Des Canaries au Cap-Vert (les photos) du 21 octobre au 18 novembre 2007 |
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des îles Canaries aux îles du Cap-Vert (nord et sud). 800 milles entre Santa-Cruz de Ténérife et Palmeira sur l'île de Sal. |
Dimanche 21 octobre, et après
quelques hésitations, nous partons de Santa-Cruz de Tenerife le même jour que les onze premiers bateaux du Rallye des Iles du
Soleil.
Nous faisons les formalités de sortie auprès de la Guardia Civil et prenons
les derniers fichiers météo à partir d'une borne wifi sur le bord de la
route ! Les prévisions météo sont bonnes, avec du vent portant au départ et
à l'arrivée, mais 48 heures de calme au milieu.
En
fait, le début est assez "sportif" avec environ 24 heures de vent portant
force 5-6 accompagné d'une grosse houle venant de l'arrière. Après la prise
de ris réglementaire, le pilote s'en tire fort bien et nous avalons 125
milles la première journée. Le soleil est de la partie, la nuit est éclairée
par la lune mais une petite humidité rend le fond de l'air un peu frais !
Le vent tombe au cours du deuxième jour, et après plusieurs manoeuvres
(génois tangonné, spi) nous faisons appel à la brise Volvo. Malgré un
superbe leurre acheté à Santa-Cruz, la pêche ne donne toujours rien !
Un
petit vent de nord-nord-ouest se lève au 3ème jour ce qui nous permet d'avancer dans la
bonne direction, mais il tombe le soir, ce qui nous contraint de faire appel
au moteur pendant 3,5 heures. La surprise de la journée fût la pêche : alors
que nous pensions remonter une dorade ou un thon, ce fût un petit requin (un
mètre de long) qui pointa son nez. Vue sa denture agressive, nous n'avons
pas osé le remonter à bord et avons réussi à lui rendre sa liberté !
Spi au début du 4ème jour dans
un petit vent de 5-6 noeuds, et ça va durer jusqu'au soir où nous l'affalons
par prudence. Nous avons du mal à trouver la bonne allure dans la nuit pour
que le bateau avance sans que le bruit des voiles dérange trop celui (ou
celle) qui se repose, et ce sont les voiles en ciseaux qui l'emportent.
Comme prévu, le vent arrive le 5ème jour, pour monter progressivement
jusqu'à 20-22 noeuds, toujours portant de nord-est et les prévisions que
nous recevons par notre téléphone par satellite nous indiquent que cela
devrait durer jusqu'au bout.
Et en effet, cela a duré jusqu'à Palmeira ... Aussi, 48 heures avant l'arrivée nous nous sommes mis en condition pour arriver au petit matin à Palmeira et ainsi passer 8 nuits en mer. Avec le vent soutenu, nous avons donc été contraints de réduire la voilure, successivement en enroulant entièrement le génois, en prenant un 3ème ris et en nous mettant à sec de toile au début de la 8ème nuit. Nous avancions toujours à 3 noeuds, mais ballotés par une mer formée. Nous sommes arrivés dans ces conditions à Palmeira, au petit matin comme nous l'avions prévu, en mouillant l'ancre dans le fond du port par 3 mètres de fond à 7 heures locales (TU-1).
Du 30 octobre au 3 novembre 2007 : à Palmeira (île de Sal)
L'arrivée au Cap-Vert est un dépaysement total par
rapport aux précédentes îles européennes de Madère et des Canaries : c'est
l'Afrique tant au niveau de l'environnement que des habitants. Sitôt
descendus de l'annexe à terre, nous sommes pris en charge par "Grillon", un
Capverdien qui, parlant bien le français, a l'air de faire office de chef du
port. Il prend en charge l'amarrage et le gardiennage de l'annexe, nous
amène remplir les formalités d'entrée auprès de la police (en faisant
l'avance des escudos nécessaires), affrète un taxi (aluguer) pour la
"capitale" Espargos pour aller chercher de l'argent, nous amène au
cyber-café de Palmeira où nous faisons nos comptes (il sait compter le
bougre ...) !
