Keratos Association Européenne sur les pathologies de la surface oculaire et les dysfonctionnements du système lacrymal Afficher en Français Display in English  Acesso ao site em Portugês
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Des Handicaps Invisibles... dans les administrations.

Panneau Handicap

Les enjeux de la reconnaissance du handicap causé par des pathologies sévères de la surface oculaire face au barème actuel de la COTOREP/MDPH. Pour l'instant, nous n'abordons que le cas français mais nous tâcherons d'en aborder d'autres dès que possible.

Considérer que l'on peut délimiter un handicap visuel à la lecture, et ce dans des conditions idéales, des chartes de Monoyer et de Parinaud, c'est ignorer un certain nombre de facteurs qui constituent certains handicaps oculaires et leur impact sur l'acuité visuelle.

Dans une situation de malvoyance, et ce parfois même en présence de mesures normales (10/10èmes théoriques), ce capital de vision restant peut être limité par ces dits facteurs.

D'ailleurs, le barème lui-même l'affirme çà et là, notamment en prévoyant que la vision binoculaire peut être altérée dans certaines circonstances, cependant trop de facteurs ont été éludés et notamment ceux qui concernent la surface oculaire:

Ces facteurs concernent, pour la plupart, des pathologies sévères de la surface oculaire, telles que celles induisant un syndrome sec sévère ou la destruction du système lacrymal, telles que la kératite neurotrophique de diverses étiologies ou le syndrome de Stevens-Johnson. Nous pourrions rajouter à cette liste des formes sévères de rosacée oculaire, de séquelles oculaires suite à la maladie du greffon par exemple.

Ces facteurs d’incompréhension du handicap oculaire qui résultent des pathologies sévères de la surface oculaire dérivent le plus souvent d’une mauvaise appréhension du problème par la plupart des équipes d’ophtalmologie, excepté certaines équipes spécialisées dans certaines villes de France. Au niveau médical, la prise en charge déficiente découle également du fait que la douleur et les maladies chroniques n'ont longtemps pas reçu l'intérêt du monde médical car celui-ci s'est toujours orienté essentiellement vers la prise en charge des situations urgentes et phases aiguës mais relativement peu vers les situations chroniques même lorsqu'elles sont graves mais non mortelles. Ce n'est pas un hasard que nos membres les plus affectés se retrouvent dans des consultations très spécialisées avec des personnes présentant les situations oculaires les plus graves. D'autre part, ces maladies aux enjeux aux frontières des pathologies chroniques et du handicap ont de nombreuses caractéristiques à géométrie variable (facteurs environnementaux, selon l'individu, selon l'activité). Ce qui explique mais ne justifie pas la méconnaissance des problèmes liés à la surface oculaire parmi les administrations telles que la COTOREP et désormais les "Maisons du Handicap". Est-ce aussi cela, avec le flou du barème actuel dans ce domaine, qui explique les décalages ahurissants dans la reconnaissance entre deux situations similaires en deux points de la France? Parfois, l'absurdité pousse à reconnaître des cas mineurs et pas les plus graves, et cela nous l'avons constaté au sein même de notre association (avec des cas très graves en catégorie A et des cas légers en catégorie B, mais les uns dans une grande ville de France et les autres souvent dans une région moins peuplée de la France). Nous avons même été souvent en contact avec des membres siégeant dans les commissions qui nous ont affirmé que, compte tenu de notre situation "difficile" vis-à-vis du barème actuel (qui passe à côté de la plupart de nos enjeux), nous ferions mieux de feindre des problèmes psychologiques et que nous serions alors "mieux compris". Bien entendu, aucun membre ne souhaite se prêter à ce jeu de dupes, car il s'agit bien de faire reconnaître notre handicap et pas un autre et de mettre fin à l'hypocrisie régnante dans ce domaine!

L’handicap-douleur (inexistant dans le barème)

Le premier facteur d’incompréhension serait la douleur et toutes les conséquences secondaires associées comme la pénibilité et la fatigue visuelle.

