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le Faon aux Oiseaux du MAS D'AZIL
note concernant les liens : la numérotation de chaque
expression contient un lien, tel que " a15 ",
qui permet d'accéder à une explication générale de cet effet, ainsi qu'à d'autres exemples de son emploi.
Ces exemples contiennent à leur tour un lien qui permet d'accéder directement aux analyses dont ils sont tirés. Ce lien permet notamment
de revenir au présent texte à l'endroit précis où vous l'avez quitté, mais vous pouvez aussi utiliser pour cela la fonction "page arrière" de votre navigateur.
Repères chronologiques :
Ce propulseur en bois de renne figurant un bouquetin est usuellement daté du magdalénien moyen, c'est-à-dire de 11 500 ans environ avant J.C. (selon datation "brute").
Il est conservé au Musée de la Préhistoire du Mas d'Azil (Ariège - France), et sa célébrité
parmi les préhistoriens lui a valu d'être usuellement dénommé "le Faon aux Oiseaux".
L'image de référence : le Faon aux Oiseaux du MAS D'AZIL [s'ouvre dans une fenêtre réservée aux images]
Source de l'image : Préhistoire de l'art occidental - édité par Citadelles & Mazenod - 1995 - figure 42
On donne aussi pour information vue de l'autre face
Source de l'image : carte postale éditée par les Éditions d'Art LARREY (Toulouse)
1er paradoxe de transformation : ça se suit / sans se suivre
1 - Expression analytique
de type a15 :
Le faon plonge son corps et sa tête en avant, et simultanément il retourne complètement sa tête vers l'arrière.
Ces deux mouvements simultanés nous entraînent à lire la position de la tête de deux façons opposées :
- si l'on prête attention à son mouvement d'ensemble plongeant vers la droite, on
lit la tête et ses différentes parties en prolongement du corps de l'animal, et donc de la gauche vers la droite ;
- mais si l'on suit la direction vers laquelle il tourne sa tête et son regard, on rebrousse le sens de lecture, et ont lit alors de la droite vers la gauche.
Dans le premier cas cela se suit dans l'ordre suivant : épaule, museau, oeil, oreille. Dans le second cas les mêmes parties se suivent toujours, mais elles ne se suivent plus selon cet ordre là.
2 - Expression analytique
de type a11 :
Les oiseaux forment un motif qui prolonge l'arrière du faon, et si on lit la façon dont ils poursuivent ainsi le faon, les deux
oiseaux se suivent l'un derrière l'autre, c'est-à-dire que l'on rencontre l'un avant d'atteindre l'autre.
Mais on peut aussi très facilement omettre le corps du plus gros oiseau qui s'appuie sur le faon, et ne voir qu'une paire d'ailes et
de têtes jumelées. Dans cette lecture on voit deux oiseaux accolés face à face, en deux formes semblables et parallèles
l'une avec l'autre. Dans cette lecture là les oiseaux ne se suivent pas l'un derrière l'autre : ils sont face à face, et donc côte à côte.
3 - Expression analytique
de type a9 - b :
Les deux pattes du premier plan sont parfaitement tangentes au bâton de soutien, de telle sorte que le faon est véritablement ressenti
comme une prolongation du bâton, son épanouissement en éventail. À moins que l'on ne considère, cette fois en le sens inverse,
que c'est le faon qui se rétrécit progressivement pour se prolonger en bâton.
Qu'on lise de bas en haut ou de haut en bas, peu importe donc ici : le bâton et le faon se suivent et se prolongent mutuellement.
Mais une forme évasée en triangle n'est pas un bâton droit, et un faon n'est pas un bâton. Que l'on considère le
type de forme ou que l'on considère la nature de ce qui est figuré, il y a donc une profonde mutation au moment où le bâton devient
pattes : cela se suit visuellement, mais le type de forme ne se poursuit pas, et la nature de ce qui est figuré ne se poursuit pas.
4 - Expression analytique
de type a12 :
On peut lire que l'arrière-train du faon se poursuit dans le motif des oiseaux : la forme générale de l'oeuvre s'y prête,
et les oiseaux appartiennent notamment à une enfilade verticale bien lisible où la patte arrière suit la ligne du bâton,
puis où le corps de l'oiseau principal suit la patte arrière et sa cuisse.
