d'un paradoxe dominant et de paradoxes dominés.
Pour ce qui concerne les paradoxes de transformation :
Ils sont eux aussi au nombre de quatre, mais tous s'expriment franchement
et de manière autonome. Toutefois, l'un d'eux est plus important que
les trois autres : il ne les écrase pas comme cela se passe pour les
paradoxes d'état, puisqu'ils ont toujours une claire expression autonome,
mais il est le paradoxe principal et il force les trois autres à s'organiser
pour respecter sa prévalence.
On parlera pour cela d'un paradoxe principal et de paradoxes secondaires.
Envisageons maintenant le cas de la musique :
Par différence avec le cas des arts plastiques, et pour les mêmes
périodes, les deux modes de fonctionnement sont tout simplement inversés
: c'est dans les paradoxes d'état que l'on trouve un paradoxe principal
allié à trois autres paradoxes secondaires qui s'expriment
de façon autonome, et c'est dans les paradoxes de transformation que
l'on trouve un paradoxe dominant qui asservi les trois autres pour se faire
valoir.
Comment nommer ces deux types de fonctionnements ?
Dans le cas d'un paradoxe qui domine des paradoxes en situation de dominés,
on dira qu'il s'agit d'un fonctionnement de type "intérieur / extérieur",
car le phénomène physique qui relève typiquement
de ce mode de fonctionnement est un système tourbillonnaire où
un énorme tourbillonnement général écrase et
absorbe complètement tous les tourbillons élémentaires
qui l'animent et le nourissent.
Dans le cas d'un paradoxe principal allié à des paradoxes secondaires,
on dira qu'il s'agit d'un fonctionnement de type "même / différent",
car le phénomène physique qui relève typiquement
de ce mode de fonctionnement est un système tourbillonnaire où
de grands tourbillons englobent des tourbillons élémentaires
sans les écraser. Le symbole
utilisé pour schématiser
le paradoxe "même / différent" peut d'ailleurs être utilisé
pour mémoriser ce principe : il comporte un grand rond qui englobe
trois ronds plus petits.
À quelles périodes correspondent exactement ces fonctionnements ?
Dans le tableau général de l'évolution des arts
plastiques
(il s'ouvre dans une fenêtre qui lui est réservée),
et dans le tableau général de l'évolution de la
musique
(il s'ouvre dans une fenêtre qui lui est réservée),
ces deux modes de fonctionnement se trouvent rappelés respectivement
par le symbole
du paradoxe "même / différent", et
par le symbole
du paradoxe "intérieur / extérieur",
dans la 5ème colonne pour ce qui concerne les paradoxes de transformation,
et dans la toute dernière colonne pour ce qui concerne les paradoxes
d'état.
Dans ces colonnes le symbole est seulement dessiné dans la 1ère
et dans la dernière étape utilisant ce type de fonctionnement,
soit de C0-31 à D0-40 pour ce qui concerne les paradoxes de transformation,
et de D0-11 à A1-10 (dans le cas de la musique de D0-11 à D0-44)
pour ce qui concerne les paradoxes d'état.
Dans le cas des paradoxes de transformation, ces étapes correspondent
à la période qui commence approximativement avec l'empire romain,
et qui se termine approximativement avec les artistes contemporains nés
après la seconde guerre mondiale. Tout du moins cela vaut pour l'évolution
de la filière occidentale de la civilisation.
Dans le cas des paradoxes d'état, et toujours en se limitant au cas
de la filière occidentale, ces étapes correspondent à
la période qui commence avec la Renaissance du 15ème siècle,
et leur mode de fonctionnement vaut encore pour la plupart des artistes actuellement
en activité.
Nota : ces deux types de fonctionnement ne valent plus ni l'un ni l'autre pour les artistes les plus jeunes.
Pour ces plus jeunes et pour ce qui concerne les paradoxes de transformation,
ceux-ci sont retombés brutalement de 4 à 2. Dans les arts plastiques,
les deux restant fonctionnent maintenant "reliés / détachés"
l'un de l'autre, et dans la musique ils fonctionnent en "un / multiple".
Dans l'analyse des oeuvres de Zaha Hadid et de celles du groupe MDRDV,
on trouvera une présentation de ce fonctionnement par vibration
de type "reliée / détaché" des paradoxes de
transformation, lorsqu'ils ne sont plus que deux.
Dans la liste que j'ai établie
pour la période contemporaine, on trouvera de nombreux autres artistes qui
relèvent de ce fonctionnement des paradoxes de transformation (étapes
D0-41 à A1-10 pour les arts plastiques, étapes D0-41 à
D0-44 pour la musique - dans ce dernier cas les noms sont indiqués
dans le tableau de l'évolution de la musique).
