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Voici les partis représentés au Bundestag depuis la réunification (ils ont donc eu des élus directs et/ou franchi la barre des 5%) :
(Cliquez sur les emblèmes pour accéder aux sites officiels)
2°) Quelle est la place des partis en Allemagne ?
L'article 21 de la Loi Fondamentale leur accorde une place essentielle dans l'animation de la vie démocratique du pays :
(1) Die Parteien wirken bei der politischen Willensbildung des Volkes mit. Ihre Gründung ist frei. Ihre innere Ordnung muß demokratischen Grundsätzen entsprechen. Sie müssen über die Herkunft ihrer Mittel öffentlich Rechenschaft geben.
(2) Parteien, die nach ihren Zielen oder nach dem Verhalten ihrer Anhänger darauf ausgehen, die freiheitliche demokratische Grundordnung zu beeinträchtigen oder zu beseitigen oder den Bestand der Bundesrepublik Deutschland zu gefährden, sind verfassungswidrig*. Über die Frage der Verfassungswidrigkeit* entscheidet der Bundesverfassungsgericht. |
(1) Les partis concourent à la formation de la volonté politique du peuple. Leur fondation est libre. Leur organisation interne doit correspondre aux principes démocratiques. Ils doivent rendre compte publiquement de la provenance de leurs ressources.
(2) Des partis qui, compte tenu de leurs buts ou du comportement de leurs partisans, visent à menacer ou supprimer les fondements de liberté et de démocratie voire l'existence de la République fédérale d'Allemagne sont anti-constitutionnels*. C'est la Cour Constitutionnelle Fédérale qui décide de l'anticonstitutionnalité*. |
* Depuis 1949, seuls deux partis ont été déclarés anticonstitutionnels et ont été interdits :
3°) Quelle est la ligne politique de chaque parti ?
Cliquez sur le parti de votre choix :
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Le SPD est le plus ancien parti d'Allemagne. Fondé en 1871, il fut réprimé par Bismarck de 1878 à 1890 (voir ce chapitre), interdit sous le Troisième Reich puis privé de sa base électorale - essentiellement située en Prusse, donc en zone soviétique - en 1945. A l'Est, le SPD, contraint par l'occupant (U.R.S.S.) à fusionner avec le Parti Communiste, disparaîtra même de la scène politique.
Les
Verts et Alliance 90 sont originellement deux partis distincts issus respectivement de l'Ouest et de l'Est de l'Allemagne.
Leur rapprochement s'est fait 1°) sur la nécessité technique de combiner leurs pourcentages respectifs (Verts 3,9%, Bündnis 90 1,2%) aux élections
de 1990 pour pouvoir constituer un groupe parlementaire (+5%) au premier Bundestag de l'Allemagne réunifiée (voir plus haut
) ; et 2°) sur la base idéologique du pacifisme militant et de l'anti-libéralisme économique. C'est finalement la tendance "Realos" - pragmatique (celle
de Joschka Fischer) - des Verts ouest-allemands qui l'a emporté sur la tendance "Fundis" - purs et durs (celle de l'ex-ministre de
l'environnement Jürgen Trittin) - comme le confirmèrent les accords de gouvernement conclus avec le SPD et les positions du
"jeune" ministre des affaires étrangères Joschka Fischer sur l'intervention militaire allemande hors des frontières. En 2008, les Verts ont conclu leur première
alliance avec la CDU dans le Land de Hambourg et accédé à leur première présidence régionale en 2011 en Bade-Wurtemberg (qui était CDU depuis 1953!).
Dans l'opposition au niveau fédéral depuis septembre 2005, le parti est co-dirigé actuellement par Annalena Baerbock et Robert Habeck.
Le PDS était le parti néo-communiste issu du SED (sozialistische Einheitspartei) qui dirigea la RDA pendant quarante
ans. Refondé par l'avocat vedette des dissidents est-allemands Gregor Gysi, il se réclame de la défense des intérêts de la classe
ouvrière, des déshérités et des victimes du libéralisme économique (notamment les chômeurs de l'ex-RDA). Le PDS fut incontestablement un parti
démocratique et il se situa clairement à la gauche du SPD.
