De Madère aux Canaries (les photos) du 27 septembre au 20 octobre 2007 |
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de Madère aux Canaries (est et ouest). 280 milles entre Funchal et Graciosa. |
Jeudi 27 septembre, nous
quittons Funchal vers 10h00 après être allé à terre chercher les fichiers
météo grâce à wifi-Madeira. Beau temps en perspective, avec peu de vent.
Une heure après le départ, et
nous nous y attendions, renforcement du vent jusqu'à force 6 dû à l'effet
des îles et de leur taille, et ça va durer jusque dans la soirée où nous
nous serons éloignés d'une cinquantaine de milles des côtes. Toujours est-il
que cela nous fait engranger des milles sur la route de Graciosa, l'île à
l'extrême nord des Canaries que nous visons et distante de 280 milles.
Samedi 29 septembre, très peu de vent (5
à 8 noeuds), nous avançons tout doucement sous le soleil et sur une mer belle.
Nous espérons arriver à Graciosa demain matin. Nous avons repris nos petites
habitudes de traversées calmes (voir le récit de
Lisbonne à Madère).
Nous traînons deux lignes mais la dorade coryphène ne veut pas mordre !
Nous essayons de vous faire un
compte-rendu le plus fidèle possible de notre voyage. Vous aurez remarqué,
il y a beaucoup de photos de beau temps. C'est que dès que le vent fraîchit,
nous sommes davantage occupés aux manoeuvres et nous n'avons guère
l'idée de sortir l'appareil photos !
Il est difficle aussi de vous décrire l'ambiance des nuits en mer, difficile
de faire des photos du bateau qui file dans la nuit noire ou sous un ciel
étoilé. Et nous n'avons pas non plus les mots pour le dire ...
Comme prévu, et ayant profité un maximum du petit vent, nous sommes en vue des Canaries dans la nuit du 29 au 30 septembre, et arrivons sur la pointe de l'île de Graciosa (à l'extrême nord-est de l'archipel) au levé du jour. Ceci avec quelque souci dû au "plantage" du GPS lors de la relève de quart de 3 heures du matin, ce qui nous fera utiliser le GPS portable de secours pour l'arrivée. Nous arrivons à 9h30 et mouillons devant la plage Francesa, au milieu d'une quinzaine d'autres bateaux. Nous aurons donc mis 3 jours moins 1 heure (dont 23 au moteur) pour effectuer les 271 milles de la traversée (3,8 noeuds de moyenne).
Pour nous l'arrivée aux Canaries sur l'île Graciosa est un véritable changement avec des paysages qui font penser à l'Afrique ! Nous passons notre première journée sur l'île (6,5km x 3km) par une grande ballade commençant par l'ascension d'un petit mont volcanique de 170 mètres de haut dominant notre mouillage (on aurait pu ramener des pierres de laves pour notre barbecue de Brest !). Nous continuons par une visite rapide du petit et unique village de Caleta-del-Sebo. Ce village n'est constitué que de maisons blanches, carrées et bâties sur du sable. Le sable est d'ailleurs omniprésent sur l'île ce qui rend un peu pénible la marche entre notre mouillage et le village (environ 2 km).
Du 3 au 11 octobre 2007 : de l'île de Graciosa à Gran Tarajal (île de Fuerteventura)
Mercredi 3 octobre, départ à l'aube (8h15) du beau mouillage de Graciosa, en direction de la pointe sud de Lanzarote. Navigation très agréable, sous le soleil, avec un vent plus ou moins portant d'environ 10 noeuds. Nous passons en revue toute la côte nord-ouest de Lanzarote qui est désertique, pour arriver sur la côte sud très urbanisée. Nous renouons avec la civilisation occidentale en nous amarrant à un ponton de la marina Rubicon autour de laquelle un complexe touristique s'est développé. Nous nous endormons aux sons de la musique des restaurants auprès desquels nous sommes amarrés.
Nous étions venus ici dans l'idée de ne rester qu'un minimum de jours, mais nous avons décidé de nous donner le temps (amzer zo !) et de rester un peu visiter l'île. Tout d'abord une première journée de contact avec les contraintes (lavanderia, courses, ...) et une balade vers Playa Blanca terminée par un bon bain dans une eau claire toujours aux alentours de 24°. Une deuxième journée de courses, plages, terminée par un bon resto espagnol (zarzuela de mariscos). Enfin une troisième journée passée à découvrir l'île en voiture, avec visite du parc national de Timanfaya (volcans, champs de lave, ...).
