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Nouvel ensemble de textes disponibles :

Une histoire de l'art et de l'architecture en 12 périodes

1re période

Confrontation très concrète, au cas par cas, de la pure matière immobile de la paroi avec l'apparence d'un animal qu'anime la volonté de son esprit ou avec des graphismes abstraits signalant l'intervention de l'esprit humain

2e période

Fusion nécessairement monstrueuse, toujours au cas par cas, de la matière avec l'esprit (ici, fusion de la matière de la paroi avec l'apparence matérielle complètement défaite de femmes qu'anime la volonté de leur esprit)

3e période

Selon la civilisation, la notion de matière ou celle d'esprit s'érige en notion globale dominante grâce au rassemblement de la totalité de ses aspects (ici, c'est la matière du Soleil, Aton, qui s'érige en unité globalisante dominant Akhenaton et Néfertiti dotés d'un esprit)

4e période

La seconde notion accède à son tour au statut de notion globale (ici, après la raideur des sculptures grecques archaïques, la matérialité du corps de chaque personnage s'affirme comme une unité globale et parfaitement articulée)

5e période

Les deux notions maintenant globales se mettent en relation mutuelle (ici, l'esprit du constructeur rend visible l'articulation qu'il réalise des forces de pesanteur qui se développent dans la matière)

6e période

Établissement d'une différence, la plus tranchée possible, entre la matière et l'esprit (ici, les reflets luisants qui attirent l'attention de notre esprit tranchent sur le mat sombre de la matière des vêtements, du sol et de l'étang)

7e période

Prise d'autonomie la plus forte possible de la matière et l'esprit l'une par rapport à l'autre (ici, l'esprit du peintre fait la preuve de sa capaciter à nier la continuité de l'enveloppe matérielle du corps du personnage)

8e période

La matière et l'esprit finissent par former un couple de deux notions à la fois séparées et complémentaires (ici, en complément de l'apparence matérielle fracturée en deux du bâtiment, de façon séparée notre esprit comprend bien qu'il s'agit d'un seul et même bâtiment)

9e période

Après le bouclage du cycle matière/esprit, préparation de la naissance d'un nouveau cycle opposant deux notions, cette fois produit-fabriqué et intention (ici, l'utilisation de la bougie fabriquée implique la destruction de l'intention de montrer un personnage)

10e période

L'émergence de la notion d'intention donne lieu à la fabrication d'oeuvres aux intentions incompatibles (ici, l'intention de fabriquer des instruments de musique est tout à fait incompatible avec l'intention de les utiliser pour fabriquer une fontaine)

11e période

La première confrontation entre intention et produit-fabriqué donne lieu à des sortes de grumeaux qui ne seront résorbés qu'à la fin de la période (ici, l'intention de mélanger deux visages pour donner à l'œuvre une allure bizarre ne s'accorde pas avec sa fabrication qui respecte l'allure générale normale d'un visage humain)

12e période

Par équivalence avec la 2e période du cycle matière/esprit, la fusion entre un produit-fabriqué et une intention donne naissance à des créations « monstrueuses » (ici, l'intention a été de fabriquer le crayon continu du fond par l'assemblage artificiel de morceaux séparés de crayons réels et de reflets de crayons dans plusieurs miroirs)

La naissance du cycle produit-fabriqué/intention après la fin du cycle matière/esprit se justifie comme une poursuite de ce dernier quand il a été au bout de son évolution et ne peut donc aller plus loin. Un produit-fabriqué doit en effet se comprendre comme une matière transformée par l'esprit, et donc comme un amalgame de matière et d'esprit. Par ailleurs, si chaque artiste a toujours eu une intention lorsqu'il créait des œuvres pendant toute la durée du cycle matière/esprit, désormais la notion d'intention se manifeste comme un aspect bien distinct de celle d'esprit à laquelle elle était précédemment indistinctement incorporée, et donc sans influence spécifique.