Vous voici dans la section réservée aux portraits. Cliquez sur l'un d'eux pour découvrir l'histoire et la vision de nos principaux témoins. Samy, Sienna et Artem ont chacun un parcours différent. L’un est belge et vit dans la métropole bruxelloise, l’autre, française, a quitté la Seine-et-Marne pour le Limousin rural avec son mari et son fils, et le dernier est russe et s’est installé à Béziers avec sa famille. Ils ont pourtant en commun leur intérêt pour le survivalisme, intimement connecté à leurs chemins de vie.


“J’ai appris très jeune à utiliser mon cerveau pour résoudre tout un tas de problèmes, et c’est ce qui m’a guidé toute ma vie”
assure Samy.

Ancien artisan de cuir, aujourd’hui vendeur et technicien cycles, le Bruxellois de 45 ans a toujours eu un attrait pour la débrouillardise. Son caractère autodidacte, il se l’est forgé après avoir traversé des périodes difficiles.

Régulièrement, Samy ressent le besoin de quitter la ville. Ancien scout, adepte du camping sauvage, il pratique le bushcraft et part pendant plusieurs jours en pleine forêt, pour se reconnecter avec la nature. Dans son sac, quelques couteaux, un réchaud ou du matériel de survie. Anti-consumériste, le survivalisme que pratique Samy passe avant tout par l’accumulation de connaissances et de techniques.


Il y a trois ans, Sienna a totalement changé de mode de vie. Cette ancienne assistante juridique a choisi de quitter la ville pour vivre dans le Limousin, en pleine campagne. Mariée et mère d’un adolescent, la trentenaire travaille désormais ponctuellement pour vivre pleinement sa passion pour le survivalisme. Un choix qu’elle assume complètement.

Sienna, alias la Sentinelle sur son blog et sa page YouTube, fait partie des rares femmes visibles dans le milieu. “Sur tous les survivalistes de France, il doit y avoir 10 ou 15% de femmes” estime t-elle. Elle explique ce manque d’intêret féminin par plusieurs facteurs : le manque de temps, la discrétion ou la peur d’adopter un mode de vie qui peut vite s’avérer contraignant.

Elle admet aussi que certains hommes survivalistes “peuvent avoir une approche un peu autoritaire, alors que les femmes sont de plus en plus indépendantes”. Son survivalisme à elle se conçoit en famille : elle n’imagine pas vivre avec quelqu’un qui n’ait pas les mêmes valeurs qu’elle et qui ne la soutiendrait pas dans sa démarche.


Traducteur interprète franco-russe, dessinateur projeteur en génie climatique, mécanicien et ouvrier agricole… Artem le dit lui-même : “Je suis un homme à tout faire.”

Né dans la campagne russe en 1985, Artem est arrivé en France il y a huit ans suite à un partenariat étudiant. Après avoir travaillé pendant deux ans dans la mécanique agricole, il a été contraint de trouver de nouveaux métiers en s’adaptant aux réalités du Sud de la France. “Ici, on a le tourisme, l’agriculture et le bâtiment. J’ai fait un peu les trois en même temps : je suis saisonnier dans les campings, j’ai appris à tailler la vigne et à effectuer des travaux manuels."

Artem a acheté un terrain à Béziers il y a un an et demi, où il vit avec sa femme et son fils. Ses connaissances lui ont permis de développer un projet concret : réaliser une base autonome durable, ou un habitat auto-suffisant.

Ce goût pour la débrouillardise et l’autonomie lui a été en partie inculqué par ses parents et ses grands-parents, forcés de s’adapter à un modèle économique russe tombé en désuétude après les années 1980.