Nous nous installons à Palmeira pour 5 jours car nous y attendons nos amis
Marion et Yannik qui doivent venir passer 2 semaines avec nous dans
l'archipel.
Palmeira
est un petit village qui tient son importance de son port qui est le point
d'entrée de tout se qui est consommé à Sal. Hormis l'incessant va-et-vient
des caboteurs déchargeant leurs marchandises, la vie semble réglée par
l'arrivée de petits bateaux de pêche vers 10h00 et, à la même heure, par
l'embarquement de touristes pour une journée en mer à bord de quelques
voiliers.
Le
mouillage est très bon malgré le vent soutenu qui soufflera toute la
semaine, ce qui couvrira le bateau d'un film de poussière rouge venant de la
terre. L'ïle de Sal n'est qu'un désert, sans aucune culture, avec juste
quelques oasis isolées.
Nous prenons nos habitudes avec corvée d'eau à la "fontenario", internet au cyber-café et courses à Espargos, la ville principale de Sal distante de 5 km. A cette occasion, nous empruntons les "aluguers", taxis collectifs qui tournent en ville pour être remplis au maximum pour le trajet à réaliser (il n'y a d'ailleurs pas besoin de les appeler, ce sont eux qui vous sollicitent dès que vous êtes sur le bord de la route !).
Vendredi 2 novembre, une fois de plus, nous prenons un aluguer cette fois pour aller à l'aéroport attendre Marion et Yannik. Leurs bagages sont alourdis par un cubi de vin, une grosse andouille qui nous fera trois repas et des livres.
Dans les jours à venir, nous inaugurerons une nouvelle recette : andouille de Plouay, patates douces du Cap-Vert et mojo des Canaries (une sorte de sauce pimentée). En plus d'être excellent, cela nous permet de varier les menus car il faut bien dire que l'on ne trouve pas grand-chose dans les épiceries ou petits supermarchés du Cap-Vert. Heureusement, il y a la vente de poissons sur le port : maquereaux, thon et garoupa, un poisson rouge excellent.
Le lendemain, samedi 3 novembre, nous visitons la saline de Pedra-de-Lume sur la côte est de l'île, Palmeira étant sur la côte ouest. Située dans un vaste cratère, et accessible via un tunnel de 20 mètres construit au début de 19ème siècle, elle est distante de la mer d'un kilomètre environ et le sel y était transporté par un téléphérique dont il ne reste plus que les pylônes en bois. Ayant fait travaillé plus de 200 personnes au 19ème siècle, elle ne sert plus maintenant qu'à la consommation interne au Cap-Vert et est exploitée par la compagnie française "Les Salins du Cap-Vert".
Du 4 au 7 novembre 2007 :
de Palmeira à Tarrafal
(île de
Sao-Nicolau, archipel du Cap-Vert)
Nous pensions aller dans un ou deux autres mouillages de Sal puis sur l'île de Boa Vista, plus au sud, mais nous y renonçons car les mouillages risquent d'être inconfortables vue la météo qui prévoit du vent.
Nous nous concertons et nous décidons de passer plus de temps à Sao-Nicolau, Sao-Vicente et Santo-Antão. La météo se présentant bien, nous partons de Palmeira le dimanche 4 novembre à 12h00 vers l'île de Sao-Nicolau. Le mouillage de Tarrafal étant distant de 88 milles, nous prévoyons d'arriver dans la matinée. Après une première partie très agréable au grand largue sous un vent de force 4-5 (pour nous mais pas vraiment pour nos amis qui n'étaient pas amarinés ...), la nuit verra une succession de phases de moteur et de voile, le vent mollissant et venant plus sur l'arrière. Nous arrivons dans la baie de Tarrafal à 8h30 et mouillons par 5 mères sur un fond de sable noir.
