Cours n° 4



Perception du mouvement




Rappel de la physiologie de la vision

(références Wikipédia)

Vison périphérique, latérale. La vision scotopique ou périphérique, s'effectue principalement grâce aux bâtonnets de la rétine, beaucoup plus sensibles que les cônes ; ils ne permettent pas, à eux seuls, de distinguer les couleurs, et leur sensibilité maximale correspond à un rayonnement d'environ 510 nm (vert). C'est une vision adaptée à la pénombre, contrairement à la vision maculaire nécessitant une intensité lumineuse élevée. Il y a peu de bâtonnets au centre de la vision (il n'y en a même quasiment pas au niveau de la fovéa), ce qui fait que si l'on regarde directement un objet peu lumineux de nuit, il se peut qu'on ne le voie pas alors qu'on peut le voir si l'on regarde un peu à côté.

La vision périphérique est responsable de la perception du mouvement.

La découverte au 19ème de l’effet stroboscopique a donné un coup d’envol aux recherches sur la perception du mouvement. Généralement, le siècle du transport a inventé la vitesse et l’enregistrement du mouvement.


Introduction : Les précurseurs


Eadweard Muybridge, photographe américain d'origine anglaise, célèbre pour ses décompositions photographiques du mouvement, et son célèbre cliché « le galop de Daisy ».

http://artblart.wordpress.com/2011/06/04/exhibition-helios-eadweard-muybridge-in-a-time-of-change/

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/93/Le-galop-de-daisy.jpg

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/dd/Muybridge_race_horse_animated.gif

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/9c/Muybridge_Buffalo_sequence.jpg

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/24/Muybridge_Buffalo_galloping.gif

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/96/Eadweard_Muybridge_1.gif

Étienne-Jules Marey, né à Beaune le 5 mars 1830 et mort à Paris le 15 mai 1904. Physiologiste français et un pionnier de la photographie et un précurseur du cinéma.

http://www.youtube.com/watch?v=LKlNZSnkvsg

http://www.youtube.com/watch?v=kMh7GI9pEIY

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/7f/Fusil_de_Marey_p1040353.jpg

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e0/Marey_-_birds.jpg

Ce qui me meut - Klapish


Les mécanismes neurophysiologiques responsables de la perception fluide du mouvement cinématographique: la persistance rétinienne, l’effet phi (proche de l’effet bêta) et la kinesthésie


La persistance rétinienne est un effet qui reste au niveau de la rétine, c'est une réaction physiologique des cellules rétiniennes qui une fois frappées par la lumière demeurent dans un état d’excitation durant une fraction de seconde, ce qui « fluidifie » d’une certaine manière la perception des mobiles qui apparaissent dans notre champ visuel (http://vimeo.com/970816).

L'effet « phi » résulte du traitement des images successives par le système visuel au niveau cortical. Il est situable dans le cortex visuel qui interprète le décalage des images en tant qu'un déplacement ou une transformation. Ainsi le cerveau produit les extrapolations d'images et assure leur transition "fluide".

L'effet « phi » est à la base de l’effet cinématographique tandis que la persistance rétinienne apporte un certain confort de la vision dynamique.

Une discussion sur les rôles respectifs de l’effet phi et de l’effet bêta est lancée en 2000 par Robert M. Steinman (voir http://www.blog-lecerveau.org/blog/2011/01/10/leffet-phi-nest-pas-leffet-beta/)

La kinesthésie: Hubel et Wiesel, l’expérience avec les chatons actifs et inactifs. Dans un labyrinthe, le chatons retrouvent le chemin de sorti. Un groupe tire un autre sur une charrette. Le groupe qui a fait l’effort musculaire mémorise mieux le parcours que le groupe tiré sur le véhicule, et pourtant les deux groupes ont subi la même expérience visuelle. Conclusion : la perception du mouvement et non seulement liée au mouvement de l’image sur la rétine, elle est également résultante de la kinesthésie (ensemble des sensations relatives aux mouvements du corps).


Complément d’information


La perception du mouvement est liée aux décharges des cellules spécialisées dans la détection du mouvement de l’image sur la rétine, les bâtonnets. Cela pose néanmoins quelques problèmes : chez les animaux qui peuvent bouger leurs yeux on peut avoir des mouvements qui accompagnés des mouvements des yeux ne provoquent pas de déplacement de l’image sur la rétine ! Et à l’inverse, lors nous parcourons une pièce de regard, nos images rétiniennes bougent mais nous percevons les positions relatives des objets comme stables… (la constance de position).Il existe d’autres sources d’information sur le mouvement :

1.   Le feedback de l’information sensorielle, la proprioception des muscles des yeux, à condition que le rythme du déplacement soit suffisamment grand pour l’interpréter comme provenant de l’objet et non pas des mouvements de yeux.

2.   Une autre constance : constance de la vitesse par rapport à l’éloignement du mobile. Plus le mobile est loin plus son déplacement angulaire est petit dans le même laps de temps. Pourtant sa vitesse est perçue comme la même.

3.   La perception du mouvement lors nous bougeons. Expérience de George Stratton (California Beckley) avec les lunettes à renversement – les processus d’adaptation et de plasticité du cerveau.