Alors que la douleur est prévue dans un paragraphe à part, et considérée comme un facteur aggravant de l'handicap pour la plupart des autres handicaps, nous avons constaté que pour les handicaps oculaires (le terme permettant d'englober plus de notions que le "simple" handicap visuel), il n'existe absolument rien concernant la douleur oculaire sévère! C'est pour le moins étonnant sachant que la cornée est le tissu humain le plus innervé et donc le plus susceptible d'entraîner les douleurs les plus sévères, de même que la région péri-oculaire est très innervée de façon générale. Ainsi, sa localisation sur l'organe sensoriel le plus sollicité (plus de 80% des infos transmises au cerveau) devrait même plutôt être un facteur spécialement pris en compte. Son oubli est difficilement compréhensible…

Il faut tout même savoir que l’ulcère de cornée peut provoquer les douleurs les plus insoutenables. Mais d'après la COTOREP, la douleur ne peut indemnisée… autrement elle dit à ces malades qu’ils présentent des maladies et des douleurs qui n’existent pas et ne peuvent pas être reconnues administrativement. Car la question de fond est de savoir si avec de telles douleurs la capacité de travail est maintenue, mais pis encore, peut-on encore parler d'employabilité qui dépend pas seulement de la volonté de l'employé mais surtout de l'employeur face à des pathologies difficiles à comprendre.

C'est le lot d'ailleurs de toutes les maladies chroniques douloureuses qui ne sont pas perceptibles par les autres (le handicap visuel, la douleur et la souffrance psychologique ne sont perçus que par leur porteur). La douleur est un handicap en soi mais qui n'est appréciable que subjectivement... or le malade n'est pas coupable de cet état de fait. Certes la douleur est subjective, pour autant personne ne pourrait mettre en doute que la moindre atteinte aux yeux est extrêmement douloureuse (un simple grain de sable, une goutte de citron le démontrent alors qu'aucun dégât ne sera constaté par la suite). Or, il nous semble assez objectif de dire que compte tenu de la sensibilité exceptionnelle de la cornée (le tissu le plus sensible du corps), il est probable, voire objectif, de dire qu'une atteinte même réduite de la cornée puisse atteindre des seuils de douleur très importants voire handicapants. Il nous semble objectif de dire qu'à partir d'un certain seuil la douleur a un tel retentissement dans la vie du patient que cela constitue bel et bien un handicap physique en premier lieu mais également psychique majeur. Au-delà d'un certain seuil il est certain que l'impact professionnel de la douleur est majeur. Il est objectif de dire qu'aujourd'hui la médecine ne peut mesurer la douleur, ni la confirmer ni infirmer son impact que subjectivement, mais que cela n'est pas la faute du malade et qu'il n'est pas naturel que l'on présume l'inexistence d'une douleur, alors que fortes présomptions existent concernant les douleurs extrêmes oculaires.

Keratos affirme haut et fort qu'il y a une forte dose d'hypocrisie à affirmer que la douleur ne peut être indemnisable, prise en compte, sur le seul argument qu'elle n'est pas mesurable scientifiquement. De nombreux éléments du barème sont bel et bien subjectifs et pourtant peuvent être retenus. Le retentissement des maladies mentales et de l'aspect psychologique qui pourtant sont pris, à juste titre, en compte pour qualifier un handicap sont de bons exemples de l'incohérence de l'argument de la subjectivité qui est reproché à la douleur (oculaire en l'occurrence).

La photophobie (est prévue dans le barème à un niveau ridicule alors que son impact est majeur)

Celle-ci est présente dans le barème mais semble reléguée à un facteur plus que secondaire si l’on analyse le taux d’incapacité. Or, dans des cas sévères, où la cornée est atteinte en profondeur et qu’il existe des zones d’amincissement cornéen, celle-ci prend une telle ampleur qu’elle rend impossible l’usage de la vue dans la plupart des circonstances de la vie courante, malgré l’utilisation de lunettes de soleil. La photophobie n’implique pas une meilleure vision en basse luminosité, c’est tout le contraire car souvent, ces cornées abîmées ont besoin de plus de lumière que la normale pour voir mais ne la supportent pas à cause de la gêne et douleur occasionnées. Car la photophobie n’implique pas seulement la difficulté de maintenir les yeux grands ouverts mais bien la capacité de soutenir la douleur qu’elle cause à longueur de journée. La photophobie limite la capacité du porteur à utiliser les écrans d’ordinateur par exemple. De nos jours, il s’agit d’une conséquence non négligeable au niveau professionnel.

