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les 6 étapes du paléolithique |
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femme stylisée en ivoire
de DOLNI VESTONICE
note concernant les liens : la numérotation de chaque
expression contient un lien, tel que " a6 ",
qui permet d'accéder à une explication générale
de cet effet, ainsi qu'à d'autres exemples de son emploi.
Ces exemples contiennent à leur tour un lien qui permet d'accéder
directement aux analyses dont ils sont tirés. Ce lien permet
notamment de revenir au présent texte à l'endroit précis
où vous l'avez quitté, mais vous pouvez aussi utiliser pour
cela la fonction "page arrière" de votre navigateur.
Repères chronologiques :
Environ - 27 000 à - 20 000 avant JC selon datation "brute".
La calibration par la technique U-Th (Uranium-Thorium) donne pour cette
période une date de l'ordre de - 34 000 à - 25 500.
Présentation :
Cette statuette en ivoire a été retrouvée à
Dolni Vestonice, près de Mikulov en Moravie. Ce site est à
proximité du site de Pavlov où a été trouvé
la gravure du "paysage des monts de Pavlov" analysée
par ailleurs.
Dans le même esprit stylisé, on a aussi trouvé
dans ce site de Dolni Vestonice, de petites statuettes souvent considérées
comme des évocations de seins de femme à monter en collier.
Le dessin de ces statuettes donné ici est de B. Klima, et il est
reproduit de "l'art de la préhistoire en Europe orientale" de Kozlowski
(illustration 43).
L'image de référence : femme/bâton
de Dolni Vestonice [s'ouvre dans la fenêtre réservée aux images]
Source de l'image : La vue de biais est tirée de l'ouvrage de Kozlowski : l'art de la préhistoire en Europe orientale - CNRS EDITIONS - 1992 - Pl. 12.
La vue de face est tirée de l'ouvrage : Préhistoire de l'art occidental - édité par Citadelles & Mazenod - 1995 - figure 58.
[Si l'on examine le sens des rayures diagonales, on doit penser que l'une de ces reproductions est nécessairement à l'envers, mais laquelle ?]
1er paradoxe de transformation : effet d'ensemble / autonomie
1 - Expression analytique
de type a6 :
Un bâton rigidement droit et deux ovales accolés, ce sont
deux systèmes de formes complètement étrangers l'un à l'autre, complètement autonomes l'un de l'autre.
Ils s'assemblent pour faire ensemble un signe fort, une combinaison clairement lisible.
2 - Expression synthétique
de type s8 :
Juste un bâton et deux ovales énormes, cela n'a rien à voir avec un corps de femme : c'est une forme qui est complètement
différente, qui est complètement autonome de celle d'une vraie femme.
Ce signe très abstrait évoque pourtant l'idée d'un corps de femme : bien qu'il s'agisse d'une forme très autonome
de celle d'un vrai corps de femme, elle fait donc le même effet qu'une vraie représentation de corps féminin pour évoquer l'idée d'une femme.
3 - Expression synthétique
de type s11 :
On ne peut pas séparer l'effet par lequel le groupe des deux seins sort du bâton, tranche visuellement sur le bâton, et
l'effet par lequel chacun des deux seins s'écarte de son voisin, fait valoir son autonomie vis à vis de lui.
On ne peut donc pas séparer l'effet d'ensemble que font les deux seins (un contraste très brutal par rapport au bâton),
de l'effet d'autonomie de chacun des deux seins par rapport à l'autre.
4 - Expression synthétique
de type s10 :
La partie basse et la partie haute du corps font le même effet de bâton, mais elles le font avec des tailles très différentes l'une de l'autre, et de plus elles s'écartent des seins en sens contraire.
Sur l'ensemble du corps on voit le même effet de rayure, mais sur certaines parties des bâtons les rayures sont obliques, sur d'autres elles sont horizontales, et sur les seins et "la tête" elles suivent seulement la bordure de la forme au lieu de la traverser sur toute sa largeur comme elles le font ailleurs.
5 - Expression synthétique
de type s6 :
Les deux bâtons, celui du bas et celui du haut, peuvent se lire ensemble, formant ensemble l'effet d'un grand bâton.
Mais, lire de cette façon force à tenir compte de la présence des seins, car ils contrarient cette perception. En conséquence, nous ne pouvons
lire le grand bâton que font ensemble les deux petits sans lire en même temps qu'il est fait de deux bâtons radicalement séparés par les seins, et donc bien autonomes l'un de l'autre.
2ème paradoxe de transformation : homogène / hétérogène
[l'interférence entre les deux paradoxes de transformation fonctionnant à la façon "centre / à la périphérie",
on bascule d'un effet à l'autre en restant sur les mêmes formes]
6 - Expression synthétique
de type s8 - b :
La représentation des seins est très semblable à l'aspect de vrais seins, elle est homogène avec l'aspect de vrais seins.
Par contre, la forme en strict bâton est, elle, très hétérogène
avec le véritable aspect d'une tête de femme, de bras de femmes, d'un torse de femme, d'un bassin de femme, de jambes de femme.
7 - Expression analytique
de type a3 :
Sur toute leur longueur les bâtons présentent une forme régulière, homogène, sans véritable modulation
de leur relief, ce qui est même très anormalement homogène si l'on compare leur forme à celles d'une vraie femme.
Mais sur ce bâton au développement vertical monotone, les seins marquent une hétérogénéité
spectaculaire, tranchant brutalement avec lui : autant le bâton est sans relief, autant eux sont en fort relief, et autant le bâton maintient
son tracé vertical et le reprend même après la coupure qu'ils lui causent, autant les seins partent en sens croisé, rompant clairement avec la verticalité.