Son implantation durable depuis la réunification tendrait à prouver qu'il y a bel et bien une place en Allemagne pour un vrai
parti de gauche "à la française" (par opposition à la gauche réformiste travailliste anglaise). Notons que cet ancrage en ex-RDA ne tient pas seulement
au passé communiste de la région, mais à la base électorale historique de la gauche allemande (SPD, KPD ou PDS aujourd'hui) que fut la Prusse
industrielle.
En novembre 2001, le PDS a remporté un succès éclatant aux élections régionales de Berlin (plus de 20% à Berlin-Ouest et plus
de 50% à Berlin-Est). Devenu le deuxième parti au parlement régional, il s'est entendu avec le premier, le SPD, pour co-gouverner
le Land. Cette alliance "rouge-rouge" était jusque-là inédite en Allemagne. Mais en juin 2002, le scandale des billets d'avion gratuits obligea Gregor
Gysi, ministre régional des finances à Berlin, à démissionner. Le PDS tomba à 4% des voix aux élections législatives et n'obtint que 2 mandats directs
au nouveau parlement. En revanche la seconde coalition régionale "rouge-rouge" de Mecklembourg-Poméranie fut reconduite. Son successeur à la
tête du parti est Lothar Bisky.
A l'occasion des élections législatives anticipées de septembre 2005, le parti se rebaptisa Linkspartei (Parti de gauche) et fit
alliance avec la jeune WASG (Wahlalternative für Arbeit und soziale Gerechtigkeit) du transfuge Oskar Lafontaine (ex-SPD).
La WASG est née
en 2004 d'une initiative citoyenne ouest-allemande lors d'élections régionales partielles. Rejointe au printemps
2005 par Oskar Lafontaine (ex-président du SPD et ex-ministre des finances) elle a fait alliance avec le PDS d'Allemagne de l'Est rebaptisé
Linkspartei pour les élections législatives anticipées de septempbre 2005 et a obtenu son entrée au Bundestag
moins d'un an après sa création !
PDS et WASG ont fusionné en juin 2007 pour fonder le
nouveau parti Die Linke
(La Gauche) fut d'abord co-dirigée par Lothar
Bisky et Oskar Lafontaine. Actuellement (2012) les deux dirigeants sont Katja Kipping et Bernd Riexinger.
Gregor Gysi dirige le groupe parlementaire.
Aux élections du Land de Brême le 13 mai 2007, die Linke a passé pour la première fois la barre des 5 % dans une élection régionale
avec 8,4 % (+6,7 %) et 5,6% pour sa première participation en Rhénanie du Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé d'Allemagne.
Die Linke a obtenu 11,9% des suffrages aux élections législatives de 2009.
4°) Et l'extrême droite ?
En 2012, plusieurs personnalités conservatrices font savoir qu'elles se lancent dans la création d'un parti démocrate et résolument anti-euro.
Les principaux instigateurs de cette initiative sont Bernd Lucke, un économiste de l'université de Hambourg qui a claqué la porte de la CDU en 2011 en
raison de la politique européenne de la chancelière Angela Merkel, Konrad Adam, ancien journaliste à la FAZ, et Alexander Gauland, ex-responsable
politique de la Hesse. L'AfD est issue des classes aisées et a pour créateurs des essayistes, des professeurs d'économie et des hauts
fonctionnaires à la retraite. Au départ, elle prend clairement ses distances avec les mouvements d'extrême droite.
Les membres du parti sont unis par le sentiment que l'Allemagne a trop payé pour les autres, notamment dans les fonds de secours pour la zone euro,
et réclament le retour du Deutsche Mark, qui était jusqu'à l'adoption de l'euro la seule expression de fierté nationale ou de patriotisme acceptée en Allemagne.
Il crée la surprise en obtenant 4,7 % des votes aux élections fédérales de septembre 2013 et échoue de peu à faire son entrée au Bundestag.
