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les 6 étapes du paléolithique |
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tête de bison à GARGAS
note concernant les liens : la numérotation de chaque
expression contient un lien, tel que " a16 ",
qui permet d'accéder à une explication générale
de cet effet, ainsi qu'à d'autres exemples de son emploi.
Ces exemples contiennent à leur tour un lien qui permet d'accéder
directement aux analyses dont ils sont tirés. Ce lien permet
notamment de revenir au présent texte à l'endroit précis
où vous l'avez quitté, mais vous pouvez aussi utiliser pour
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Repères chronologiques :
La date des gravures de Gargas (Hautes Pyrénées en France)
n'est pas connue avec précision. Parfois elles sont présentées
comme de l'époque gravettienne, parfois comme datant de l'aurignacien.
C'est vers cette époque la plus ancienne que l'analyse du style
conduit à les placer, et l'on suppose qu'elles datent environ de
25 000 avant J.C. (selon datation "brute"), qui est la date approximative
donnée par une analyse au carbone 14 d'un os trouvé dans
une fissure de la grotte.
Au demeurant, si l'analyse du style conduit à écarter
l'époque gravettienne qui correspond à l'étape B0-13
suivante, par contre ces gravures pourraient convenir pour une datation
plus récente correspondant à l'étape B0-14 (2ème
phase de la Grotte COSQUER), du fait dans les deux cas de la présence
essentielle du paradoxe "ouvert / fermé".
On pourrait d'ailleurs attribuer aussi ces gravures à l'étape
B0-20 encore plus récente (NIAUX), dont le paradoxe "intérieur
/ extérieur" produit des effets qui peuvent être similaires
à ceux du paradoxe "ouvert / fermé", car une forme à
la fois ouverte et fermée crée nécessairement une
zone ambiguë où les notions d'intériorité et
d'extériorité ne sont pas séparables. En outre, les
étapes B0-13 et B0-20 partagent le paradoxe "ça se suit sans se suivre".
C'est à dessein que cette analyse des gravures de GARGAS est
présentée, afin de montrer les limites de l'étude
stylistique pour dater une oeuvre. Plus de certitude est donnée
si l'on dispose de plusieurs oeuvres au style très différent
relevant de la même époque, car alors on peut éliminer
des étapes qui sont incompatibles avec l'un ou avec l'autre de ces styles.
L'image de référence : relevé d'une tête de bison de Gargas [s'ouvre dans une fenêtre
réservée aux images]
Source de l'image : Préhistoire de l'art occidental - Citadelles & Mazenod (nouvelle édition de 1995) - figure 297
On donne ici une reproduction du relevé de la gravure, qui est plus lisible que la gravure elle-même.
Cette tête de bison n'est pas spécialement "belle", et
l'on donne aussi la reproduction d'autres relevés de gravures de Gargas (toutes issues de l'ouvrage
cité ci-dessus - figure 291 pour le bison en pied, 290 pour la tête
de bouquetin à petites cornes, et 294 pour la tête de bouquetin
à grandes cornes), notamment celle d'une excellente tête
de bouquetin à longue cornes. Parmi toutes ces gravures c'est la
tête de bison qui a été choisie pour l'analyse, précisément
parce qu'elle est celle qui s'accorderait le moins bien avec une attribution
aux étapes B0-14 et B0-20, et parce que, de façon générale,
l'art n'a fondamentalement pas à voir avec la notion de beau.
On donne également un exemple de représentation d'une
tête de cheval de Gargas qui peut être analysée de la même façon que la tête de bison.
1er paradoxe de transformation : entraîné / retenu
1 - Expression analytique
de type a16 :
La figure comporte deux types de traits : des traits longs isolés,
et des traits courts groupés en séries de traits accolés.
Spontanément notre perception nous entraîne vers ceux
qui sont les plus commodes et les plus rapides à parcourir des yeux
: les traits longs isolés (départ du dos, cornes, yeux, nez).
Nous sommes d'ailleurs d'autant plus attirer à lire ces traits qu'ils
renseignent directement sur la forme qu'ils représentent, puisqu'ils
en suivent fidèlement le contour.
Spontanément aussi, notre perception cherche à continuer
à percevoir de la même façon le reste de la forme.
Mais on est alors retenu de le faire, car on doit lire pour cela des traits
plus courts et disposés différemment : notre regard ne peut
plus longuement suivre un trait et doit rapidement s'arrêter. Surtout,
il doit suivre un parcours très saccadé s'il veut suivre
l'une après l'autre de telles hachures disposées en parallèle
l'une à côté de l'autre [croquis en bas à
droite].
2 - Expression synthétique
de type s16 :
les grands traits nous entraînent à lire un trait de contour, mais nous sommes retenus de continuer à lire de cette façon, car les séries de hachures qui partent en sens croisés nous en dissuadent.
