III. Quelles
sont les attentes des chercheurs vis-à-vis de l’accélérateur de
particules ?
Les hypothèses de découvertes futures
Les progrès en médecine
Les
progrès en médecine
Depuis le début des années 2000 une révolution technologique a
profondément modifié les perspectives de la médecine nucléaire.
Cette
révolution technologique a consisté dans l’introduction de l’imagerie
TEP avec des particules radioactives en pratique routinière de
cancérologie nucléaire. Parallèlement, un progrès important a été
accompli dans le développement de la
radiothérapie
vectorisée, principalement en
radioimmunothérapie
et en
radiopeptide
thérapie.
-Imagerie TEP
Pour
l’imagerie
TEP,
le fluor-18 est certainement le radio-isotope de choix à cause de ses
caractéristiques radiophysiques favorables. Pourtant la courte
période physique de 110 minutes du fluor-18 requiert une production
dans un cyclotron situé à courte distance de chaque centre utilisateur.
C’est pourquoi il y a de plus en plus d’intérêt pour des radio isotopes
avec des courtes périodes physiques et qui peuvent être produits en
générateur et particulièrement pour le gallium-68 qui a une période
physique de 68 minutes et dont le « père » est le germanium-68 dont la
période physique est longue, de 271 jours. Un tel générateur a le grand
avantage de pouvoir être utilisé pendant quelques mois dans un service
de médecine nucléaire, mais le germanium-68 doit être produit dans un
cyclotron de haute intensité du fait d’un faible rendement de
production.

En
outre les molécules fluorées ont une petite taille et en conséquence,
une distribution rapide après injection intraveineuse, ce qui est
compatible avec la période physique relativement courte du fluor-18.
Cependant, pour de plus grosses
molécules
vectrices, comme les anticorps ou plus
généralement les
immunoconjugués,
la cinétique sanguine est beaucoup plus lente et la fixation tumorale
maximale est observée relativement tard, quelques heures ou quelques
jours après l’injection intraveineuse. Cet intervalle de temps n’est
pas compatible avec la période physique de 110 minutes du fluor-18.
Pour cette nouvelle application en imagerie TEP, appelée immuno-TEP, de
nouveaux radio isotopes, avec des périodes physiques plus longues, sont
nécessaires. L’iode-124 est un émetteur de positons avec une période
physique de 4,2 jours bien adaptée à la cinétique sanguine des
anticorps pour l’immuno-TEP.
Le cuivre-64, avec une période
physique de 12,7 heures, est un autre émetteur de positons (un des nombreux type d'énergie dégagée par les isotopes) de grand
intérêt qui est envisagé pour une production routinière.
Compte
tenu de l’actuelle utilisation routinière de l’iode-131 et de
l’yttrium-90 pour le marquage des immunoconjugués et des peptides, les
paires de radio isotopes les plus considérées sont l’iode-124/iode-131
et l’yttrium-86/yttrium-90.
Une autre paire de radio isotopes
très sollicitée est le cuivre-64/cuivre-67 à cause des caractéristiques
favorables des deux radioisotopes.

Le générateut
strontium-82/rubidium-82 est utilisé aux USA depuis plus de 10 ans,
mais actuellement, la capacité de production de hautes activités de
strontium-82 est sérieusement limitée dans les centres de production.
Le cyclotron ARRONAX, avec la haute énergie et la haute intensité de
son rayonnement proton permettra de produire jusqu’à 600
générateurs
par an.
2- Radiothérapie vectorisée
Les
trois radio isotopes actuellement utilisés pour la thérapie sont
l’iode-131, l’yttrium-90 et le lutetium-177. Ils couvrent une gamme
d’énergie bêta- qui est bien adaptée aux tailles des petites tumeurs
qui sont appropriées pour ce type de traitement. Cependant l’iode-131
émet un pourcentage relativement élevé de rayonnements gamma de haute
énergie qui requiert des contraintes de radioprotection dont un
confinement des malades dans des chambres radio protégées pendant
quelques jours. Ces contraintes limitent sérieusement le nombre des
malades qui pourraient bénéficier de la radiothérapie vectorisée. En
outre l’yttrium-90, émetteur bêta- de haute énergie, est fixé par la
moëlle osseuse. Il en résulte une irradiation de la moëlle osseuse qui
limite l’activité injectée. De plus l’yttrium-90 n’émet pas de
rayonnement gamma associé pour l’imagerie pré-thérapeutique et
l’yttrium-86 émet un pourcentage trop élevé de rayonnements gamma de
haute énergie pour une imagerie TEP en pratique routinière.