Vendredi 29 août : étape à Draguć, sur la route d'Opatija...
Le médiocre temps du début de matinée et la difficulté d’accès aux plages nous empêchent de piquer une tête dans les eaux des plages de Stara Baska que nous ne verrons que de la route. Nous continuons alors notre route vers Opatjia (dans le Golfe de Kvarner), la petite Nice de l’Adriatique. Une fois la voiture déposée dans un autre parking payant (là aussi c’est difficile de faire autrement !), nous nous engageons dans la promenade François Ferdinand Joseph (la première guerre mondiale, n’est-ce pas à cause de son assassinat ?) le long de la mer, repérée par Caro sur le guide. Nous passons par le parc Angiolina (et Caro photographie de beaux arbres aux racines torturées) pour arriver sur la baie proprement dite. Nous observons un peu plus loin une statue représentant une jeune fille avec une mouette dans la main (et une vraie mouette sur la tête !) réalisée par "Z. Car" (apparemment le symbole de la ville).
Petite
pause déjeuner (marinade de légumes et pizza, quelle constance !)
dans
un restau, apparemment hype, de la côte, suivie d’une baignade très
agréable dans une calanque artificielle bétonnée. Le soleil n’est pas
très fort et l’eau très chaude. Nous profitons bien de ce qui
représente notre dernière baignade (nous repartons le
lendemain).
Il est à présent temps de se rhabiller et de partir direction l’Istrie
et ses villages perchés. Cette nuit-là non plus n’est pas
réservée.
Au terme d’une route serpentée nous entrons dans un minuscule village
médiéval
d’une soixantaine d’âmes, Draguć,
le "Dragon ailé" (ça ne s’invente pas
!), qui fut surnommé il y a une vingtaine d’années le "Hollywood de
l’Istrie" car nombre de films en ont tiré leurs décors. Nous trouvons
ici
la quiétude et l’authenticité recherchées. A l’entrée
du village sur la droite, un charmant cimetière hors du temps
avec la
petite Chapelle romane
Saint-Elysée (sv. Elizeja). Une rue grossièrement pavée
mène à l’unique
place du village où s’élève un campanile qui égrène lentement mais
sûrement le temps, jour et nuit (notre sommeil perturbé s’en souvient
!)… Ici pas un chat ! Enfin si, la rue est littéralement leur royaume
!
Au bout du village sur la droite trône le joyau des lieux : l’Eglise St-Roch (crkva sv. Roko) avec des fresques peintes en 1529 et 1573 par l’Istrien Saint-Antoine de Padoue et des inscriptions Glagolithiques (une très ancienne langue croate). Avant de pouvoir admirer ces beautés, deux missions nous incombent : trouver une chambre pour la nuit et récupérer les clefs des deux églises auprès de Zora (95 ans selon nos estimations), la gardienne des clefs depuis 30 ans (maison n°20 porte gauche). Missions accomplies en un éclair avec les sésames : "chiave" = clef , "chiesa" = église, "grazie a lei" = je vous remercie (l’Istrie est très italophone et le village parle autant l’italien que le croate). Le problème est que pour visiter la troisième église, il nous faut les deux clefs mais nous n’osons pas faire l’affront de demander les deux clefs en même temps à la vieille dame !
Nous constatons que les fresques de l'église St-Roch sont remarquablement conservées (on y distingue très clairement des scènes christiques). La seconde église (à l'entrée du village contre le cimetière) est également magnifique, à peine plus grande que la première, mais on regrettera que les œuvres picturales soient en bien moins bon état de conservation.
Ces visites achevées, nous
repartons pour Roc,
petit village
jouxtant Draguć. C’est là-bas qu’une personne de l’Office du tourisme
local nous apprend ce que sont les écrits glagolithiques (visibles
également
sur des
croix peintes à l’intérieur de la plus petite église du
village).
Nous
faisons un bon tour de la cité qui a beaucoup de charme : on peut
notamment se balader au milieu d'un certain nombre de vieilles
demeures délabrées. Mais le manque de lumière se fait vite sentir car
nous sommes déjà en fin d’après-midi. Il faut alors penser à rentrer.
Le soir, nous
dormirons au Buffet
Zora
sur
la petite place du village de Draguć, pour 200kns,
et y
dînerons
également pour 30kns chacun. Enfin c'est ce nous pensons ! Le
repas consiste en un apéro amélioré, c'est à dire quelques
morceaux de fromage et du jambon
fumé local, agrémentés de 3 olives et d'un peu de pain. Et le bougre
nous facture
chaque olive
et morceau de pain consommés !
Pour nous réconforter, nous dégainons notre joker : la bouteille de vin
rouge de notre loueur Niko,
"produce of Peljesac". Enfin quelque chose de gratuit dans ce pays si
vénal !