Lundi 5 novembre, nous sommes surpris du peu de monde puisqu'il n'y a que 2
voiliers au mouillage, un français et un allemand. Deux autres arriveront
dans la journée, mais comme deux partiront le lendemain, nous ne nous
retrouverons toujours qu'à 3 voiliers français ...
En cherchant la "delegaçao maritima" pour faire nos formalités d'entrée (car
il faut dire auprès des autorités quand on arrive dans un port et quand on
en repart), nous sommes accostés par un hollandais, Henni, 74 ans, installé
sur l'île depuis 9 ans, qui tient une pension et rend divers services sur
demande. Après qu'il nous ait offert un café et un verre de vin blanc sur sa
terrasse dominant la mer, il nous réserve un aluguer le lendemain pour
découvrir l'île.
Mardi 6 novembre, cette journée en aluger nous permit de découvrir divers facettes de Sao-Nicolau :
Le lendemain, mercredi 7 novembre, nous reprenons un aluguer pour aller visiter la ville principale de l'île, Vila-da-Ribeira-Brava où la vie semble couler paisiblement. Excellent déjeuner à la pension San-Antonio.
Alors que jusqu'à maintenant le mouillage était calme et sans vent, ce soir le vent souffle en fortes rafales dévalant les falaises devant Tarrafal, provoquées vraisemblablement par la grande chaleur de toute la journée (il faisait plus de 30° dans le bateau à 10 heures du soir !). Mais le plan d'eau est resté plat et tout s'est bien passé !
Du 8 au 10 novembre 2007 : de Tarrafal à Mindelo (île de Sao-Vicente, archipel du Cap-Vert)
Encore une fois, les prévisions météo semblent favorables pour notre navigation vers Mindelo, distante de 47 milles dans la direction ouest-nord-ouest. Première partie sous voile, avec prise de ris après une heure de route, le vent atteignant force 5. Puis le vent mollit, nous contraignant à mettre le moteur pour assurer notre arrivée de jour à Mindelo.
Jeudi 8 novembre à 17h00, nous mouillons l'ancre par 5 mètres de fond dans la baie de Mindelo qui est en pleine transformation avec le développement d'une marina assez importante, mais quasiment vide. Après prise de renseignements, il nous est possible de nous amarrer aux pontons de la marina, ce que nous ferons après 2 nuits au mouillage. Cela nous permettra de laisser le bateau en lieu sûr lors de notre virée à Santo-Antão et de nous préparer pour la grande traversée dans des conditions confortables (l'ouverture de la marina va faire disparaître le "métier" de gardien d'annexe et gardien de bateau qui était une véritable institution).
Avec Mindelo, nous découvrons une "grande" ville animée avec des marchés très agréables.
Marion et Yannik reprennent en main les repas du bord et font la cuisine du marché. Nous apprécions ainsi d'excellentes dorades grillées avec une bohémienne de légumes et des calamars à la tomate et aux piments. Comme il n'y a pas de langouste à vendre au marché, nous apprécions celle du restaurant "Chez Loutcha".
Du 11 au 14 novembre 2007 :
sur l'île de Santo-Antão (archipel du Cap-Vert)
Dimanche 11 novembre, nous prenons le bateau rapide pour Santo-Antão chargés de nos 3 colis de médicaments à remettre à l'hôpital de Ribeira-Grande de la part de l'association douarneniste Enez-Verde.
Auparavant,
nous avions réservé notre hébergement "chez Louisette", une pension
à Ponta-do-Sol sur la côte nord de l'ïle.
Nous débarquons à Porto-Novo au sud de l'île. Pour nous rendre à
Ribeira-Grande et Ponta-do-Sol, nous empruntons une route pavée qui
escalade la montagne pour rejoindre le nord. On l'appelle "estrada da
corda" ou "route des crêtes". Le parcours est vertigineux et serpente
le long des précipices en traversant des paysages très variés. Le
sud désertique fait place à la forêt dans les sommets. Ensuite, en
descendant le versant nord, la végétation devient tropicale.
