Keratos Association Européenne sur les pathologies de la surface oculaire et les dysfonctionnements du système lacrymal Afficher en Français Display in English  Acesso ao site em Portugês
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Yeux Secs: Conséquences

 

Conséquences en terme de symptômes:

La principale conséquence de la sécheresse oculaire est l'incapacité des larmes à remplir leur fonction de protection et régénération de l'ensemble de la surface oculaire. Une surface oculaire dans une telle situation ne peut pas se protéger de l'assèchement dû à l'air et à d'autres facteurs aggravants venant perturber le film lacrymal (fumée, chaleur, pollens, poussières, etc.). Cela peut résulter soit d'une insuffisance de larmes, soit d'une évaporation excessive dues à certains types de sécheresses oculaires, voire de la combinaison des deux ou d'un dysfonctionnement des paupières (pas assez de clignements ou clignement imparfait ou incomplet).

Ainsi, dès les sécheresses légères, l'on peut noter:

Inconfort visuel, photophobie, brûlure, sensation de corps étranger, picotements, irritation de la conjonctive et de la cornée, sensation d'étirement et de poids, perturbation de la vision irrégulière,

et dans les situations les plus graves, on note - en plus - des:

Ulcérations, kératites ponctuées superficielles, douleurs extrêmes, photophobie extrême, pertes visuelles du fait de nombreuses ulcérations centrales, opacification de la cornée.

La particularité des yeux secs est d'exister sous de formes légères d'inconfort (connue de tous ou presque) à des formes très invalidantes (très mal connues de la population et même certains ophtalmologistes).

Conséquences vues sous l'angle clinique clinique:

Quelques signes cliniques permettent de mettre en évidence ces conséquences:

Anomalie de la quantité produite (inférieure à 1,2 μl/min) ou encore de la qualité du film lacrymal, un temps de rupture lacrymal réduit (BUT réduit) à la fluorescéine inférieur à 15 secondes (mais surtout 10 secondes).

De nombreux tests existent pour "mettre en évidence" un dysfonctionnement lacrymal et ses conséquences sur la surface: Test de Schirmer, test de coloration ou de l'imprégnation à la fluorescéine, au rose Bengale et au vert de lissamine. D'autres méthodes comme la mesure de l'osmolarité du film lacrymal, le vidéo tear-scope ou les empreintes conjonctivales sont très rarement utilisées cliniquement.

Le Schirmer est le test de base pour évaluer la fonction lacrymale consistant en une bandelette de papier buvard graduée repliée à une extrémité glissée dans le cul de sac conjonctival pendant 3 à 5 minutes. Une sécrétion lacrymale de base est considérée comme insuffisante si moins de 10 millimètres de papier sont imprégnés de larmes. Le test est parfois fait sous anesthésique, s'appelant alors test de Jones, mais la valeur de référence est différente (prouvant le rôle majeur de la sensibilité dans la fonction lacrymale). Ce test n'a qu'une valeur partielle et ne permet pas de définir la qualité des larmes seulement la quantité de larmes produites.

Le test à la fluorescéine permet de mesurer le temps de rupture (du film) lacrymal (l'expression anglaise est plus usuelle break-up time abrégé en BUT); il s'agit de la durée pendant laquelle la larme se maintien jusqu'au moment où la larme de brise et se décompose et s'évapore. Il se mesure visuellement à la lampe à fente (ou ophtalmoscope) à la lumière bleue, jusqu'à la dissociation du film lacrymal imprégné à la fluorescéine (plus exceptionnellement d'autres colorants). Le patient ne doit pas cligner des yeux et l'ophtalmologue compte les secondes jusqu'à ce qu'il aperçoive la moindre rupture du film lacrymal. Lors de la rupture du film lacrymal l'épithélium cornéen est directement exposé à l'air. Si le temps de rupture est inférieur à 15 secondes, la quantité mais surtout la qualité de larmes n'est sans doute pas suffisante et suggére une atteinte de la couche lipidique.