En juillet 2015, Frauke Petry, représentante de l'aile droite, est élue présidente par 60 % des suffrages face au fondateur du parti, Bernd Lucke.
Aussitôt, cinq des sept députés européens du parti, tous issus de l'aile libérale, annoncent leur départ du parti et fondent l'Alliance pour le progrès et le
renouveau (Allianz für Fortschritt und Aufbruch, ALFA).
D'un discours initial à l'origine uniquement consacré à la question de l'euro, l'AfD a évolué vers des positions antisémites et xénophobes. Ses dirigeants se sont opposées à la politique migratoire d'Angela Merkel, en particulier lors de la crise des réfugiés en septembre 2015 et ses déclarations populistes séduisirent d'abord les électeurs dans les scrutins régionaux - en particulier dans les Länder de l'ex-RDA (cf. carte) - avant d'accéder au Bundestag en 2017 (94 sièges).
Hormis le S.R.P., interdit dès 1951 (voir plus haut), on peut citer le
N.P.D. (Nationaldemokratische Partei Deutschlands) fondé le 28 novembre 1964. Il absorba les anciens
militants et cadres pro-nazis du SRP et du D.R.P. (Deutsche Rechtspartei, Parti de la Droite Allemande). Protectionnisme
et xénophobie furent le fonds de commerce du parti qui progressa jusqu'à atteindre 4,3% des voix aux élections législatives de
1969, période de récession économique. Il disparut ensuite très vite (entre 1970 et 1972) des Landtage (parlements
régionaux) où il siégeait.
Le N.P.D. refit parler de lui en 2000, car il faillit être l'objet d'une très officielle et constitutionnelle interdiction (Parteiverbot). Ce parti, profitant du désarroi et du désœuvrement des jeunes est-allemands, tente en effet depuis la réunification d'embrigader les groupes incontrôlés de skinheads afin de leur donner une "conscience" politique. Depuis le 31 janvier 2001, il a fait l'objet d'une triple demande d'interdiction (Verbotsantrag) de la part du gouvernement, du Bundestag et du Bundesrat (voir les documents "NPD-Verbot" et "Chronologie : das Verbotsverfahren gegen die NPD"). La Cour Constitutionnelle (Bundesverfassungsgericht) aurait dû trancher en 2002, mais la procédure fut abandonnée in extremis en raison de trop nombreux témoignages douteux. En 2004, le N.P.D. obtint plus de 9% aux élections régionales de Saxe et en 2006 7,3% aux élections régionales de Mecklenburg-Pomméranie occidentale. En janvier 2005, les députés de Dresde (Saxe) ont refusé d'observer une minute de silence en hommage aux victimes des camps d'extermination. |
A l'Ouest, le retour - timide - de l'extrême droite dans les années 1980-90, nouvelle période d'incertitude et
de chômage, prend la figure de Franz Schönhuber, ancien militaire, président du parti Die Republikaner,
périphrase pitoyable qui n'assume même pas au grand jour son orientation nationaliste (car l'Allemagne étant une république,
les vrais allemands sont républicains !). Ce parti n'a jamais siégé au Bundestag, malgré quelques épisodiques percées régionales.
Son "cœur de cible" est le patriote nostalgique et militarophile bavarois de cinquante ans. |
Citons, pour clore ce triste chapitre, la D.V.U. (Deutsche Volksunion) dont les résultats électoraux sont insignifiants sauf dans le Nord (Hamburg et Schleswig-Holstein) et l'Est de l'Allemagne, parmi la population électorale des hommes de 18 à 30 ans, d'éducation moyenne. En 2004, la D.V.U. a franchi la barre des 5% aux élections régionales de Brandebourg. |
Pour (beaucoup) plus de détails, lisez - en allemand ! - le travail de maîtrise de Marco Kahlund sur l'extrême-droite :
DVU und Republikaner -
zwei rechtsextreme Parteien im deutschen Parteiensystem
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