m a r s e i l l e . u n i v e r s
sommaire
VIVE LA CHAUX
Le 23 mars 1999, la Propriété Ponchin, quartier Vaufrèges, est mise en vente. Demande a été faite, en vain, au Conservatoire du Littoral et au Conseil Général d'user de leur droit de préemption en raison de la présence de vestiges historiques, four à chaux, usine à chaux.

 


On trouve dans notre région de nombreux sites indiquant la présence d'anciens fours à chaux qui témoignent du développement des échanges aux entrées de Marseille pendant le XIXè siècle. Dans le parc des Bruyères, on peut découvrir les vestiges d'une dizaine de fours construits vers 1825. A la fin du XVIIIème, les fours à chaux sont au Cours Pierre Puget, rue du Four à Chaux, Quartier Bompart. Le four de Saint-Antoine a perduré en four intermittent jusqu'en 1950. De nos jours, ceux de l'Estaque sont encore assez bien conservés et dans le Vallon de Toulouse, à Saint-Tronc, il en subsiste plusieurs. Il reste, dans les calanques, de nombreux vestiges de la fabrication artisanale de la chaux (plus de 200 sites de cuisson temporaire et une cinquantaine de fours permanents), de carrière de pierre et de sable. Les usines de chaux hydraulique de Vaufrèges témoignent des activités industrielles installées au XIXe dans un site classé. Notons également un four au Redon construit en 1930 par les établissements Carvin. Le Redoun devenu le Redon qui tient son nom d'un rond ou terminus couvert de pins en fin de route, débouche dans la Vallis frigida (Vaufrèges), au pied de la Gineste, fief des exploitants de fours à chaux où l'on retrouve la famille Lisbonis, successeurs de la maison Carvin.

  * la prison

  * tokyo

  * les poupées

  * roulades

  * joyeux noel

  * le ruisseau

  * interview psy

  * en cuisine

 

 

 


LE FOUR MARSEILLAIS
ou four romain se présentait pour les plus anciens sous forme de fosses de pierres. Le combustible (bois, broussailles) était entassé dans une voûte en encorbellement au-dessus de laquelle étaient disposées les pierres à calciner. Après refroidissement, la voûte était démolie et la chaux retirée.


LE FOUR A ALANDIER est le plus ancien et surtout le plus artisanal. Il était composé d'une cheminée et d'une ouverture à la base pour pouvoir alimenter le feu. Les pierres étaient bâties en voûte face à l'ouverture, puis elles remplissaient la cheminée jusqu'à son sommet. Un feu était allumé sous la voûte puis était alimenté en permanence durant plusieurs jours. La chaux était récupérée après refroidissement. Les quantités produites étaient faibles. Des fours de ce type fonctionnaient encore au début du 20ème siècle pour des consommations locales.

LE FOUR A MELANGE
est également de conception très ancienne. Bâti en pierres, l'intérieur revêtu de briques réfractaires, il a l'avantage de produire la chaux en continu : Le calcaire et le combustible sont mélangés au sommet du four, la chaux en étant retirée à la base. Les murs maçonnés sont d'une bonne épaisseur afin de résister à l'action prolongée du feu. Des fours de ce type sont toujours en fonctionnement.
La chaux est obtenue par la calcination de la roche calcaire. Le calcaire est une roche composée de chaux et de gaz carbonique : un carbonate de chaux (CaCO3). Sa température de fusion élevée
(de 900 à 3000°C) permet de l'utiliser comme revêtement réfractaire. Elle est également utilisée dans la fabrication du chlorure de chaux pour
la désinfection.

