Métaux lourds sous surveillance

Que rejette les cheminées de certaines usines proches de chez vous ?

Parfois, cela peut ressembler plus à des ateliers qu'à une usine, comme pour la SNECMA

Pour les usines d'incinération, est apparu le problème des rejets de dioxine.

Plus récemment, vient d'apparaître le problème de la légionellose dans le Nord de la France, les tours réfrigérantes de l'usine pétrochimique NOROXO, filiale d'ESSO, étant montrées du doigt, si bien que le Préfet a ordonné l'arrêt des activités le temps de procéder à une désinfection des circuits réfrigérants.

LES ENJEUX, LES INDUSTRIES EN CAUSE, SOLUTIONS

LES ENJEUX

L'amélioration des techniques de surveillance de l'air ont mis en évidence récemment de nouveaux polluants à surveiller de près, qui s'ajoutent ux oxydes d'azote, dioxyde de soufre, plomb, particules, monoxyde de carbone, benzène et autre ozone déjà détectés. Il s'agit de métaux lourds comme l'arsenic, le cadmium, le mercure et le nickel.

Ces métaux lourds sont rejetés dans l'atmosphère en quantité infime, comme nous avons pu le constater dans l'étude de danger de la SNECMA. mais les sources anthropiques sont identifiées.

Ces métaux vont bientôt être classés par Bruxelles comme polluant,complétant ainsi la directive du 27 septembre 1996 quiorganise la surveillance de la qualité de l'air en Europe.

L'arrivée de ces quatre métaux dans la liste des polluants atmosphériques se justifie par le danger qu'ils présentent pour la santé humaine, même à l'état de trace (concentration inférieure à 1 pour mille).

Le centre international de la recherche sur le cancer repertorie l'arsenic et le nickel dans les composés à propriétés cancérigènes. N'étant pas biodégradables, les métaux s'accumulent dans la chaîne alimentaire par l'eau et le sol.

lire le rapport remis au senat par l'OPECST(l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques)

Pour le cadmium, l'exposition par ingestion alimentaire est d'ailleurs plus dangereuse que par inhalation.

Dès qu'ils entrent dans l'air via une cheminée, les gazs métalliques se refroidissent et condensent pour devenir des composés solides amalgamés qui se fixent sur des particules de carbone. Ces particules sédimentent et passe alors dans l'eau ou le sol.

Plus les particules sont fines, plus elles s'infiltrent dans l'appareil respiratoire. On comptait en 2001 11 tonnes de rejet de Cadmiun, 233 tonnes de nickel, 21 tonnes d'arsenic et 14 tonnes de mercure. Il faut aussi compter sur les rejets naturelles: éruptions volcaniques, érosion, feux de forêts, qui représentent un tiers des rejets.

Le centre interprofessionnel technique d'étude de la pollution atmosphérique(CITEPA) propose un inventaire des émissions.

LES INDUSTRIES EN CAUSE

Ces polluants viennent donc pour les deux tiers des industries essentiellement non-ferreuses et de la production d'énergie. Les usines d'incinération sont à l'origine de rejets significatifs mais aussi les industries du verre, les fonderies, les industries de céramique ou les industries pétro-chimiques (fabrication d'engrais).

Le projet de directive européenne devrait améliorer les méthodes de mesure et d'analyse.

La directive fixe des seuils: 6 ng/m3 pour l'arsenic, 5 pour le cadmiun, 20 pour le nickel, exprimé en moyenne annuelle. Ces seuils ne sont pas trop contraignants mais constituent un début.

L'étude sanitaire faite dans le cadre de la SNECMA montre clairement la plue-value de ce type de mesure et permet une prise de conscience des industriels sur cette question.

Une polémique existe sur la taille (granulométrie) à prendre en compte dans ces mesures. Les diamètres inférieurs à 10microm ne sont pas pris en compte alors que l'on sait que les particules les plus fines peuvent être les plus agressives.

COMMENT PIEGER LES METAUX DES CHEMINEES ?

La réglementation sur les installations classées retient déjà des seuils, et des techniques se sont déjà mises en place.

Il est possible d'améliorer les performances à la source en utilisant des matériaux plus propres (pauvres en métaux lourds).

A la sortie des cheminées, il s'agit de filtres dépouissiérants.Il en existe de deux types correspondants à deux techniques. Le filtre à particule dit électrofiltre et les filtres à manches utilisant un filtre textile. Ces derniers filtres nécessitent un entretien plus régulier.

On utilise également des réactifs pour capter les métaux des fumées type charbon actif.

La SNECMA a retenu la mise en place d'un électrofiltre pour son dernier atelier. reste la mise au norme des 3 anciens ateliers (à suivre)