Pour ce qui concerne les paradoxes d'état, leur nouveau fonctionnement
sera à l'inverse de type "un /multiple" pour les arts plastiques,
et de type "relié / détaché" pour la musique, mais je
n'ai pas encore trouvé d'artiste contemporain auquel je peux faire
correspondre de façon certaine ce nouveau mode de fonctionnement des
paradoxes d'état (à partir de l'étape A1-11 pour les
arts plastiques, à partir de l'étape A1-10 pour la musique
- dans le cas de la musique toutefois, je soupçonne que le rap relève
de cette étape A1-10).
Exemple de tels fonctionnements dans le cas de la musique :
Sur le fonctionnement avec un paradoxe principal et trois associés
secondaires (donc selon le mode
même / différent) :
Dans le Requiem d'Ockeghem (XVème siècle), la musique fonctionne
sur ce principe, et à la fin de l'analyse qui lui est consacrée
on peut d'ailleurs trouver un résumé
de ce principe de fonctionnement.
Notez toutefois qu'il s'agit d'un texte maintenant assez ancien, que j'avais
écrit à une époque où je ne comprenais pas le
principe des paradoxes de transformation, et où par conséquent
je n'avais pas observé ce fonctionnement dans les arts plastiques.
Étant plus à l'aise dans le décorticage des effets plastiques
que dans celui des effets musicaux, je me suis rendu compte à cette
occasion que ce fonctionnement était probablement un peu différent
de ce que j'ai décrit dans ce texte sur le Requiem d'Ockeghem. Depuis,
quand je réécoute les musiques qui relèvent de ce fonctionnement,
je constate qu'effectivement le principe de fonctionnement que j'ai décrit
pour les arts plastiques vaut aussi pour la musique.
Dans l'avenir je compléterai la partie du site consacrée à
la musique, je corrigerai ce texte et donnerai d'autres analyses correspondant
à la musique depuis la Renaissance. Mais n'ayant pas le temps pour
le moment de réaliser cette mise à jour, et n'étant
pas encore suffisamment mûr dans ma compréhension de la musique
pour cela, je préfère laisser ce texte dans son état
actuel.
Je précise juste les points qui me semblent actuellement contestables
dans les explications que je donne dans le texte sur Ockeghem :
- dans ce texte, j'utilise l'expression "paradoxe hégémonique"
à la place de l'expression "paradoxe principal" que j'utilise maintenant.
Il s'agit juste d'une question de vocabulaire, mais je la signale pour que
l'on comprenne que je parle du même fonctionnement. Le glissement de
vocabulaire correspond cependant au fait que j'ai fini par trouver que la
notion de paradoxe "hégémonique" était trop proche de
la notion de paradoxe "dominant", et qu'il convenait de mieux différencier
les deux modes de fonctionnement de l'époque récente.
- dans ce texte j'indique que le paradoxe principal (donc qualifié
alors "d'hégémonique") n'apparaît pas de façon
indépendante, mais qu'il est seulement le produit du mélange
des trois autres, le résultat de leur organisation à petite
échelle, telle qu'elle prend forme et se fait voir à grande
échelle. Je continue à penser qu'il est finalement produit
par les trois autres, mais je pense cependant qu'il se fait entendre pour
lui-même de façon distincte, et qu'il n'est donc pas seulement
le produit des autres, le résultat passif de leur mélange.
- dans ce texte j'indique que les trois paradoxes secondaires apparaissent
toujours combinés, déformés les uns par les autres,
donc jamais à l'état "pur". Je pense maintenant que chacun
peut être perçu de façon autonome, bien que, par différence
avec ce qui se passe dans la musique précédent la Renaissance,
les quatre paradoxes ne sont plus tous à égalité, mais
trois d'entre eux sont subordonnés à l'effet principal exigé
par le quatrième et auquel ils doivent se plier. La présence
des trois paradoxes secondaires est moins forte que celle du principal, elle
contribue moins à façonner l'allure générale
de la musique, mais chacun peut se faire écouter de façon distincte.
Sur le fonctionnement avec un paradoxe dominant et trois paradoxes dominés
(donc selon le mode
intérieur / extérieur) :
Je renvoie à la courte présentation
que j'ai faite
pour indiquer les paradoxes dominants à envisager pour compléter
les analyses de musique dès à présent en ligne.
dernière mise à jour : le 30 décembre 2005
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