histoire de l'art - paradoxe 5-9 analytique

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liste des effets propres à ce paradoxe

tableau

5 - ça se suit / sans se suivre

effet analytique
a9 croquis rhinos à la grotte Chauver

a - selon un sens de lecture, la forme se lit en continu. Selon un sens de lecture croisé au précédent, on peut aussi la décomposer en tronçons autonomes les uns des autres

b - une forme continue une précédente, la prolonge, mais après une mutation de genre

1 - cet effet s'appuie sur le paradoxe n° 9 continu / coupé : suite continue de tronçons qui se lisent de façons autonomes les unes des autres (cas a) ou qui correspondent à des genres autonomes (cas b). Dans le cas a, dans un sens la forme se lit en continu, tandis que dans le sens croisé on lit des tronçons qui ne se suivent pas car ils relèvent de lectures qui sont autonomes les unes des autres. Dans le cas b, les divers tronçons de la forme se suivent physiquement, mais leur nature correspond à des aspects qui ne se suivent pas d'un tronçon à l'autre
2 - l'appui fonctionne à l'aide du paradoxe

lié / indépendant : les tronçons, à la lecture chaque fois autonome (cas a) ou au genre chaque fois autonome (cas b) sont tous reliés sur une même forme d'ensemble
3 - il s'organise au moyen du paradoxe

même / différent : sur la forme d'ensemble continue, des tronçons se lisent selon des façons chaque fois différentes ou correspondent à des genres chaque fois différents
4 - il est noué par le paradoxe clef

intérieur / extérieur : la forme générale comprend à son intérieur des tronçons dont la lecture est chaque fois autonome ou dont le genre est chaque fois autonome

Justification du caractère analytique de type lecture dans les cas a et b : dans le cas a, il faut choisir de lire dans le sens où la forme se continue, ou bien choisir de lire dans le sens croisé selon des tronçons autonomes. Dans le cas b, il faut choisir de considérer l'aspect physique selon lequel la forme se continue, ou bien choisir de considérer la mutation de genre d'une section à l'autre de la forme

les exemples de référence

Expression a - décomposition en plusieurs lectures successives :

étape B0-12 - rhinocéros en troupeau à la grotte Chauvet : la vision du rhinocéros du premier plan ne nous laisse aucun doute : l'enfilade de courbes que l'on voit à gauche correspond à des cornes qui terminent des corps de rhinocéros. Donc, ces cornes suivent le profil des corps. Mais si nous considérons l'enfilade des dos qui partent dans un effet de perspective vertical en s'élargissant, il faut abandonner la perception des cornes au bout des corps, car l'enfilade des cornes suit un effet de perspective antagoniste à celui des dos : leur perspective à elle part en biais et elle raccourcit vers le lointain. En conclusion :
         1/ soit on lit de la droite vers la gauche, pour constater que les cornes des rhinocéros suivent leurs corps, mais alors il faut négliger le fait que les rhinocéros se suivent en enfilade, car l'enfilade des corps et l'enfilade des cornes ne sont pas compatibles entre elles ;
         2/ soit on lit la perspective des cornes qui se suivent en enfilade, mais alors il faut renoncer à lire simultanément les dos, puisque leur perspective n'est pas compatible avec celle des cornes ;
         3/ soit on lit la perspective des dos qui se suivent en enfilade, mais alors il faut renoncer à lire simultanément les cornes, puisque leur perspective n'est pas compatible avec celle des dos.
Bref, si l'on veut suivre l'une quelconque des formes qui se succèdent, il faut oublier que les autres elles aussi devraient se suivre en même temps, les laisser de côté, admettre qu'elles ne se suivent pas le temps de cette lecture

Expression b - mutation de genre :

étape B0-12 - profil de femme gravé à Cussac : le bas de la jambe suit la cuisse, mais, après une si forte et si brutale réduction de taille, est-ce encore une jambe qui suit ? En tout cas, ce qui suit "l'entonnoir" de la cuisse n'est plus une forme "en entonnoir", mais c'est une forme en étroit "tuyau"

utilisation aux époques préhistoriques

étape B0-20 - bison recroquevillé à Altamira : [expression a] le recroquevillement des pattes fait que chacune d'elle forme une suite compacte qui va de son attache haute jusqu'au tibia en bas. Mais, à l'intérieur de chaque "bande de patte", le dessin nous amène à lire un zigzag bien affirmé, zigzag à l'occasion duquel les différentes parties vont vers des directions violemment différentes et ne se suivent donc pas

étape B0-20 - le faon aux oiseaux du Mas d'Azil : [expression b] les deux pattes du premier plan sont parfaitement tangentes au bâton de soutien, de telle sorte que le faon est véritablement ressenti comme une prolongation du bâton, son épanouissement en éventail. À moins que l'on ne considère, cette fois en le sens inverse, que c'est le faon qui se rétrécit progressivement pour se prolonger en bâton. Qu'on lise de bas en haut ou de haut en bas, peu importe donc ici : le bâton et le faon se suivent et se prolongent mutuellement. Mais une forme évasée en triangle n'est pas un bâton droit, et un faon n'est pas un bâton. Que l'on considère le type de forme ou que l'on considère la nature de ce qui est figuré, il y a donc une profonde mutation au moment où le bâton devient pattes : cela se suit visuellement, mais le type de forme ne se poursuit pas, et la nature de ce qui est figuré ne se poursuit pas

utilisation aux époques anciennes

utilisation aux époques plus récentes

étape D0-23 - Matisse (1869 - 1954) - l'une des deux figures de Torse blanc et torse bleu : [expression b] quand on suit en descendant le contour intérieur du papier bleu qui dessine le torse, en bas ce contour se retourne de chaque côté en angle aigu, se poursuit horizontalement, puis remonte sur chacun des côtés. Lorsque l'on tourne autour de la couleur bleue, ces bords horizontaux, puis les bords verticaux dans lesquels ils se retourneront ensuite, sont donc à la suite du bord qui sert à former le torse, mais le bord qui dessinait le torse suivait ses formes, tandis que dès qu'il devient horizontal le bord de la couleur ne suit plus les formes du torse et sert seulement de contour au morceau de papier coloré
aussi - Matisse (1869 - 1954) - Vénus (gouache découpée) : même principe

< Torse blanc - Vénus > Matisse

utilisation à l'époque contemporaine

dernière mise à jour de cette fiche : 24 septembre 2006

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