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6 - homogène / hétérogène
6
effet analytique
a15
croquis Fronsac   on peut lire une forme comme continue avec ce qui la prolonge ou l'entoure, et, par ailleurs, on peut la désigner comme spéciale, différente de ce qui la prolonge ou l'entoure

1 - cet effet s'appuie sur le paradoxe n° 15 15 fait / défait : du fait de l'homogénéité de traitement, on peut nier que l'intérieur de la forme ait une quelconque différence avec ce qui l'entoure, et alors cette forme n'apparaît pas en tant que telle. Mais, si des éléments de la situation nous permettent de considérer que la forme correspond à une réalité spéciale, alors la forme émerge en contraste hétérogène à son environnement
2 - l'appui fonctionne à l'aide du paradoxe 16 relié / détaché : la forme peut apparaître distincte de son environnement, se détachant du fond qu'il constitue alors pour elle, et par ailleurs elle est reliée à lui en continu
3 - il s'organise au moyen du paradoxe 1 le centre / à la périphérie : la continuité homogène de la forme avec son environnement est stablement établie, mais cette continuité est déséquilibrée par des indices d'une réalité spéciale pour la forme qui la font ressortir du fond qui l'entoure
4 - il est noué par le paradoxe clef 2 entraîné / retenu : nous hésitons entre l'alternative de considérer que la forme est fondue en continuité dans son environnement et l'alternative de considérer qu'elle est distincte de son environnement

Justification du caractère analytique de type lecture : il faut choisir de lire la forme en continuité homogène avec ce qui l'entoure ou bien choisir de prendre en compte les indices qui la désignent comme spéciale et qui la font ressortir du fond

nota : si la différence entre la forme et son fond est principalement due à un effet de contraste visuel, alors il s'agit de l'expression s1515

l'exemple de référence

voir l'image aller à l'analyse  étape B0-21 - femmes sans pieds ni tête à Fronsac : la surface murale traverse de haut en bas le corps des femmes, et la surface murale qui se retrouve ainsi à l'intérieur des corps est parfaitement homogène avec celle qui entoure les corps : pas de coloration, pas de grain particulier de la pierre. Mais pourtant, cette surface murale, lorsqu'elle passe entre les traits, elle n'est pas perçue de la même façon que celle du dehors, puisqu'on la ressent alors comme étant des corps de femmes. Tout en restant homogène par son traitement avec le reste de la surface, sa situation lui a donc apporté des propriétés qui la différencient de la surface murale externe aux corps, qui rendent hétérogènes entre elles ces deux surfaces murales en positions différentes
Fronsaccroquis Fronsac


utilisation aux époques préhistoriques

étape B0-21 - taureau à Teyjat : le support mural est traité de façon homogène : il ne connaît aucune modification de texture ou de couleur à la traversée de l'animal. Pourtant, les parties qui sont à l'intérieur du contour sont ressenties comme occupant le corps de l'animal, de telle sorte que bien que la paroi n'ait pas modifié son aspect en traversant le contour, elle a acquis des propriétés qui ont changé sa nature. L'aspect du support est homogène de l'intérieur à l'extérieur du tracé, mais la présence même de ce tracé rend donc son intérieur hétérogène à son extérieur
Teyjat


utilisation aux époques anciennes


utilisation aux époques plus récentes

étape D0-23 - Matisse (1869 - 1954) - portrait de Baudelaire : l'absence de limite franchement marquée pour le visage, notamment en haut et en bas, fait que le blanc de la feuille cesse d'être le blanc du fond pour devenir le blanc du portrait sans que l'on sache bien où ces deux réalités se séparent

aussi - Matisse - Vénus (gouache découpée) : le blanc du volume de la Vénus se réfère à une réalité hétérogène à celle du fond : là c'est le blanc qui représente une Vénus, autour c'est le blanc du fond qui l'entoure
Matisse : BaudelaireBaudelaire - Vénus  >croquis

aussi - Matisse - L'atelier rouge : nous mettons de l'hétérogénéité entre les diverses surfaces rouges, à cause de ce que nous savons de la réalité de ces supports, même si nous n'y voyons qu'une couleur homogène qui passe sans modification de l'un à l'autre

aussi - Matisse - La Desserte rose : la même trame de couleurs et de dessins se poursuit en continuité uniforme (homogène) depuis le mur sur le dessus de la table, puis sur les retombées verticales de la nappe. Mais à cause de notre interprétation de l'espace, nous qualifions cette continuité homogène de propriétés différentes (hétérogènes) selon les endroits : ici nous y voyons un mur, là le dessus de la nappe, là encore les retombées de la table
croquisL'atelier rouge - Desserte rose  >croquis


utilisation à l'époque contemporaine

dernière mise à jour de cette fiche : 17 septembre 2006

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