Pourquoi s’intéresser
aux isonitriles ?
Didier Bégué, Claude Pouchan
Université de Pau et des Pays de l’Adour, UMR 5254, Institut
Pluridisciplinaire sur l’Environnement et les Matériaux
(IPREM), Equipe de Chimie Physique (ECP), Technopole Hélioparc,
2, avenue du Président Angot, 64053 Pau cedex 9
Jean-Claude Guillemin
É
cole Nationale Supérieure de Chimie de Rennes, CNRS, UMR 6226,
Avenue du Général Leclerc, CS 50837, 35708 Rennes Cedex
7
Abdessamad Benidar
Institut de Physique de Rennes, Equipe Astrochimie Expérimentale
UMR 6251 CNRS Université de Rennes 1, Campus de Beaulieu 35042
Rennes Cedex
Plusieurs isonitriles ont été détectés dans le
milieu interstellaire: H-NC, CH3-NC, HC=C-NC parmi les organiques et AlNC,
HNC, MgNC, SiNC pour les inorganiques. Plusieurs hypothèses ont été proposées
quant à leur
formation. La plus classique pour HNC est la décomposition de HCNH+
conduisant à HCN
et HNC (1).
La photolyse du cyanoacétylène sur matrice d’Argon à 147
nm (raie Lyman a) a permis la mise en évidence de la formation de l’isonitrile
correspondant. Un résultat similaire a été obtenu à partir
du cyanobutadiyne (2). Il est encore difficile de savoir si de nombreux isonitriles
peuvent être formés par photolyse du nitrile correspondant. En
revanche, à des
températures relativement basses de thermolyse-éclair (600 °C),
l’allyl-
et le cyclopropylisonitrile donnent les nitriles correspondants (3).
- Peut-on trouver d’autres isonitriles dans le milieu interstellaire ou
dans d’autres milieux tels que la queue des comètes lors de l’irradiation
solaire ou l’atmosphère
de Titan ?
- Quel rôle ont pu jouer les isonitriles en chimie prébiotique ?
Les études portent sur la synthèse, l’enregistrement des
spectres infrarouges en phase gazeuse, la chimie et la photochimie d’isonitriles
simples dont les nitriles
ont été observés dans le MIS : vinylisonitrile, 1,2-propadienylisonitrile,
aminoacetoisonitrile.
Le spectre infrarouge du propadiénylisonitrile et les calculs théoriques
développés dans les hypothèses anharmoniques relatifs à l’interprétation
du spectre seront présentés
ainsi que les résultats plus récents obtenus dans ce domaine. Le
rôle
prébiotique possible des isonitriles sera discuté.
Références.
1. M. P. Conrad, and H. F. Schaefer, Nature 274, 456 (1978); W. D. Watson, Rev.
Mod. Phys. 1976, 48, 513; E. Herbst, Astrophys. J. 1978, 222, 508.
2. A. Coupeaud, M. Turowski, M. Gronowski, N. Pietri, I. Couturier-Tamburelli,
R. Kolos, J-P. Aycard J. Chem. Phys. 2007, 126, 164301.
3. M. Lattelais, Y. Ellinger, A. Matrane, J-C. Guillemin, PhysChemChemPhys, 2010,
12, 4165-4171.
4. D. Begue, N. Gohaud, C. Pouchan, P. Cassam-Chenai, and J. Lievin, J. Chem.
Phys. 2007, 127 (16), 164115.
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