Coloration / Impregnation au vert de Lissamine (anciennement au rose Bengale, qui est plus toxique et irritant). Ces substance colorantes ont la particularité de se fixer sur les cellules mortes et permettent ainsi d'identifier la souffrance cellulaire en présence d'un syndrome sec oculaire (celle-ci se situe habituellement sur la zone de la fente palpébrale).

Fluométrie ou simple test de dilution de la fluorescéine permet d'évaluer la durée nécessaire pour la dilution de la fluorescéine.

Etude biochimique ou analyse des larmes (rarement effectuée car complexe et coûteuse), mais des niveaux réduits de lactoferrines et de lysozyme, la présence de marqueurs de l'inflammation, voire l'hyperosmolarité de la composition de larmes suggère très fortement la sécheresse oculaire. Ce type de test pourrait devenir très précis, car certains études montrent que chez blépharites et dysfocntionnements meibomiens 8 protéines d'un total de près de 500 protéines dans l'oeil (dont la lacritine) sont fortement réduites. 

Biopsie ou étude cytologique de la conjonctive pour déceler les altérations cellulaires.

L'observation permet aussi d'identifier d'autres éléments constitutifs de "preuve" d'un tel syndrome: la diminution de la hauteur du lac lacrymal, l’abondance du ménisque, kératite ponctuée superficielle (KPS), des filaments, marquage de la conjonctive bulbaire exposée au niveau de la fente palpébrale, hyperhémie conjonctivale, dépôts muqueux, hypertrophie papillaire, rougeurs, larmoiement, symblépharons dans le cul de sac, etc.

Certains tests permettent de mettre en évidence une sécheresse de façon plus ou moins efficace. Pour autant, les tests correspondent rarement totalement aux plaintes dites "subjectives" des patients.

Signes fonctionnels

D'autre il n'est pas inutile d'écouter ce que le patient peut avoir à dire... ;-) et ce qu'il décrit comme symptômes. Les expressions suivantes doivent permettre de suggérer l'éventualité d'un syndrome sec oculaire: Sensation de corps étranger ou de prurit, larmoiement (augmentation du réflexe de sécrétion), brûlures, vision trouble, sensation d'étirement de la surface, yeux rouges, paupières irritées et irritantes, etc.  Les plaintes liées au travail sur écran et la lecture peuvent suggérer aussi un tel diagnostic; une fatigue visuelle en fin de journée, un vision irrégulière et de épisodes de flou peuvent suggérer égalemnt un début de syndrome sec. .

Conséquences visuelles:

Celle-ci sont très variables allant de la simple gêne liée à l'instabilité des larmes à la cécité pour de cas très, très graves (et bien plus rares certes mais pas inexistants comme l'on peut le lire ici et là, sans doute dans un but louable de rassurer psychologiquement des cas légers anxieux). Pour autant, des syndromes très sévères mal contrôles et mal soignés peuvent conduire à la cécité par ulcérations et opacification successives comme nous l'avons vu précédemment. Ces syndromes secs cécitants sont souvent liées à des pathologies très sévères comme le Stevens-Johnson, la Kératite Neurotrophique, la Maladie du Greffon, etc. Par ces mots, nous préférons prendre le risque d'inquiéter quelquess personnes anxieuses surévaluant leur syndrome sec, que de passer totalement sous silence que certains syndromes secs restent potentiellement cécitants et doivent ainsi devenir un priorité de santé publique et de lutte contre le handicap. N'oublions pas les "malheureuse rares exceptions" que sont certains de nos membres...

Conséquences sociales:

La marge de gravité de ce syndrome varie énormément, et l'apparente banalité du terme assimilée essentiellement à des cas légers est très pénalisante pour les cas plus "lourds". Cela dit, il est évident qu'il faudrait prendre au sérieux la sécheresse oculaire dès l'apparition de premiers signes car le retour en arrière vers une normalisation des larmes reste très exceptionnel. Il faut donc prévenir l'aggravation, c'est une question importante de santé publique qui ne reçoit pas l'intérêt qu'elle mérite et risque de coûter assez cher à la sécurité sociale car la sécheresse oculaire est coûteuse en traitement notamment des complications. Pour comprendre les enjeux des cas les plus lourds parmi les syndromes secs veuillez lire notre chapitre sur les Handicaps Invisibles.

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