Mais on peut prêter attention à la queue du faon qui forme un brusque crochet. Dans ce cas, on omet les oiseaux qu'on laisse sur le
côté, et on suit le mouvement tournant par lequel la queue suit la cuisse.
Si l'on prête donc principalement attention au mouvement du faon, alors les oiseaux sont laissés de côté, tandis que
si l'on prête principalement attention à la rectitude de la forme qui va du bâton aux oiseaux, ils prolongent et suivent l'arrière-train du faon.
Comme le faon tourne complètement la tête, sa joue gauche se trouve à suivre son flanc droit. En tous cas, c'est ce que l'on voit.
Mais si l'on prête davantage attention à son mouvement de basculement de la tête et du cou, on doit considérer que
sa joue gauche suit en fait son flanc gauche à l'occasion de la brutale pliure de son cou. Dans cette lecture le flanc droit est toujours
là, mais, nécessairement, on ne considère plus qu'il est dans le prolongement du côté gauche de la tête.
5 - Expression analytique
de type a7 :
Un bâton, un faon et un groupe de deux oiseaux : les trois formes se tangentent et se suivent en parfaite continuité.
Mais faut-il lire ainsi ces trois formes dans un mouvement continu où leurs surfaces et leurs côtés se suivent ? Ou faut-il
lire trois formes indépendantes et seulement juxtaposées de façon anecdotique au bout l'une de l'autre : un bâton qui
se termine, au dessus un faon qui forme une boucle triangulaire autonome (le pied avant venant presque rejoindre l'endroit où s'appuie le
pied arrière), et, plus loin, indépendamment de cette boucle qui part et qui revient sur le bout du bâton, il y a le corps d'un oiseau qui commence.
6 - Expression synthétique
de type s4 - a :
L'équilibre précaire de l'animal qui plonge en avant et le mouvement brutal de la tête qui se retourne complètement
font que cette sculpture est pleine d'animation et que nous sommes fortement entraînés à suivre les directions et les mouvements
qu'elle suggère : elle nous entraîne à lire comment les formes se suivent et à ne pas nous contenter de la lecture statique de formes inertes.
Donc, cela se suit fortement. Mais cela se suit de tellement de façons différentes que nous ne pouvons pas opter pour un sens de lecture préférentiel :
- on peut lire le mouvement vertical très présent par lequel la patte arrière
s'appuie sur le bâton, monte dans son prolongement jusqu'aux oiseaux, redescend avec le corps basculé du faon, puis revient sur le bâton par l'intermédiaire de la patte avant.
- dans cette première lecture, on a nécessairement négligé le mouvement de
la tête. Si l'on y prête attention, il faut alors éviter de revenir vers le bâton, et considérer la façon dont
le mouvement du corps qui plonge vers l'avant se retourne avec la tête et avec le regard du faon vers les oiseaux qu'il s'étonne de trouver sur son arrière-train.
- on peut aussi considérer le mouvement autonome des trois pattes : décidément la patte
arrière du premier plan se lit en prolongement du bâton, du bas vers le haut, mais la patte avant peut aussi bien se lire comme le
prolongement du corps qui vient rejoindre le bâton en plongeant vers le bas, ou comme l'appui ferme grâce auquel il garde son équilibre,
et dans ce cas nous lisons plutôt comment la patte avant prolonge le bâton et soutien le buste du faon. Et puis il y a aussi la patte
arrière du second plan, qui joue également un rôle dans la perception de la posture du faon et dans la façon dont il
s'arc-boute pour se maintenir en équilibre. Cette patte nous propose encore un autre chemin visuel à suivre, un autre parcours qui descend
de la cuisse arrière et vient cette fois buter contre le milieu de la patte avant.
En conclusion donc cela se suit, et cela se suit même violemment, mais nous sommes sollicités par trop de directions différentes
ou contradictoires entre elles, de telle sorte que nous ne pouvons jamais franchement opter pour l'une plutôt que pour l'autre, et que finalement
nous ne devons en suivre véritablement aucune si nous voulons lire la forme dans toutes ses richesses et dans toute sa complexité.