Durant ces trois jours à Santa-Antão, nous avons alterné la marche en bord de mer, dans les ribeiras (ce sont des vallées qui descendent de la montagne vers la mer) et les excursions en voiture.
Louisette s'occupe de nous réserver des aluguers pour nous déplacer, elle nous conseille pour les parcours. Il se trouve aussi qu'elle est correspondante de l'association Enez-Verde et elle nous accompagne à l'hôpital où nous sommes reçus par le Dr Arlindo, directeur. Celui-ci nous fait visiter son établissement et, pour nous remercier, nous propose une excursion dans la voiture de l'hôpital.
Depuis notre arrivée au Cap-Vert et avant d'arriver à Mindelo, la cuisine du bord n'était pas très variée car nous ne trouvions pas grand-chose dans villages où nous avons séjourné. A Ponta-do-Sol, il y a beaucoup de pêche, les fruits et les légumes abondent : papayes, bananes, patates douces, arbre à pain, igname, manioc ... ce qui fait que nous avons beaucoup apprécié les repas dans les restaurants ou chez Louisette, souvent du poisson ou des fruits de mer (encore de la langouste !).
La cachupa est un plat traditionnel à base de maïs, de différentes sortes de
haricots secs, de légumes et de côtes de porc, de poulet, de saucisse, de
tranches de lard, il faut avouer que celle que Louisette nous a cuisinée
n'était pas très copieuse en viande ...
Durant ces trois jours, nous avons eu un bon aperçu de l'île mais il
faudrait plus de temps pour pénétrer davantage ces montagnes en randonnée. Nous reviendrons !
Du 15 au 18 novembre 2007 :
à Mindelo (île de Sao-Vicente
Jeudi 15 novembre, nous revenons de Santo-Antão toujours avec le catamaran rapide, mais cette fois le vent souffle fort entre les îles de Santo-Antão et Sao-Vicente, si bien que le personnel est très prévenant avec les Capverdiens qui n'apprécient pas la mer agitée ...
Yannik et Marion nous quittent le lendemain, vendredi 16 novembre, pour retrouver l'automne breton, frais mais ensoleillé d'après ce que nous avons vu sur le site de Météo France.
Le soir même, nous retrouvons Jean-Luc et Thierry du Pogo Ty Rando qui arrivent de l'île déserte de Santa-Luzia, après être passés par Sao-Nicolau, Boa-Vista et Sal. Ils partent dès le lendemain matin pour Santo-Antão avec des colis pour un village d'enfants soutenu par l'association Morgane. Très bonne soirée à bord du Pogo, avec un excellent poisson (dont on ne se rappelle plus le nom !) pêché et cuisiné par Thierry.
Vendredi 16 et samedi 17 novembre sont consacrés à la préparation de la "grande traversée" vers les Antilles : pleins d'eau (il n'y en a pas tous les jours au ponton, et il faut payer 2 euros pour 100l), de fuel, de camping-gaz, de boissons (on trouve des cubis de vin à Mindelo !), de fruits, de légumes et tout ce qui faut pour manger pendant 3 semaines.
Nous pensons partir dimanche 18 novembre. Nous prévoyons de partir à 8
heures du matin pour éviter autant que possible l'accélération de vent qui
se produit entre les îles, à la sortie de Mindelo.
Il n'y aura pas d'accélération parce qu'il n'y a pas de vent ! donc, le départ
est reporté ...
Dimanche 18 novembre : repos, baignade, bricolage de moustiquaires pour
faire face à l'agressivité des moustiques que nous rencontrerons au sud de
la Martinique à l'arrivée aux Antilles.
Nous
retrouvons nos amis
Thierry et Jean-Luc à leur retour de Santo-Antão. Dïner à notre
bord en compagnie d'Attilio
dont ils ont fait la connaissance durant leur séjour à San-Antão
D'après les derniers fichiers météo, nous devrions partir lundi 19 novembre. Pas de nouvelles avant 3 semaines au moins ...
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