 

 


Il y a 380 millions d'années, les mers froides se sont réchauffées et des récifs coralliens se sont développés : ils sont à l'origine des roches calcaires que les fours à chaux ont largement exploitées. Cette chaux est le plus ancien liant carbonaté connu en architecture. Les Phéniciens, les Egyptiens, les Etrusques, les Grecs et les Romains l'utilisaient déjà. Dans l'Antiquité, on pratiquait la calcination dans des foyers à l'air libre, puis plus tard, dans des fours en maçonnerie. Traditionnellement la chaux a été utilisée pour les besoins de la construction mais au XIXème, le développement de la production de chaux grasse répond surtout à une demande de l'agriculture pour le chaulage des terres acides. Ce type de produit pose des problèmes de sécurité dans le transport, si bien que l'on expédiait la pierre et que la chaux était fabriquée sur le lieu d'utilisation. Cet inconvénient est enrayé au milieu du XIXe siècle avec la découverte du procédé d'extinction de la chaux, on abandonne alors le bois comme matière première et on utilise des fours permanents alimentés au charbon ou au gaz. Au début du XXe siècle, la chaux industrielle connaît une demande importante et croissante. Dans les années 1930, elle est utilisée comme fondant dans les industries des métaux. La production augmente de façon importante dans la seconde moitié des années 1970. À la fin du XXe siècle, le marché de la chaux devient stable compte tenu de la diversification de ses utilisations. La plus grande partie de la production est alors utilisée dans l'industrie de la pâte à papier.et quelques dispositions pratiques à
clv. 6 juin 2002 ©

Elle est aussi employée dans la fabrication des soudes et des potasses ainsi que dans l'épuration du gaz d'éclairage. Mélangée à du sable comme mortier, elle fixe le gaz carbonique de l'air et durcit. En additionnant de terre glaise ou d'argile, le produit constitué durcit même sous l'eau.
On a appelé ce produit chaux hydraulique ou plus simplement ciment.
Ce ciment, mélangé à des cailloux devient le béton.

 

 

 

FAMILLE CARVIN-SUCCESSEURS LISBONIS

A partir de la fin du XVIIIème siècle, par son fondateur Esprit-Thomas, la famille Carvin acquiert des fours à chaux dans le quartier du Redon, à Valmante, sur les flancs de la colline Saint-Joseph puis jusqu'à Château Gombert. Son fils Jean-François achètera en 1825 un four temporaire à Saint-Loup, en 1844 une propriété d'une douzaine d'hectares au lieu-dit "le Fangas" (Redon) comportant une carrière de pierres de taille et deux fours à chaux permanents puis en 1847 une propriété de soixante-dix hectares dans le vallon de la Panouse avec des parcelles au Redon et dans le vallon de Vaufrèges. Ses trois enfants deviendront propriétaire d'un domaine de vingt hectares (le Vallon de Toulouse, la Panouse, la Rouvière, et la Redonne). Pour avoir tout contrôle de la fabrication et satisfaire au mieux ses clients, la société atteint le stade industriel. Le petit-fils de Jean-François, n'ayant pas d'enfant, s'associe avec son neveu : Louis-Marie-Eugène Lisbonnis. La Société Carvin fils s'installe dans le domaine du Fangas de 1932 jusqu'en 1968. Les petits-enfants de Louis-Marie-Eugène, dans les années 50 se consacrent exclusivement à la production de chaux au détriment des briques, carreaux et ciments. En 1969, Denis Lisbonis transfère le siège à Vaufrèges. Il arrêtera la production de chaux dans les années 70 en se liant avec un fabricant de l'Isère, au profit de son seul conditionnement. Son fils Charles-Henri a pris seul la tête de l'entreprise de Vaufrèges, il représente la relève de deux siècles de chaufournerie. -- retour
 

Enflammée, elle émet une lumière très blanche autrefois utilisée pour éclairer les scènes de théâtre. Les peaux étaient trempées dans du lait de chaux pour le tannage. Les fours à chaux sont généralement érigés près d'un gisement calcaire et d'une voie d'accès, adossés à un coteau ou à une butte, pour faciliter l'accès au cratère du four lors du remplissage. On peut trouver ce calcaire dans des galeries ou dans une carrière à ciel ouvert.

voir ://pedagogie.ac-aix-marseille.fr/etablis/colleges/Grandebastide/histbastides.htm
retour sommaire général haut de page