2ème paradoxe de transformation : synchronisé / incommensurable
[l'interférence entre les deux paradoxes de transformation fonctionnant à la façon "centre / à la périphérie", on bascule d'un effet à l'autre en restant sur les mêmes formes]
7 - Expression analytique
de type a3 :
En -6- on a envisagé quelques unes des directions visuelles qui sollicitent notre regard.
Mais on peut en rajouter d'autres : le mouvement tournant de la queue, le mouvement parallèle des ailes des oiseaux, la torsion du cou,
la façon dont l'oreille prolonge la ligne du cou, l'arc qui part depuis la pointe de l'oreille et va jusqu'aux oiseaux en passant par la joue et la courbe du dos, etc.
L'étonnant est que tout cet ensemble compliqué de mouvements qui partent dans tous les sens, qui se contredisent ou qui se détournent
mutuellement, parviennent tous à se tenir dans une simple forme triangulaire, "calme" pourrait-on dire, et qui se lit aisément.
Tous ces mouvements partiels incommensurables entre eux savent donc se synchroniser dans cette forme d'ensemble simple, forme qui est d'autant plus fortement présente qu'elle est facilement lisible.
8 - Expression analytique
de type a10 :
Une forme revient sans arrêt : celle du triangle pointu dont l'un des côtés est arrondi.
Étonnamment, ce même motif se retrouve pour représenter des parties qui n'ont rien de commun par nature, ou qui correspondent à
des échelles de lecture complètement autonomes et sans rapport entre elles : on la trouve dans la forme de l'aile des oiseaux, dans celle
de la queue du faon, de son oreille, de ses deux mâchoires, de sa joue, de la partie pliée du cou, de la cuisse arrière, de
la patte arrière, de la patte avant, de l'ensemble du flanc, et bien sûr de l'angle que forme le bâton avec les deux pattes du premier plan.
Toutes ces parties qui n'ont rien de commun par leurs natures ou par leurs échelles, parviennent donc étonnamment à se
synchroniser pour toutes avoir la même forme, celle d'un triangle dont l'un des angles est très aigu et dont l'un des côtés est arrondi.
9 - Expression synthétique
de type s10 :
Cette sculpture est en fait un outil de chasse. Peut-être n'était-il pas réellement destiné à être utilisé
et n'était-il qu'un "propulseur d'apparat", comme il y aura des haches d'apparat à l'époque des métaux.
Mais l'important est qu'il ait la forme de cet outil de chasse, c'est-à-dire un long bâton muni au bout d'un crochet.
Ce sont les deux oiseaux accolés qui donnent ici la forme du crochet. Il est déjà étonnant qu'une cuisse arrière
de faon soit ainsi raidie exactement comme il le faut pour participer à la forme du bâton, mais n'est-il pas encore plus étonnant
que deux ailes d'oiseau accolées aient juste la même forme que celle d'un crochet de propulseur ?
Il n'y a rien de commun entre la réalité d'un crochet de propulseur et celle de deux oiseaux, pourtant ces deux réalités
se synchronisent de façon inattendue dans une même forme, et juste à l'endroit qu'il faut.
10 - Expression synthétique
de type s4 :
Une forme en triangle bien visible est obtenue par la juxtaposition de trois formes générées de façons autonomes :
- un bâton qui trace une ligne droite ;
- un faon dont les pattes et le corps se referment en boucle ;
- deux oiseaux qui s'accolent en parallèle.
Puisqu'elles sont ainsi générées de façon complètement différentes, il est étonnant que ces
formes parviennent à se synchroniser pour se compléter mutuellement dans la forme d'un grand triangle.
11 - Expression analytique
de type a10 :
Les deux extrémités de la forme se répondent en symétrique :
- d'un côté l'arrondi de la tête de l'oiseau fait place à la légère
bosse de son dos, qui fait place à son tour à l'arrondi de la queue du faon qui passe au-dessus du dos du faon sans le toucher ;
- de l'autre côté, l'arrondi de l'oreille du faon fait place à la légère
bosse qui entoure son oeil, qui fait place à son tour à l'arrondi de son museau qui passe au-dessus de son dos sans le toucher.
Même la très légère vague que fait l'arrière train sous la queue à son répondant dans la très légère vague que fait le dos sous le menton.