La perte de transparence (non prévu dans le barème)

Celle-ci n'est pas mesurable par l'ophtalmologiste de façon objective actuellement et pourtant il ne fait pas de doute qu'elle affecte la vision. Cette absence de transparence résulte souvent des ulcérations récurrentes qui laissent des cicatrices qui rendent la vision difficile et très irrégulière en fonction de la luminosité (essentiellement plus l'objet regardé sera illuminé et moins l'œil recevra la lumière directement plus le sujet devrait pouvoir mieux voir). Pour s'approcher de la vision réelle que peut avoir le patient au quotidien il faudrait aussi illuminer l'œil et pas l'objet regardé (charte visuelle en l'occurence). Tout l'inverse de ce qui se passe en cabinet médical. A nouveau, c'est un problème aux dimensions variable selon les situations qui très, très mal appréhendées par les services chargés d'évaluer le handicap. 

L'astigmatisme irrégulier ou cicatriciel (sujet qui n'est pas abordé directement)

Celui-ci, dans des formes évoluées, rend toute correction impossible et surtout rend la vision (et la correction) très difficilement tolérable. L'anisométropie liée à la différence de vision entre les yeux non corrigible rend la vision très inconfortable et instable. Cela influe fortement sur la la vision binoculaire, capacité de lecture et de conduire. Nous avons l'audace de penser qu'une limitation importante de la capacité de lire et conduire est de nos jours un handicap professionnel et social.

De la cécité intermittente à la malvoyance par épisodes ou constante, à l’utilisation constante de produits hydratants visqueux, il facile de constater l’inadéquation des chartes visuelles de Monoyer et de Parinaud pour juger de ce type d’handicap…(là encore pas de surprise, cela n'est pas prévu non plus par le barème).

La sécheresse ou le syndrome sec oculaire sévère, la mauvaise qualité de l'épithélium ou des larmes, l'absence de sensibilité, et ce quelque soit l’étiologie en cause, sont parmi les causes les plus fréquentes d’ulcérations cornéennes récidivantes. Une personne souffrant d’ulcérations constantes n’a plus une acuité visuelle fixe. Celle-ci va varier en fonction de la localisation de l’ulcération ou de l’opacification qu’elle a provoquée. De plus, la fréquence des ulcérations a un impact non négligeable sur la capacité d’accommodation. L’information visuelle des personnes ayant des ulcérations récidivantes change plus vite que la capacité du cerveau à s’adapter à la nouvelle vision (astigmatisme cicatriciel variable, associé à d’autres problèmes de vision plus courants myopie et hypermétropie). Il en résulte une grande fréquence de maux de tête.

La plupart des ulcérations vont nécessiter une occlusion de l’œil à l’aide de compresses, voire d’un couvre-œil en supplément. Il est alors inutile de rappeler, à cette personne qui devra parfois garder l’œil fermé une semaine voire plus, qu’elle peut théoriquement (et selon les chartes) présenter une acuité visuelle encore fonctionnelle. Ces ulcérations récidivantes, particulièrement quand elles sont bilatérales, conduisent à des situations de cécité par intermittence, de vision monoculaire très régulières… alors comment est-il possible de juger d’un tel handicap à partir de la mesure, et ce dans des conditions idéales, de l’acuité visuelle maximale à l’aide des chartes précitées à un instant donné.  Il n’est pas rare de rencontrer des situations où ces personnes passent autant de temps les yeux ouverts que fermés sous les compresses et que les situations d’yeux ouverts se fassent avec des hydratants qui réduisent tout intérêt à l’acuité visuelle restante mesuré dans des conditions idéales. Le quotidien professionnel, lui, n'a rien d'idéal... (écrans, climatisation, chauffages, tabagisme, etc).

La sécheresse oculaire impose une hydratation constante, souvent à l'aide de substances visqueuses (gels et collyres épais) qui retirent tout intérêt à la mesure de vision à l'aide des échelles précitées, car dans les circonstances concrètes du quotidien, la vision est bien plus trouble ou du moins l'est très régulièrement. Ainsi, la mesure de l’acuité visuelle chez une personne présentant un syndrome sec devrait s’effectuer après l’instillation des gouttes, gels et autres substances qu’elle doit utiliser pour maintenir la cornée hydratée. De plus, certaines études récentes ont démontré que l'acuité visuelle dépendait de la qualité de la larme et cela expliquait les aberrations visuelles constatées chez certains porteurs de syndromes secs.

En conclusion, cette acuité visuelle toute théorique devient alors inexploitable. Pour citer un exemple du quotidien, de nombreuses personnes ayant une acuité visuelle leur permettant théoriquement de conduire, ne peuvent le faire du seul fait de l’utilisation de ces gouttes (c'est d'ailleurs la recommandation dans leurs notices internes le plus souvent). Dès lors, il y a des conséquences de mobilité et professionnelles qui sont rarement prises en compte également.