3 - Expression synthétique
de type s11 :
À cause de la profusion de hachures sensiblement de la même
taille, notre regard papillote : il ne sait s'il doit se fixer plutôt
sur tel paquet de hachures ou plutôt sur tel autre (par exemple sur
les hachures du dessous de la tête ou sur celles du dessus). De même,
dans chaque groupe de hachures, il ne sait où spécialement
poser le regard, il ne sait sur quel trait spécialement s'arrêter.
Cet effet de papillotement et d'incapacité à nous fixer
sur un endroit particulier des hachures, résulte de la concurrence
mutuelle que les hachures se font pour attirer notre attention : comme
aucune ne se détache nettement elles nous attirent toutes de la
même façon, ce qui nous retient de suivre l'une plutôt que l'autre.
2ème paradoxe de transformation : ça se suit / sans se suivre
[l'interférence entre les deux paradoxes de transformation fonctionnant à la façon "centre / à la périphérie",
on bascule d'un effet à l'autre en restant sur les mêmes formes]
4 - Expression analytique
de type a10 - a :
Le profil est généré par une succession de traits qui sont écartés les uns des autres et qui ne vont pas dans le même
sens : d'abord le trait presque horizontal du dos, puis les hachures des poils qui se dressent sur la tête, puis l'arrondi du nez, puis à
nouveau des hachures de poils, qui cette fois descendent vers le bas. Tous ces traits se suivent les uns derrière les autres pour générer
ensemble le profil du bison, mais ils ne se suivent pas si l'on considère leurs directions.
Nota : si l'on ne considère pas la forme générale du profil en cul-de-sac, mais que l'on considère isolément les
poils du haut, ou ceux du bas, alors ils forment chaque fois des séries
de traits parallèles qui relèvent de l'effet a11.
5 - Expression analytique
de type a12 :
Les cornes sont l'une derrière l'autre : elles se suivent donc sur le profil.
Mais cette perception n'est pas compatible avec une vue de profil réelle,
où les deux cornes seraient à la même hauteur, celle
de devant cachant celle de derrière. Pour voir le profil, il faut
donc escamoter mentalement l'une des cornes, qui alors ne suit plus l'autre.
6 - Expression synthétique
de type s15 :
Le corps ne suit pas la tête sur le dessin.
Mais instinctivement, parce que nous savons qu'il s'agit de la tête
d'un animal, nous recomposons la présence de son corps en arrière de la tête et nous ne percevons pas une représentation de
"tête coupée" : sur le dessin le corps ne suit pas, dans notre perception elle le suit.
1er paradoxe d'état : entraîné / retenu
[niveau ponctuel : effet réciproque à distance des différentes parties de la forme, ou effet d'apparence globale de la forme]
Déjà envisagé au titre du premier paradoxe de transformation.
2ème paradoxe d'état : effet d'ensemble / autonomie
[niveau de classement : met en valeur les effets de type ponctuel du 1er paradoxe]
7 - Expression analytique de
type a10
(branchée sur l'effet -3-) :
Les traits sont bien détachés les uns des autres et ils vont dans des directions très différentes les unes des autres. Pourtant, ces traits complètement autonomes construisent ensemble un profil de bison.
8 - Expression synthétique
de type s10
(branchée sur les effets -1- et -2-) :
Tous les traits font ensemble la même chose : un effet de rayure, un effet de trait gravé.
Mais ils le font de façons très autonomes les uns des autres, puisque :
- les uns sont courts et d'autres sont longs
- les uns sont droits, les autres sont légèrement courbés (cornes, mufle), et l'un est même spécialement tordu (oeil)
- les uns sont isolés tandis que les autres sont en groupe
- les uns suivent le contour de la tête, les autres le contrarient.
3ème paradoxe d'état : ouvert / fermé
[niveau d'organisation : comment la forme se répand]
9 - Expression synthétique de
type s5 :
L'oeil, et surtout le museau qui termine la tête, sont deux formes "en cul de sac", c'est-à-dire qu'elles ferment la surface en leur bout tout en la laissant ouverte vers l'autre côté.
10 - Expression analytique
de type a10 - a :
Le profil général de la tête referme l'intérieur du corps, c'est-à-dire le sépare de l'extérieur par un cerne continu.
Mais les hachures qui servent à réaliser ce contour ne sont pas jointives, et elles s'orientent vers l'extérieur, de telle
sorte que, bien qu'il soit fermé, le contour de l'animal n'est jamais clos.
En d'autres termes, la tête ferme l'avant du corps en cul de sac, mais l'intérieur de cette tête est ouvert de toutes parts sur l'extérieur.
4ème paradoxe d'état : ça se suit / sans se suivre
[niveau du noeud qui résume les trois effets précédents et les bloque ensemble]
Déjà envisagé au titre du 2ème paradoxe de transformation.
dernière mise à jour de cette page : 5 novembre 2006
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