Ces deux extrémités se synchronisent donc sur un même jeu de formes, ce qui nous étonne, car il n'y a aucune raison à
priori pour que l'accolement d'un oiseau et d'une queue de faon ait la même forme qu'une tête de faon : ce sont des réalités qui n'ont rien en commun.
1er paradoxe d'état : même / différent
[niveau ponctuel : effet réciproque à distance des différentes parties de la forme, ou effet d'apparence globale de la forme]
12 - Expression synthétique
de type s5 :
Sur l'ensemble du faon on retrouve la même famille de formes à base de triangles. Mais ces formes gardent des différences, puisque
certaines sont en triangle très effilé alors que d'autres ont une pointe coupée qui les transforme en trapèze.
En outre, bien qu'elles évoquent la même forme triangulaire, les diverses parties le font à des échelles très différentes.
On ne peut s'empêcher de diviser la forme en deux extrémités semblables qui partent chacune de leur côté : vers la haut,
l'arrière-train du faon et les oiseaux, et vers la droite, la tête du faon.
Cette division en deux côtés presque symétriques nous est suggérée par le fait que ces deux extrémités
ont globalement la même forme, mais dans le détail elles restent très différentes l'une de l'autre.
13 - Expression analytique
de type a14 :
L'ensemble de la sculpture se lit comme une forme unifiée continue, mais on lit clairement aussi que dans cette même forme d'ensemble sont fondues trois formes différentes : celle d'un bâton, celle d'un faon, et celle d'un groupe d'oiseaux.
À son tour ce groupe d'oiseau peut se lire comme une forme d'ensemble compacte, mais on peut lire aussi comment dans cette même forme d'ensemble sont regroupés deux oiseaux très différents l'un de l'autre.
14 - Expression synthétique
de type s15 - 1 :
Souvent cet effet est provoqué par une forme qui est la même que celle d'un animal ou d'un personnage, mais qui comporte trop d'anomalies
d'un point de vue réaliste, ce qui nous amène à la considérer comme différente de ce qu'elle est censée représentée.
Cette fois, c'est l'inverse, car c'est l'existence d'animaux très réalistes qui provoque ici l'effet de "différence". En effet,
ce qui est censé être fait ici, c'est un outil de chasse : un propulseur destiné à expédier avec force un espèce
de javelot poussé par le crochet du propulseur. Or, cet objet est bien la même chose qu'un vrai propulseur, c'est-à-dire fait
d'un long bâton et terminé par un crochet, mais la forme en animaux qui a été donnée à ce propulseur là est très différente de la forme usuelle de cet outil de chasse.
2ème paradoxe d'état : intérieur / extérieur
[niveau de classement : met en valeur les effets de type ponctuel du 1er paradoxe]
15 - Expression analytique de
type a16 :
Par le trou laissé entre les pattes et le corps, l'extérieur du faon pénètre à l'intérieur de la forme et la traverse.
16 - Expression synthétique de
type s4
(branchée sur l'effet -13-) :
On peut lire les oiseaux comme formant une masse compacte unique, et donc l'intérieur d'une seule et même forme.
Mais on peut aussi lire les oiseaux comme affrontés l'un en face de l'autre, et donc extérieurs l'un pour l'autre.
On peut lire que le bâton et l'extrémité des pattes forment un Y consistant et bien continu.
Mais on peut lire aussi que cette forme est obtenue par le moyen d'un animal qui s'appuie sur un bâton. De ce point de vue, l'animal qui
s'appuie, d'un côté, et le bâton qui sert d'appui, de l'autre côté, sont nécessairement extérieurs l'un pour l'autre.
17 - Expression analytique
de type a6 - b
(branchée sur l'effet -12-) :
L'aile en crochet du petit oiseau, la queue en crochet du faon, et sa tête qui se retourne en crochet sur le haut de son encolure, sont trois occasions d'emprisonner l'intérieur creux d'un crochet à l'extérieur de la forme (à l'extérieur du grand oiseau pour l'un, à l'extérieur du dos du faon pour les deux autres).
18 - Expression synthétique
de type s7-1 :
Du fait du pli brutal du cou, l'arrière de la tête se retrouve sur l'extérieur du profil au lieu d'être à l'intérieur du cou.
