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liste des effets propres à ce paradoxe
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8 - synchronisé / incommensurable
effet synthétique
s10
un
agencement de formes abstraites (ou purement fonctionnelles), qui n'ont
rien à voir avec la réalité de la forme
réelle représentée,
parvient cependant à l'évoquer
1 - cet effet s'appuie sur le paradoxe n° 10 lié / indépendant :
la forme présentée et la forme évoquée sont liées
malgré leurs grandes différences et le fait que la forme évoquée
n'est pas présente. L'évocation se synchronise avec la réalité
évoquée, au moyen d'une forme qui est incommensurable avec
sa forme réelle, c'est-à-dire qui n'a rien à voir avec elle
2 - l'appui fonctionne à l'aide du paradoxe
même / différent : la réalité est évoquée
au moyen d'une forme qui en est très différente
3 - il s'organise au moyen du paradoxe
intérieur / extérieur : à l'intérieur d'une même
notion, la forme présentée qui évoque cette notion et
la forme réelle qui correspond à cette notion sont deux formes
d'aspect très autonomes l'un de l'autre
4 - il est noué par le paradoxe clef
un / multiple : faut-il lire seulement lire la forme présentée qui vaut pour
elle-même et ne représente rien de spécial, ou faut-il lire une forme
et une réalité qui n'a rien à voir mais qui est évoquée
à travers cette forme ?
Justification du caractère synthétique de type lecture :
l'ambiguïté de la lecture implique que nous avons
simultanément à l'esprit le fait qu'il puisse ne s'agir
que d'une forme purement abstraite et le fait qu'il puisse tout aussi
bien s'agir de l'évocation d'une forme réelle |
les exemples de référence
Cas d'un agencement de formes abstraites :
étape D0-23 - Matisse (1869 - 1954) - L'Escargot (gouache découpée) : on
peut parfaitement regarder cette oeuvre comme un pur assemblage abstrait
de papiers colorés, et c'est pour beaucoup à cause du titre
que nous sommes entraînés à y lire aussi un escargot.
À propos de cette oeuvre, Matisse a utilisé la formule : "abstraction
sur racine de réalité"
Cas de formes inattendues mais fonctionnelles :
étape C0-23 en Occident - les Cariatides de l'Érechthéion d'Athènes : les
femmes sculptées synchronisent leur position et leur fonction
à celles que jouent normalement des colonnes soutenant une architrave, mais il
est évident, pour notre instinct, qu'une femme n'a rien à voir
avec une colonne d'architecture, qu'il s'agit de réalités qui sont sans
aucun rapport entre elles
utilisation aux époques préhistoriques
étape B0-13 - femme/bâton
de Dolni Vestonice : l'idée d'un corps de femme
est évoquée par l'assemblage d'un bâton et de deux
ovales, ce qui n'a rien à voir avec la réalité d'un
corps de femme, ce qui est incommensurable avec la réalité
d'un corps de femme. Pourtant, cet assemblage synthétique abstrait
sait suffisamment bien se synchroniser avec la notion d'un corps de femme,
pour qu'il suffise à l'évoquer
étape B0-20 - le faon aux
oiseaux du Mas d'Azil : il n'y a rien de commun entre
la réalité d'un crochet de propulseur et celle de deux oiseaux,
pourtant ces deux réalités se synchronisent de façon
inattendue dans une même forme, et juste à l'endroit qu'il
faut, de telle sorte que c'est l'assemblage des deux oiseaux qui forme
ici le crochet
utilisation aux époques anciennes
utilisation aux époques plus récentes
étape D0-23 - Matisse (1869 - 1954) - portrait
de Baudelaire : l'utilisation franche de traits répartis
sur une surface blanche, est complètement étrangère
à la réalité de l'apparence d'une tête humaine
et de son volume qui se dresse dans l'espace. Étrangère au
point même que l'on peut oublier que ces traits rassemblés
forment une tête et ne les considérer que pour ce qu'ils sont
: des traits sur une feuille (croquis de gauche). Pourtant, bien qu'ils
n'aient rien à voir avec l'apparence d'un visage, ils savent synchroniser
leur effet avec l'effet que produit sur nous l'apparence d'un visage, puisque
effectivement nous y voyons un visage.
aussi - Matisse - Vénus
(gouache découpée) : deux morceaux de
papier réussissent à synchroniser leur apparence avec l'évocation
d'une statue de Vénus taillée dans le marbre
aussi - Matisse - l'une des deux figures de Torse
blanc et torse bleu : un morceau de papier réussit
à synchroniser son apparence avec l'évocation d'un torse
taillé dans la pierre et se dressant dans l'espace
<
Vénus - Torse blanc >
étape D0-24 - Brancusi (1876 - 1957) - diverses
statues : Torse de jeune homme, l'Oiseau dans l'espace, le Coq
utilisation à l'époque contemporaine
étape D0-33 - Arman (1928-2005) - Vénus
des Arts : rien de commun entre des morceaux de statue
antique, des morceaux de contrebasse, et des bouts de cadres. Ce sont des
choses "sans rapport", et qui par conséquent sont incommensurables.
Ces choses sans rapport se synchronisent pourtant devant nous pour former
de façon synthétique un emblème, celui de l'art, mêlant
la sculpture, la musique et la peinture
dernière mise à jour de cette fiche : 13 septembre 2006
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