Perception et cognition (dans la communication visuelle)
Marcin Sobieszczanski Département Info/Com - LASH/UNS /UCA
Cours n° 5
Signification des études cognitives dans la communication
Communication verbale : l’étude des processus sous-jacents à la production de la pensée verbale, à la production et l’articulation sonore (langage parlé) ou à l’écriture, et à la compréhension de la parole, et enfin à la constitution des connaissances à partir des récits et des discours.
Communication visuelle :
L’ergonomie cognitive des appareilles et de dispositifs de la communication, Ex. la téléphonie mobile (http://www.isped.u-bordeaux2.fr/CDD/BASES/Telephonie/Fiche_fonct_05.pdf), le design sensoriel, l’approche des qualités sonore et visuel, le management des fonctions et des connaissances (données).
Cours n° 5 (suite 1)
Perception des couleurs
Selon : http://pourpre.com/couleur/perception.php
La lumière
0,400 µm |
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Violet |
0,430 µm |
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Indigo |
0,470 µm |
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Bleu |
0,530 µm |
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Vert |
0,580 µm |
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Jaune |
0,600 µm |
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Orangé |
0,650 µm |
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Rouge |
La lumière, au sens commun du terme, n'est que la partie visible (et infime) d'un phénomène plus vaste: les ondes (ou rayonnements) électro-magnétiques. Une onde électro-magnétique peut se définir par la donnée de sa longueur d'onde. C'est une grandeur qui s'exprime en unité de longueur, et elle peut varier du millionième de millionième de mètre au kilomètre.
Parmi les ondes électro-magnétiques que nous ne pouvons pas voir, il y a notamment les rayons X, les ondes radio, les ultraviolets (responsables de notre bronzage), ou encore les infra-rouges (que nous ne voyons pas, mais que nous pouvons ressentir sous forme de chaleur): toutes ces ondes sont de même nature.
Pourquoi ne voyons-nous pas les UV ou les ondes radio ? Parce que notre œil n'est sensible qu'aux rayonnements dont la longueur d'onde se situe grossièrement entre 0,38 et 0,75 millionièmes de mètre (0,38 à 0,75 micro-mètres, notés "µm"). Selon la valeur de cette longueur d'onde, nous percevons le rayonnement comme une lumière d'une certaine couleur1. Une correspondance approximative entre couleurs et longueurs d'onde est présentée dans le tableau ci-contre. Ainsi, si nous regardons une lampe qui émet une lumière de longueur d'onde 0,4 µm, nous la verrons violette. Si elle émet une longueur d'onde plus petite, nous ne verrons rien: c'est en-deça de ce à quoi notre œil est sensible2 (en l'occurence, il s'agira d'ultraviolets).
Lumière monochromatique, lumière composée
On appelle lumière monochromatique une lumière constituée d'une seule longueur d'onde. Par exemple, une lampe n'émettant qu'un rayonnement de longueur d'onde de 0,57 µm émet une lumière monochromatique. Elle sera perçue comme une lampe jaune. On parle de couleur pure.
Une lumière composée est une lumière constituée de plusieurs longueurs d'ondes. La lumière solaire, par exemple, est composée: elle est constituée d'un ensemble continu de rayonnements3. Une lampe émettant deux rayonnements de longueur d'onde 0,63 µm et 0,528 µm émet une lumière composée. Notre œil la percevra, là encore comme une lampe jaune4 !
selon : http://fr.wikipedia.org/wiki/Vision
Cônes
Cônes
Les cônes eux se situent dans la fovéa. Ils sont beaucoup moins sensibles que les bâtonnets à la lumière et interviennent donc essentiellement en vision diurne ou photopique. Il existe trois types de cônes qui présentent chacun une sensibilité spectrale à une région du spectre des couleurs : des cônes plus sensibles à la lumière bleue (cônes S), d'autres à la lumière verte (cônes M) et le troisième type de cônes à la lumière rouge (cônes L).
Les cônes sont donc les photorécepteurs qui permettent la vision des couleurs pendant la journée. Bien que ces régions soient centrées sur les trois couleurs primaires, elles se chevauchent de manière importante. Les trois types de cônes seront donc stimulés à des degrés divers par une couleur donnée (figure ci-dessous). Par exemple, une couleur bleue ciel va surtout exciter les cônes bleus, mais également les verts à un degré moindre et très légèrement les rouges. Une lumière jaune ne stimulera que les cônes rouges et les cônes verts. Notre perception des couleurs dépendra donc de la combinaison de ces stimuli.