8 - Expression analytique
de type a11 :
Une rayure est en elle-même une hétérogénéité, une rupture de l'homogénéité de la surface lisse, mais ici les hétérogénéités des rayures sont utilisées de façon répétitive afin de créer des textures homogènes : il y a des bandes homogènes de rayures traversantes obliques, des bandes homogènes de rayures traversantes horizontales, et des files homogènes de rayures tout autour des seins.
9 - Expression synthétique
de type s10 :
L'ensemble de la forme est traité de façon homogène : une surface lisse marquée partiellement par des striures.
Mais ces surfaces lisses partiellement striées possèdent des formes très hétérogènes les unes avec les
autres : il y a les formes en bâton et les formes en ovale.
Le bas et le haut du corps ont la même forme : celle d'un bâton arrondi en son extrémité.
Mais s'ils ont de façon homogène une forme en bâton arrondi, ils se démarquent par leurs tailles qui sont très
différentes, et par leurs directions qui sont opposées.
De façon homogène les rayures sont utilisées pour animer la surface, mais les types de rayures sont hétérogènes entre eux : il y a des rayures horizontales qui traversent toute la largeur du corps, des rayures obliques qui traversent aussi tout le corps, et de courtes rayures qui se contentent de border la forme.
10 - Expression analytique
de type a4 :
[correspond au croquis de gauche] Une partie de la surface du corps est bien lisse, homogène donc, tandis qu'une autre partie est gravée de multiples striures qui marquent autant d'hétérogénéités à sa surface.
11 - Expression synthétique
de type s4 :
[correspond au croquis de droite] Sur le dessus des seins, la surface est bien lisse, homogène donc, mais, sur les bords, elle se transforme en surface marquée par l'hétérogénéité de multiples striures gravées.
1er paradoxe d'état : homogène / hétérogène
[niveau ponctuel : effet réciproque à distance des différentes parties de la forme, ou effet d'apparence globale de la forme]
Déjà envisagé au titre du deuxième paradoxe de transformation.
2ème paradoxe d'état : rassembler / séparer
[niveau de classement : met en valeur les effets de type ponctuel du 1er paradoxe]
12 - Expression analytique de
type a15
(branchée sur les effets -6- et -7-) :
Trois formes nettement distinctes, nettement séparées les unes des autres (2 bâtons et une paire d'ovales), sont rassemblées de façon très synthétique dans un signe en forme de croix.
13 - Expression analytique de
type a6
(branchée sur les effets -6- et -7-) :
Les deux seins sont d'abord rassemblés, confondus en une forme unique à l'endroit de leur attache sur le bâton, puis ils se séparent et ils s'écartent complètement l'un de l'autre.
14 - Expression synthétique
de type s8
(branchée sur les effets -6- et -7-) :
Le rassemblement de la femme dans un signe aussi abstrait et synthétique, implique que sa représentation se sépare de nombreux détails de sa forme réelle (la boule de la tête, la coupure entre les deux jambes), et qu'elle se sépare même complètement des bras qui sont ici absents.
15 - Expression synthétique
de type s16
(branchée sur les effets -10-, -8-, 9/1 et 9/3) :
Les hachures qui rayent la surface sont bien détachées les unes des autres, et elles découpent la surface en bandes séparées
par leurs sillons. De plus, les groupes de rayures sont eux-mêmes bien séparés les uns des autres, écartés par des surfaces lisses non rayées.
Mais ce principe de bandes rayées qui séparent et qui sont elles-mêmes séparées, est le traitement même
qui rassemble la forme dans un style très unitaire, très homogène.
3ème paradoxe d'état : synchronisé / incommensurable
[niveau d'organisation : comment la forme se répand]
16 - Expression synthétique de
type s10 :
L'idée d'un corps de femme est évoquée par l'assemblage d'un bâton et de deux ovales, ce qui n'a rien à voir avec
la réalité d'un corps de femme, ce qui est incommensurable avec la réalité d'un corps de femme.
Pourtant, cet assemblage synthétique abstrait sait suffisamment bien se synchroniser avec la notion d'un corps de femme, pour qu'il suffise à l'évoquer.
17 - Expression synthétique
de type s4 :
Le bâton qui se dresse verticalement et les deux galettes qui s'étalent en cloches arrondies, sont deux registres de formes qui
sont générés de façons absolument différentes : ce sont donc des formes incommensurables l'une avec l'autre.
Pourtant, ces formes qui sont complètement étrangères l'une avec l'autre, se synchronisent pour former ensemble un signe en croix très clairement et très facilement lisible.
4ème paradoxe d'état : continu / coupé
[niveau du noeud qui résume les trois effets précédents et les bloque ensemble]
18 - Expression analytique de
type a13 :
Le bâton du bas se développe en continu, sans aucune interruption de son volume. Mais cette continuité du volume va de pair avec des étapes marquées pour ce qui concerne le traitement de sa surface : en bas elle est rayée en oblique, ensuite elle est complètement lisse, puis elle est à nouveau rayée, cette fois de façon horizontale.
19 - Expression analytique de
type a10 :
La forme d'ensemble en bâton trace un trait continu qui est franchement coupé par la présence des seins.
20 - Expression synthétique de
type s1 :
Le cou/tête possède une forme très anormalement allongée en tige continue. Cette tige se termine brutalement par un arrondi qui tout simplement coupe son parcours, l'interrompt.
21 - Expression synthétique
de type s16 :
La surface est continuellement coupée par des stries qui l'entaillent.
22 - Expression synthétique
de type s11 :
Le grand bâton du bas est continué au-dessus par un autre bâton qui reprend la même forme, mais après une nette et brutale réduction de sa section.
21 - Expression synthétique
de type s10:
La continuité de la forme en bâton qui schématise la femme, est obtenue au prix de la coupure de ses bras qui sont complètement omis.
dernière mise à jour de cette page : 12 novembre 2006
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