La pénibilité et le temps requis pour les soins oculaires constants qu’imposent ces pathologies          

L'impact des traitements sur le quotidien est aussi négligé, d’autant plus qu’ils ne se limitent pas à la journée. C’est d’autant plus vrai que peu d’ophtalmologues ont l’opportunité de vérifier les conséquences au quotidien de ces pathologies qui imposent des soins constants, ainsi les éléments de la pénibilité de syndromes secs passent souvent sous silence dans la littérature médicale.

Au cours de la journée, le plus souvent, les personnes atteintes de pathologies sévères de la surface oculaire, doivent maintenir une hydratation constante, par l’instillation de gouttes toutes les 5 minutes. Parfois celles-ci ne suffisent pas et la sécheresse impose l’utilisation fréquente de différentes substances (pommades, gels visqueux) difficiles à appliquer dans les conditions normales du quotidien et notamment au cours des activités sociales et professionnelles normales. Au-delà des réactions de la société vis-à-vis des personnes qui se mettent constamment des gouttes dans les yeux, portent des lunettes de soleil en permanence, ces personnes doivent vivre constamment avec la nécessité de penser à se substituer aux besoins physiologiques et d’hydratation de leurs yeux. Il est difficilement imaginable pour une personne non atteinte l’impact de devoir constamment se substituer à ce qui est une activité normale et automatique du corps régulée par le système végétatif: le larmoiement naturel (larmes basales s'entend; pas les larmes réflexe).  

La nuit, les personnes atteintes sont aussi parfois obligées de changer la pommade nocturne plus d’une fois durant la nuit. Ainsi, certaines personnes n’ont pas effectué une seule nuit de sommeil complet et suivi depuis plus de 3 ou 4 ans.

De plus, pour les personnes souffrant de mauvaise qualité des larmes, et notamment dans les cas de meibomite, blépharite et rosacée, il faut compter souvent plus d'une heure de soins palpébraux et d’hygiène oculaire (compresses chaudes, extraction, nettoyage palpébral, etc.) par jour.

La complexité et la logistique du port verres scléraux est une élément qu'il faudrait prendre en compte comme pour la présence de prothèses.

L'impérative exigence d'avoir un réfrigérateur en tout lieu pour garder la ciclosporine (que de nombreux porteurs d'yeux secs doivent utiliser quotidiennement) a elle aussi un impact sur l'autonomie de la personne. Mais cet exemple est vrai pour l'ensemble des préparations ophtalmiques non-conservées.

Vivre avec de telles pathologies impose une logistique complexe: le transport des gouttes et gels constamment sur soi, le besoin d’avoir un humidificateur, des compresses, des lunettes de soleil, et des dizaines d'autres choses et médicaments en permanence et à disposition.

L’inexplicable inexistence de l'absence de larmes dans le barème actuel! Le comble de l'absurdité!

Le larmoiement excessif est prévu dans le texte mais pas l'absence de larmes ou même la très mauvaise qualité de certaines larmes qui les rendent nocives pour l’œil, alors que ces conséquences sont nettement plus graves. Certaines fois, le larmoiement excessif est d’ailleurs signe (une réaction réflexe) de l’apparition d’une sécheresse oculaire (souvent plus lègere liée à la mauvaise qualité des larmes) et doit être interprété comme une tentative de compensation du système lacrymal. Or, la sécheresse oculaire est un syndrome un peu fourre-tout à la gravité très variable. Il semble certain que le cas graves soient mal reconnus car la sécheresse oculaires est pratiquement connue de tous sous des formes très légères, auxquels lesdits organismes ont tendance à vouloir assimiler tous les cas. Un porteur de lentille tolérant mal les lentilles et mettant 3 gouttes par jours pourra se voir diagnostic un "syndrome sec" au même titre qu'une personne vivant avec des ulcérations récidivants, aucune larme et des irritations et des douleurs intolérables. Ainsi, la "banalité" apparente de certains cas pénalise très fortement les situations les graves (souvent couplés à de pathologies orphelines et rares méconnues desdits organismes).