On parle de trichromatie ou de modèle trichromatique de la vision humaine, dans lequel toutes les sensations de couleur sont obtenues par des excitations variées des trois types de cônes et peuvent donc être produites par des mélanges de lumière correspondant aux longueurs d'onde du rouge, du vert et du bleu.
Sensibilité des trois types de cônes en fonction de la longueur d'onde de la lumière.
Vision des couleurs
La perception des couleurs est le résultat d'une combinaison de calculs de luminosité réalisés par les différents cônes comportant des pigments sensibles à des longueurs d'onde spécifiques du spectre lumineux (les principales couleurs perçues par les cônes sont représentées par un petit carré coloré) Chez l'homme, la vision est normalement trichromique11 :
Les cônes rouges sont sensibles au ■ rouge, ■
orange et ■ jaune, un peu moins au ■ vert, et un peu au ■
magenta, mais pas au ■ bleu.
Les cônes verts sont sensibles au vert ■, mais un peu moins au ■ rouge et au ■ jaune. Ils sont aussi un peu sensibles au ■ bleu cyan.
Les cônes bleus sont sensibles au ■ bleu cyan, au ■ bleu et au ■ magenta.
Les pigments sont des protéines nommés L, M et S, les deux premiers étant codés sur des gènes situés sur le chromosome X, le dernier sur le chromosome 7. Cette vision trichromique existe également chez différents primates12. L'information transmise par les différents cônes est intégrée à différents niveaux des voies visuelles depuis les mécanismes rétiniens d'opposition de couleur jusqu'au cortex visuel, en particulier l'aire V4.
Selon : http://pourpre.com/couleur/perception.php
Perception des couleurs
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, notre œil ne voit pas la même couleur toujours de la même manière. L'environnement a une forte influence sur notre vision. Notre perception des couleurs est toujours faussée, parce que lorsque l'on regarde un objet, l'œil a tendance à "mesurer", à comprendre, à évaluer sa couleur en fonction de la scène qui l'entoure. Tout est affaire de contrastes. Pour vous montrer l'effet de l'environnement sur la perception d'une couleur, je vous invite à examiner les cas présentés ci-dessous.
Contraste de luminosité
Le contraste des luminosités est probablement l'élément le plus perturbant pour la "lecture" des couleurs. Notre œil s'adapte à l'intensité lumineuse moyenne d'une scène. Dans un environnement très clair, la pupille se ferme pour "réguler" le flux de lumière reçue. Dans l'obscurité, la pupille s'ouvre plus. Conséquence immédiate: la même couleur sera perçue plus foncée sur un fond clair que sur un fond sombre.
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Le carré
central semble d'un gris plus foncé à droite qu'à gauche. |
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Contraste de saturation
C'est un autre facteur jouant sur notre perception des couleurs. Par une action d'opposition, nous évaluons la vivacité d'une couleur en fonction de la scène environnante. Une même couleur semble plus pâle si elle est entourée de couleurs soutenues que si elle est isolée dans un ensemble globalement fade, passé.
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Le carré
central paraît être d'un vert plus vif à droite qu'à gauche. |
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Contraste de teinte
Toujours par action d'opposition, nous estimons la teinte d'une couleur en fonction des teintes environnantes. Un même jaune paraîtra froid s'il est entouré de couleurs chaudes, et vice-versa. Cet effet est d'autant plus sensible que la couleur est peu saturée (voir le cas des bandes grises dans le paragraphe suivant).
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Le
"V" de gauche paraît bleu car entouré par du vert, mais à droite,
plutôt vert car entouré de bleu. |
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Contraste simultané
Jouant également sur notre perception des couleurs, ce phénomène fait intervenir les couleurs complémentaires. Si nous regardons une teinte, notre œil "exige simultanément" sa couleur complémentaire. De fait, deux couleurs complémentaires juxtaposées vont se renforcer l'une l'autre.
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Le damier
rouge ressort plus à droite (sur le cyan, sa complémentaire), qu'à gauche. |
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Le contraste simultané explique aussi qu'un gris, un blanc ou un noir nous semblent légèrement teintés de la couleur complémentaire à celle qui leur est voisine.
