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Une société dont le regroupement est réussi / raté
À l’étape précédente, nous avons envisagé comment la phase des divisions en cascade
du fluide tourbillonnant pouvait avoir comme répondant, dans l’économie humaine, une spécialisation de plus en plus forte des diverses nations.
Mais la spécialisation finit toujours par atteindre un point où elle devient excessive. Par exemple, elle
crée du chômage dans les pays qui perdent leur compétitivité dans certains secteurs, ce qui fait perdre autant de clients potentiels aux pays
vainqueurs de la compétition, qui risquent alors de se retrouver avec un outil de production très efficace mais suréquipé pour les besoins.
En outre, le prix du transport devient prohibitif à un certain moment par rapport au prix de production, et la marge de compétitivité des pays
spécialisés risque de chuter au profit de la production dans d'autres pays moins spécialisés mais plus proches.
La parade à cette situation a déjà été trouvée : dans le cas des automobiles,
par exemple, les pays qui en produisent vont désormais monter des chaînes dans les pays même où ils veulent les vendre, et, de la même
façon, les firmes d’électronique japonaises ou d’autres pays du Sud-Est Asiatique montent maintenant leurs usines aux États-Unis ou en Europe. Ainsi,
elles conservent et étendent leur clientèle, tout en réduisant l'incidence du coût du transport.
Dans l’économie humaine, on observe donc aussi que la phase de la division de plus en plus forte des centres de
production est suivie d’une phase de regroupement des activités qui débouche sur une nouvelle capacité de chaque pays à produire tous les types de
produits. Ce nouveau regroupement des diverses productions dans chacun des pays contrecarre l’émiettement complet des activités qui s’amorçait, de la
même façon que les ondulations alternées des rouleaux leur permettent de conserver leur continuité malgré la tendance à la
dislocation générée par la vitesse de plus en plus grande qui entraîne leur liquide.
Traduction
dans l'art et la musique du paradoxe "regroupement réussi / raté"
Pour une raison que
nous expliquons ailleurs [ F
voir cette explication] ce n'est qu'à l'étape suivante
de l'évolution de la société que ce paradoxe sera
le paradoxe caractéristique de l'architecture. Du fait de la transformation
de plus en plus rapide de la société, ce fonctionnement commence
à s'installer avant même que le précédent n'ait
eu le temps de se généraliser, de telle sorte que les artistes
qui correspondent à des étapes successives de la complexité
se retrouvent en fait parfaitement contemporains. Il n'est donc pas possible
de repérer une période précise dans l'art et la musique
relevant du fonctionnement de ce paradoxe, et nous devons trier parmi les
contemporains ceux qui en relèvent.
è
architecture deux exemples d'architectures
qui fonctionnent par regroupements réussis / ratés :
Valode & Pistre : l'usine l'Oréal à Aulnay-sous-Bois
Perrault : la Bibliothèque Nationale de France à Paris
è
musique les expressions
caractéristiques de cet effet
Et l'architecture
de la société qui fonctionne par "regroupements réussis
/ ratés" ?
Comme indiqué
au début du paragraphe précédent, le paradoxe en jeu
dans l'architecture d'une époque est toujours en retard d'une étape
sur l'évolution des paradoxes en jeu dans la dynamique même
de la société.
La dynamique précédente
de la société était fondée sur le paradoxe
"un / multiple", c'est donc ce paradoxe qui fonctionne dans l'architecture
des architectes qui vivent dans une société qui fonctionne
par "regroupements réussis / ratés".
On peut :
è
aller voir l'explication de la cause de cette situation paradoxale "une / multiple"
è
voir directement des exemples de l'architecture "une / multiple"
(Tschumi : le parc de la Villette à Paris
et Libeskind : le Musée juif de Berlin)
dernière mise à jour de ce texte : 1er septembre 2007
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