Comment expliquer alors l’inexistence des syndromes secs (particulièrement sévères) dans le barème actuel ?… Nous ne nous l’expliquons pas ! Pourtant il existe des moyens de mettre en évidence cette réalité clinique: existence de cicatrices résultantes d'ulcérations, opacités, perte de vision, test à la fluorescéine, au rose de Bengale, au vert lissamine, test Schirmer...

Comment douter encore de l'impact, alors que la sécheresse peut résulter dans certains en des ulcérations constantes! Voilà un véritable mystère administratif!  

Les conséquences particulières de la sécheresse oculaire au quotidien : l’évolution de cette pathologie varie très fortement en fonction de facteurs environnementaux

Le premier facteur est sans doute le climat lui-même. Les personnes dont le système lacrymal ne fonctionne plus ou est déficient ne supportent plus le climat sec, qu’il soit froid ou chaud. Ainsi, l’hygrométrie est un élément important dans cette pathologie.

Mais si le temps ne se contrôle pas, il semble que de nouveaux facteurs d’aggravation soient apportés par l’homme. La climatisation est omniprésente de nos jours, au travail, dans les hôtels, restaurants, centre commerciaux, magasins, etc.… Elle est très souvent utilisée de façon abusive à exponentiel contre-courant du temps qu’il peut faire à l’extérieur et il est très rare que les système de climatisation "grand public" respectent des normes minimales d’hygrométrie.

L’omniprésence du chauffage l’hiver comporte exactement le même risque d’abaisser gravement le niveau d’humidité. Si des yeux normaux peuvent parfois tolérer ces hygrométries anormales avec plus ou moins d’effort, grâce à leur système de protection et accommodation au milieu ambiant, c’est-à-dire les larmes, les yeux qui n’ont plus ce système de protection naturel sont incapables de se défendre de ce type d’agression.   

Au-delà de l’hygrométrie, il faut tenir compte d’autres facteurs aggravants créés par l’homme, la pollution, la fumée de cigarette, les microparticules dans l’air, les pollens, les moisissures, les parfums et diverses autres substances dans l'air qui en l’absence de larmes provoquent des ravages.

Il est de nos jours difficile d’éviter la climatisation et le chauffage dans le milieu professionnel ou social normal, c’est pourtant ce que doivent (ou devraient) faire les personnes atteintes de pathologies de la surface oculaire…

Pour mieux comprendre cette question nous vous conseillons de lire le Guide-barème de l'incapacité (pour faciliter la recherche sur la partie oculaire nous l'avons mise en vert à partir de la page 16), sa Circulaire n° 93/36‑B et l'annexe au décret n°2004-1136 du 21 octobre 2004. Vous y trouverez le larmoiement comme cause d'incapacité mais pas l'absence de larmes, les douleurs et ulcérations intenses et fréquentes qu'elle induit. Nous y voyons l'absence de cohérence administrative et le reflet d'un vieux texte inepte. Après, chacun voit ce qu'il peut et il est vrai que nous ne sommes que des déficients "oculaires"... souvent visuels.

Lectures utiles pour approfondir les sujets abordés:

Impaired functional visual acuity of dry eye patients, Eiki Goto MD, Yukiko Yagi, Yukihiro Matsumoto MD and Kazuo Tsubota MD
Department of Ophthalmology, Tokyo Dental College, Ichikawa City, Japan (E.G., Y.Y., Y.M., K.T.); Department ofOphthalmology, Keio University School of Medicine, Tokyom, Japan,
American Journal of Ophthalmology, Volume 133, Issue 2, February2002,Pages 181-186.

Rhett M. Schiffman MD, MHSA, John G. Walt MBA, Gordon Jacobsen MS, John J. Doyle MPH, Gary Lebovics BA and Walton Sumner MD, Utility assessment among patients with dry eye disease. Ophthalmology, Volume 110, Issue 7, Pages 1412-1419."Utilities for the more severe forms of dry eye are in the range of conditions like class III/IV angina (0.71) that are widely recognized as lowering health utilities. Our results underscore how significantly dry eye impacts patients compared with other medical conditions". Et il ne s'agit que des simples yeux secs pas certaines pathologies encore plus sévères!

Impact of Dry Eye Syndrome on Vision-Related Quality of Life. B. Miljanovic, R. Dana, D. Sullivan, D. Schaumberg , American Journal of Ophthalmology, Volume 143, Issue 3, Pages 409-415.e2  "DES is associated with a measurable adverse impact on several common and important tasks of daily living, further implicating this condition as an important public health problem deserving increased attention and resources."

 

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