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Les
rayures grises à gauche semblent froides, bleuâtres, car elles côtoient des
rayures rouges (chaudes). Le gris semble être teinté de la couleur
complémentaire du rouge: le cyan. |
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L'environnement
Rappelons enfin que la couleur n'est pas une caractéristique propre d'un objet. Elle dépend de la qualité de la lumière qui l'éclaire. L'objet ne réagira pas de la même manière à la lumière du soleil et à celle diffusée par un néon. Un papier-peint soigneusement choisi dans un magasin pourra présenter une teinte différente une fois posé dans votre cuisine...
Complément d’information selon : http://www.vetopsy.fr/sens/visu/ret5_bigang.php
Faisons une expérience.
Regardez attentivement (pendant 30 secondes
environ) le carré rouge et déplacez vos yeux sur le carré blanc adjacent
Répétez l'expérience avec le carré bleu.
Les carrés blancs doivent apparaître :
vert à côté du carré rouge,
jaune à côté du carré bleu.
L’IMPORTANCE DES COULEURS DANS LA PUBLICITÉ
Symbolique des couleurs :
http://www.graphorama.net/Symbolique-des-couleurs.html
Selon Marie Turmine : http://semio1.files.wordpress.com/2012/10/turmine.pdf
Applications :
nouvelles technologies :
http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/technologie-1/d/anytouch-rend-tactile-nimporte-quel-objet_39240/
marketing :
http://www.couleuretmarketing.com/
web :
http://trinity-advise.com/choix-de-couleurs-pour-mieux-vendre-et-communiquer-sur-le-web/
les règles du webdesign :
http://ergonomie-web.studiovitamine.com/couleur-web,362,fr.html
Cours n° 5 (suite 2)
Nouvelles images…
Vers la fin des années 1960, la psychologie cognitive, celle des processus mentaux (langage, apprentissage, mémorisation, solution de problèmes, prise de décision) et de la perception (la sensorialité) se détache de la psychologie du développement et de la psychologie clinique, pour former un bloc de sciences autonome, les sciences cognitives. A la différence de la psychologie cognitive qui était principalement une science descriptive et expérimentale, les sciences cognitives, sous l’influence de la cybernétique, se dotent d’une nouvelle procédure méthodologique, de la simulation informatique.
Depuis les années 1990, les sciences cognitives atteignent leur plaine maturation scientifique et commencent à influencer différentes technologies. Elles se procurent ainsi leur versant technique et industriel, la cognitique. Du côté de la cognition, ce sont des systèmes de gestion des connaissances, des systèmes experts, des bases de données multiples, dynamiques et corrélées, appelées intelligentes. Du côté de la perception, toutes sortes de capteurs, de détecteurs de présence, des appareils de reconnaissances de formes et de comportements.
Dans le domaine de l’mage, différents résultats des sciences cognitives dans le champ de la connaissance de la vision des animaux, et surtout des primates, sont employés par l’industrie de l’image (art, culture, loisir) et de l’imagerie (secteurs professionnels - médicine, industrie, surveillance, etc.). Les paramètres techniques de différents appareils de prise de vue, d’enregistrement et de traitement d’image, sont désormais conformes aux paramètres mis en évidence par les études cognitives de la vision animale et humaine. Ce processus concerne aussi bien les dispositifs de haut de gamme que des gadgets tous publics, qui de plus en plus, au lieu d’offrir une iconosphère de second ordre, proposent une esthétique propre : esthétique aussi bien individuelle que massive, et surtout capable de se communautariser, de dégager une nouvelle qualité additionnelle et sociale.
L’optique à réglages adaptatifs, les matrices de capture à autoréglage, par zones, des paramètres propres de sensibilité, les cameras dotées d’un faisceau de mensuration de la scène visuelle, les systèmes d’auto-calibrage et d'ajustement virtuel de la position et de l’éclairage, les enregistreurs synchronisés avec différents événements, le traitement logiciel des paramètres visuels et surtout de la couleur, inspiré de la physiologie rétinienne et neuronale, les dispositifs de la gestion des ressources iconographiques basés sur le balisage sémantique et sur la reconnaissance de formes, les dispositifs d’affichage tactile et interactif par rapport aux éléments et les événements de l’environnement de visionnement, les projections multiples et complémentaires, adaptatives par rapport aux surfaces de matérialisation de l’image, tous ces équipements de l’image sont directement issus des recherches en sciences cognitives ou au moins en accord avec leurs résultats. Ils sont productifs de nouvelles images…