Cet effet n'a pas ici grande importance visuelle, mais il est cité pour évoquer les profils découpés qui sont produits
fréquemment à la même époque du magdalénien moyen, et dans lequels cet effet joue un rôle prépondérant.
Ainsi par exemple, cette tête de cheval trouvée à Isturitz (Pyrénées Atlantiques - France)
Source de l'image : Préhistoire de l'art occidental - édité par Citadelles & Mazenod - 1995 - figure 48
L'arrière de la tête est bien à l'extérieur de la forme, sur sa bordure, mais nous lisons cette tête comme une tête coupée, de telle sorte qu'inconsciemment nous pensons à l'animal entier supposé être derrière, ce qui nous amène à ressentir la position intérieure à l'animal qu'occupe cette partie là de la tête.
19 - Expression analytique
de type a11
(branchée sur l'effet -12-) :
L'extérieur de la sculpture a la forme générale d'un triangle dont l'un des côté est cintré.
Mais cette forme extérieure se retrouve également à l'intérieur de ce triangle, puisque lui-même est obtenu par l'assemblage de plusieurs triangles semblables mais de tailles plus petites.
20 - Expression synthétique
de type s15
(branchée sur les effets -13- et -14-) :
Par leur disposition les oiseaux sont bien fondus à l'ensemble de la forme, et ils sont donc à l'intérieur de cette forme.
Mais que font deux oiseaux ainsi juchés sur l'arrière-train d'un faon ? Leur présence a quelque chose d'improbable, de saugrenu,
de telle sorte que, pour partie, nous négligeons instinctivement leur présence impossible. Alors nous ressentons que la forme se
termine avec l'arrière-train du faon, et dans cette impression les oiseaux se retrouvent extérieurs à la forme.
3ème paradoxe d'état : un / multiple
[niveau d'organisation : comment la forme se répand]
21 - Expression analytique de
type a10 :
La partie centrale, qui regroupe la cuisse arrière, le flanc, et l'attache de la patte avant, dispose d'une surface lisse et unie, et
par ailleurs elle forme une partie compacte bien regroupée en triangle.
Tout autour de cette armature centrale unifiée, virevoltent de multiples formes plus petites qui se font remarquer en partant dans
tous les sens : les ailes des oiseaux, la queue du faon, la tête du faon avec ses parties bien distinctes (les deux mâchoires, l'oeil
et l'oreille), les quatre pattes et leurs sabots, la frange qui borde le devant de la cuisse arrière et le dessous du flanc.
22 - Expression synthétique de
type s6 :
Plastiquement, la sculpture se lit comme une unique grande forme triangulaire terminant en éventail un bâton [croquis de gauche], mais on peut aussi la lire comme un assemblage de plusieurs formes, puisque, si l'on considère ce qu'elle représente, on la décompose aisément en l'assemblage d'un bâton, d'un faon et d'un couple d'oiseaux [croquis de droite].
23 - Expression synthétique de
type s14 - b :
La sculpture se lit comme une unique grande forme triangulaire terminant en éventail un bâton, mais si on la lit de façon dynamique, c'est-à-dire en suivant les lignes de force qui s'en dégagent, alors on la décompose en trois pôles bien écartés : celui des oiseaux à un bout, celui de la tête à un autre bout, et enfin, par en bas, celui de l'attache des pieds sur le bâton.
24 - Expression analytique
de type a8 :
La forme d'ensemble est celle d'un triangle allongé sur une pointe et dont l'un des côté est cintré (celle du bâton qui s'épanouit au-dessus en triangle).
Cette forme qui fait l'unité de l'ensemble se retrouve de multiples fois dans la forme elle-même, d'abord dans l'organisation de ses grandes masses, puis dans l'échelle plus fine des ses détails, ainsi qu'on l'a déjà analysé avec l'effet -8-, l'effet -12- et l'effet -19-.
Le motif plastique qui génère la forme d'ensemble (son unité) se retrouve donc dans les multiples échelles et les
multiples parties de cette forme : en mathématique, on nomme auto-similarité d'échelle ce principe qui fait que la forme de l'unité d'ensemble se retrouve dans les multiples parties qui divisent cette unité.
