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Approche du point de fusion
La société à l'époque Baroque et Classique
(XVIIème siècle)
 
 
 
         Pour mieux imaginer l'évolution de la société occidentale, nous l'avons comparée à un réseau cristallin. D'abord nous l'avons envisagé à basse température. Dans cet état, c'est la rigidité du maillage è [rappel dans une autre fenêtre] qui définit la place inamovible de chaque atome à chaque intersection du réseau. Ce fut l'époque renaissance. Puis nous avons augmenté la température du réseau, de telle sorte que chaque atome reste toujours à la même place, mais il s'y agite è [rappel dans une autre fenêtre] maintenant si énergiquement que ce n'est plus la fixité complète qui le retient à cette place, mais l'équilibre des mouvements qu'il fait de tous côtés et qui le ramènent toujours au même endroit lorsqu'il rebondit sur tous les atomes qui l'entourent. À cet état, nous avons fait correspondre cette fois, l'époque maniériste.
         Nous n'avons pas épuisé la comparaison avec un réseau cristallin d'atomes, car si nous augmentons encore la température, un événement caractéristique intervient encore.
         Quand la température d'un solide augmente au dessus d'un certain seuil, le mouvement de ses atomes devient en effet trop frénétique pour rester équilibré. Certains atomes ou molécules quittent alors leur place, et s'amalgament momentanément avec un atome ou une molécule voisine.
 
 
formation d'ad-molécules et de lacunes dans un cristal moléculaire, à l'approche de la température de fusion
[d'après un document Pour la Science]
 
         Les physiciens appellent ces amalgames des "ad-molécules". La conséquence d'un tel amalgame momentané, est qu'il laisse un trou dans le réseau à l'endroit de l'atome ou de la molécule qui a quitté sa place. Les physiciens ont aussi donné un nom à de tels trous : ils les appellent des "lacunes". Comme on le devine, ces lacunes amplifient le déséquilibre des mouvements : certains atomes, au lieu de buter systématiquement comme auparavant sur des voisins qui les renvoient à leur place, parfois se précipitent maintenant vers des places vides qui ne les renverront plus à leur position initiale. Un tel déplacement crée dans le réseau une nouvelle lacune, une place abandonnée bientôt occupée par un nouvel atome quittant sa place à son tour.
         Si les physiciens ont donné un nom à ces amalgames et à ces trous qui se créent à partir d'une température suffisante, c'est qu'ils correspondent à un phénomène précisément observé : le début de la fusion. Bien entendu les physiciens ont aussi donné un nom à ce genre de période transitoire, ils l'appellent "changement de phase". Ici, il s'agit du changement de phase qui se produit entre l'état solide et l'état liquide. Notez bien qu'il ne s'agit pas encore de l'état liquide lui-même, lequel requiert une température encore supérieure ce qui sera notre prochaine étape. Ici on est précisément dans l'état intermédiaire entre l'état solide et l'état liquide, c'est-à-dire dans l'état de fusion qui permet de passer de l'un à l'autre.

         L'analogie avec l'aventure d'un réseau d'atomes nous suggère de rechercher après le XVIème siècle un phénomène équivalent à ce changement de phase solide/liquide.
         En fait, il n'apparaît pas possible de repérer historiquement cette évolution par un phénomène aussi bien marqué que la Renaissance au XVème siècle ou la Réforme et la Contre-Réforme au XVIème siècle, mais notre intention ici n'est pas d'interpréter l'histoire mais d'éclairer l'art. Et dans l'art, le XVIIème siècle se démarque très clairement du siècle qui le précède.
         En Italie, on appelle baroque l'architecture du XVIIème siècle, en France, on l'appelle  classicisme, et ces deux styles trahissent très précisément et chacun à leur manière, l'état de fusion de la société.
         Si l'époque est à la fusion, cela veut dire que chacun n'est plus aussi fixement attaché à sa place et à sa condition, et que des opportunités se présentent qui permettent d'envisager une amélioration de son statut personnel ou de celui de sa famille. Dans la société, des places se libèrent, de la même façon que dans un cristal se forment des lacunes.
 
 
 
Qu'y a t'il de paradoxal dans la situation d'un cristal qui amorce sa fusion ?
 
         Quand s'amorce la fusion, une molécule est donc entraînée à quitter sa place à cause d'un trou, d'une lacune apparaissant soudain à son voisinage et qui ne la fait plus rebondir vers sa place initiale. Lorsqu'une molécule s'échappe ainsi de sa place, elle se déplace "toute seule", c'est-à-dire sans que ses voisines ne changent de place en même temps qu'elle. Le hasard a mis un trou à côté d'une molécule mais il est peu probable qu'il en mette un au même moment et placé dans la même orientation auprès de sa voisine. Dans tout le volume du cristal il se passe des déplacements de molécules, mais il n'existe aucun mouvement commun ou partagé par plusieurs, aucun "courant" collectif de déplacement : deux molécules ne vont pas ensemble dans la même direction et en partant au même moment.
         On peut dire que c'est un mouvement d'ensemble, parce que cela bouge partout, et que les trous que libèrent les molécules qui se déplacent entraînent d'autres molécules à se déplacer à leur tour.
         Mais on peut dire aussi que ce n'est pas un mouvement d'ensemble, puisque le déplacement d'une molécule n'a rien en commun avec le déplacement des molécules de son voisinage : chacune suit son chemin propre, allant par ci par là selon les hasards des trous qui se libèrent devant elle. Bref, chaque molécule garde un parcours complètement autonome.
         C'est cette opposition entre le caractère à la fois collectif du mouvement (une molécule ne bouge que parce que les autres molécules bougent) et son caractère individuel (pas de mouvement collectif mais des déplacements autonomes de chaque molécule) qui est de nature paradoxale : le mouvement est collectif et en même temps il n'est pas collectif. Nous appelons cette situation : le paradoxe mouvement d'ensemble / autonomie.
 
 
 
Traduction dans l'art et la musique du paradoxe "mouvement d'ensemble / autonomie"
 
Pour une raison que nous expliquons ailleurs [ F voir cette explication] ce n'est qu'à l'étape suivante de l'évolution de la société que ce paradoxe sera le paradoxe caractéristique de l'architecture. Il correspond au fonctionnement de la société occidentale du XVIIème siècle, mais il sera le paradoxe dominant dans l'architecture dite "rococo" de la première moitié du siècle suivant.
 
         è architecture     deux exemples d'architecture rococo :
                                                Asam : Saint-Jean-Népucémène à Munich
                                                Fischer : l'église bénédictine de Zwiefalten
         è musique          les expressions caractéristiques de cet effet
 
 
 
Et l'architecture de l'époque baroque et classique ?
 
Comme indiqué au début du paragraphe précédent, le paradoxe en jeu dans l'architecture d'une époque est toujours en retard d'une étape sur l'évolution des paradoxes en jeu dans la dynamique même de la société.
La dynamique en cours avant le XVIIème siècle est celle de la société de l'époque dite "maniériste", fondée sur le paradoxe "entraîné / retenu".
On peut :
 
         è      aller voir l'explication de la cause de cette situation paradoxale où l'on est "entraîné / retenu"
         è      voir directement des exemples d'architecture baroque et classique
                    (Le Bernin : la colonnade de la place Saint-Pierre de Rome
                      et Louis le Vau : la façade du château de Vaux-le-Vicomte)
 


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