Samedi 6 octobre,
après les pleins d'eau et de fuel à la marina Rubicon
(anecdote : nous sommes partis sans payer le fuel, et avons
appelé le port par VHF une heure plus tard pour régler à
distance par carte bancaire la somme due !), nous partons
pour l'île Lobos, à 8 milles de distance. L'île Lobos qui
fait partie de l'île de Fuerteventura, est un îlot de 2
km de diamètre, qui offre un mouillage de beau temps devant
un lagon fermé par un seuil sur lequel la mer déferle. Lobos
signifie loups en espagnol, mais il s'agit de loups de mer,
plus précisément des phoques moines qui ont disparu des eaux
de l'île aujourd'hui.
Nous y faisons une courte promenade et nous nous baignons
dans le lagon (eau à environ 27°) où nous sommes seuls.
Alors que l'après-midi il y a foule au mouillage avec divers
bateaux transportant des touristes, le soir, nous nous
retrouvons à deux voiliers pour passer la nuit. A noter que
la réception radio (France-Inter et RMC) étaient
suffisamment bonnes pour que Christian puisse vivre la
splendide victoire de l'équipe de France de rugby sur la
Nouvelle-Zélande.
Dimanche 7 octobre, navigation très agréable qui nous a vu longer la côte nord-est de Fuerteventura sur une vingtaine de milles. Le chef de la marina de Puerto-del-Castillo (nous apprendrons le lendemain que ce n'est que le sous-chef !) nous accueille gentiment en ne nous garantissant une place que pour une nuit seulement, et demain on verra ... Puero-del-Castillo est une petite ville essentiellement dévolue aux touristes, principalement allemands et anglais (la demi-finale de coupe du monde de rugby France-Angleterre est déjà programmée dans certains cafés pour samedi prochain !), et son principal attrait pour nous était de couper l'étape vers le sud de l'île. Le lendemain nous avons vu : on nous donne une journée supplémentaire, ce qui n'est pas pour nous déplaire, vu le vent qui s'est sensiblement renforcé depuis hier soir (force 5-6). La suite au prochain numéro ...
Puisque notre place est attendue (en réalité, il y a un concours de pêche au gros le week-end prochain, et toutes les places sont réservées pour de grosses vedettes), nous partons mardi 9 octobre de Puerto-del-Castillo en direction de Las Playitas pour une navigation de 14 milles dans un vent soutenu de 4 à 6 de nord-nord-est. Après 3 heures de route, mouillage dans 5 mètres d'eau à Las Playitas devant une plage de sable gris et un petit village, avec un petit complexe touristique à proximité. Si le plan d'eau est relativement calme, par contre le vent continue de souffler par rafales dépassant les 20 noeuds, mais les fonds sont dits de bonne tenue (selon notre guide) et nous avons pleine confiance dans l'ancre Spade et les 30 mètres de chaîne.
Mercredi 10 octobre,
une grande navigation nous attend, les 3 milles entre Las
Playitas et Gran Tarajal ! Après quelques courses dans le
petit village de Las Playitas, un bon bain avant le repas,
nous nous attaquons à cette étape par vent de sud-sud-est
force 2, avec la flemme de larguer le ris que nous avions
pris hier.
Nous mettrons donc une heure pour atteindre Gran Tarajal où nous inaugurons le système de pendille au ponton
(un bout fixé au fond de l'eau et amarré au ponton). Nous
nous présentons comme de bons bretons, l'avant au ponton
(les méditerranéens y mettent l'arrière, eux) et c'est un
peu compliqué car il faut amarrer l'avant tout en attrapant
la pendille pour l'arrière. Heureusement, un plaisancier
allemand ainsi qu'une "fliquette" espagnole nous tendent la
pendille. Bref une manoeuvre rapide et parfaitement réussie
!
Après
un deuxième bain de la journée à la belle plage de sable
noir de Gran Tarajal, nous découvrons une ville animée qui
semble encore ne pas être trop touchée par les envahisseurs
allemands et anglais.
Nous avons décidé de rallier directement Ténérife depuis Gran Tarajal, sans s'arrêter à l'île de Gran Canaria, ce qui représente une traversée de 130 milles. Nous décidons de rester au moins une journée à Gran Tarajal car nous nous y trouvons fort bien (et Amzer Zo !) et espérons partir pour Ténérife demain, le 12 octobre. La journée à Gran Tarajal, sous les nuages d'une petite dépression orageuse, nous voit bricoler (balade en haut du mât pour réparer le feu de mouillage), faire des courses et envisager une petite randonnée dans les environs.