4ème paradoxe d'état : regroupement réussi / raté
[niveau du noeud qui résume les trois effets précédents et les bloque ensemble]
25 - Expression synthétique de
type s3 :
Les oiseaux sont regroupés avec le reste de la forme, mais leur présence sur l'arrière-train d'un faon garde quelque chose
d'incongru qui fait que nous ne les considérons pas réellement à leur place.
De ce fait, notre perception les traite comme un élément ajouté artificiellement, non comme un élément véritablement
intégré à la forme. Le regroupement du faon et des oiseaux est par conséquent raté.
26 - Expression synthétique de
type s2 - 1 :
Le faon s'appuie de sa patte arrière sur le bout du bâton, et par un mouvement tournant qui passe par la cuisse arrière, puis
par le flanc et la patte avant, le faon rejoint le bâton (se regroupe avec lui) en même temps qu'il regroupe ses deux pattes à proximité l'une de l'autre.
Mais ce regroupement des pattes est raté, car il reste un écart entre elles, la patte avant se perchant sur le bâton un peu en avant de l'endroit où s'appuie la patte arrière.
27 - Expression synthétique de
type s10 :
La forme du faon, aussi bien sa forme d'ensemble que la forme de ses différentes parties, est faite de la répétition d'une
forme triangulaire allongée (Cf. notamment l'effet 12 et l'effet 24).
Parce qu'ils se ressemblent, tous ces triangles se regroupent visuellement, mais ils n'en gardent pas moins des différences (de taille, d'orientation,
de forme) qui nous empêchent de les considérer véritablement rassemblés dans un ensemble de formes identiques. Ce regroupement
est d'autant plus raté d'ailleurs qu'une partie de ces formes d'allure triangulaire ont leur pointe tonquée, et que les trapèzes
ainsi obtenus se différencient clairement des autres formes, qui sont elles, purement triangulaires.
28 - Expression analytique de
type a7 :
On peut lire une silhouette continue qui regroupe toutes les formes dans un ensemble cohérent nettement visible : un bâton qui s'épanouit en éventail.
Mais on peut lire aussi trois formes distinctes et représentant des réalités distinctes, juste juxtaposées les unes au bout des autres : un bâton, un faon, et une paire d'oiseaux.
29 - Expression synthétique de
type s15 :
Du fait de la forme d'ensemble et du fait du mouvement même que fait le faon, l'essentiel de la forme se regroupe dans un mouvement tournant
en triangle qui monte depuis le bâton, se poursuit dans la patte arrière du faon, plonge en avant avec son corps, puis revient sur le bâton par sa patte avant.
Ce regroupement de la forme dans ce mouvement d'ensemble, laisse de côté le groupe des oiseaux, ainsi que la queue et la tête
du faon. Ces parties ne sont pas regroupées avec le mouvement d'ensemble, mais elles sont pourtant regroupées à l'intérieur de la forme d'ensemble.
30 - Expression synthétique
de type s8 :
L'évidence du mouvement tournant compact décrit avec l'effet -28- est encore accusée par le dessin de la frange continue qui borde l'avant de la cuisse arrière et le bas du flanc de l'animal.
Mais pour pouvoir ainsi souligner ce regroupement de la forme dans un mouvement tournant compact, cette frange doit se démarquer par
son tracé du reste du corps, et ainsi elle échoue à se laisser regrouper ave le reste de la cuisse et du flanc qu'elle borde.
La patte arrière est bien continue avec le bâton, et la transition entre ces deux formes est presque insensible.
La patte avant assure le regroupement du faon avec le bâton, à l'issue du mouvement tournant que fait son corps qui plonge en
avant vers le bâton, et pour montrer dramatiquement que le faon s'appuie à l'avant sur le bâton, qu'il s'accroche sur lui et se regroupe
donc fermement avec lui, le sabot de la patte est nettement en saillie sur lui, nettement en relief sur sa surface.
Pour bien affirmer le regroupement du faon avec le bâton, la patte avant se distingue donc fortement de lui, rate son regroupement continu avec lui, contrairement à ce que réussit la patte arrière.
dernière mise à jour de cette analyse : 24 décembre 2006
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