Du 12 au 20 octobre 2007 : de Gran Tarajal à Santa-Cruz de Tenerife
Vendredi 12 octobre, nous partons pour Santa-Cruz de Tenerife. Malgré une météo pessimiste de RFI pour les Canaries (dépression orageuse avec vent force 3 à 5, parfois 6), nous faisons confiance aux fichiers gribs (fichiers donnant la force et l'orientation des vents sur une carte) obtenus à l'aide de notre téléphone par satellite Iridium, qui eux nous indiquent peu de vent. Et en effet, la traversée entre Fuerteventura et Tenerife (124 milles) s'est effectuée au moteur la majeure partie du temps. C'est dommage, car la navigation était intéressante avec la côte sud du Fuerteventura, le passage à 5 milles au nord de l'île de Gran Canaria et sa capitale Las Palmas illuminée la nuit, et l'arrivée sous un soleil ardent sur Tenerife. On amerait bien de telles dépressions en Bretagne qui nous amèneraient peu de vent et de la chaleur (plus de 33° actuellement dans le bateau !).
Après discussion entre les différents membres de l'équipage, nous avons décidé de ne pas faire d'étape supplémentaire aux Canaries et de partir pour le Cap-Vert directement de Santa Cruz où les activités ne devraient pas manquer : visites touristiques, entretien du bateau (vidange moteur en particulier), ravitaillement. Ce que nous faisons dès lundi après avoir repéré les différents magasins en visitant la ville dimanche.
Mardi 16 et mercredi 17 octobre, nous louons une voiture pour deux jours. Nous partons vers le nord-est sur la route des montagnes de Las Mercedes par une belle route en forêt avant d'atteindre les crêtes vers le massif de l'Anaga. Puis nous descendons dans la vallée de La Orotava vers Puerto-de-la-Cruz qui était le port de pêche des exportations agricoles de la vallée et encore station balnéaire. A 5km, nous avons visité La Orotava qui est une petite ville de l'intérieur typiquement canarienne.
Mercredi,
départ de bon matin vers le mythique Teide par la longue ligne de crête qui
constitue l'épine dorsale de Ténérife. Nous faisons de nombreux arrêts pour
admirer la vue et aussi mettre un pantalon, un pull, des chaussettes ...
Comme nous n'arrêtons pas de monter, la température chute, au pied du Teide,
nous sommes à plus de 2000m (donc 10° de perdus par rapport au niveau de la
mer !). Nous avons de la chance car le ciel est complètement dégagé et nous
en profitons pour faire une randonnée de près de 4h dans la caldera de Las
Cañadas. Las Cañadas signifie les vallons ou plus précisément les
gravières. La caldera est un ancien cratère effondré. Au centre de la
caldera s'élève le pic du Teide qui culmine à 3718m (plus haut sommet espagnol).
Tout ça pour vous dire que nous avons passé une journée dans des paysages
exceptionnels.
Nous ne retiendrons pas le retour par la côte est que nous avons trouvée
sans intérêt touristique parce que très industrielle.
Prévoyant tout d'abord de partir vendredi 19 octobre pour le Cap-Vert, nous
décidons en fin de compte de partir samedi, vue les nombreuses choses à
faire ! Le vendredi se passe en courses, bricolage, lessive et nettoyage du
bateau.
Surprise à notre retour de courses du matin, nous rencontrons
Jean-Luc et Thierry du Pogo 8,50 Ty Rando en haut de la passerelle du
ponton, ils arrivent de Madère ! C'est Patrick Poupon qui nous les avait
fait rencontrer sachant que nous allions dans les mêmes régions. Ils sont
partis plus tard que nous de Brest, et ont rallié directement Madère en 10
jours, puis directement Santa-Cruz, ayant bénéficié de très bonnes
conditions météo (cette année il valait mieux partir de Brest début octobre
qu'au mois d'août !). Rendez-vous est pris pour l'apéro du soir qui se
prolongera quelque peu avec dégustation de vins d'origines variées :
Lanzarote, Madère, Espagne, France ...
Après
quelques hésitations, nous décidons de rester une journée de plus à
Santa-Cruz pour nous permettre de passer une très bonne dernière soirée
à bord de Ty Rando, et Jean-Luc et Thierry arrivés hier.
Maintenant, rendez-vous au Cap-Vert où les mises à jour seront certainement plus espacées. A bientôt ...
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