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mesure de la déformation d'un contraste |
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L'idée essentielle développée dans les textes qui suivent est que les nombres ne sont pas toujours à une seule dimension, mais qu'un nombre tel que "2" peut aussi bien être la mesure d'une dimension de longueur, que la mesure d'une surface ou d'un volume. Cela ne signifie pas seulement que l'on peut mettre une unité "m", "m2" ou "m3" derrière lui, mais surtout qu'il ne va pas se calculer de la même façon selon le nombre des dimensions qu'il porte : 2 x 2 x 2 ne donnera pas le même résultat selon que les "2" en question ont 1, 2, 3 ou 4 dimensions. |
Dans l'antiquité, lorsqu'on parlait d'une dimension, on pensait soit à la hauteur, soit à la longueur, soit à la largeur d'une chose. |
Au XVIIème siècle,
Descartes en donna une définition plus générale. Pour
lui, une dimension est une coordonnée que l'on mesure dans un repère
d'axes. Dans cette façon de voir, la hauteur, la longueur et la
largeur ne correspondent plus qu'à un cas particulier de coordonnée,
celui où les trois axes sont orthogonaux entre eux et sont mesurés
avec une même unité de longueur. Usuellement, on dit que ce
sont les coordonnées de l'espace euclidien.
Cette définition se montra spécialement utile pour décrire le mouvement d'un point dans l'espace, et a été exploitée au mieux par la mécanique de Newton, par exemple pour décrire le mouvement de la terre dans son orbite autour du soleil. |
'Une
bicyclette a (selon une estimation réductrice) cinq parties mobiles
principales : le guidon, la roue avant, l'assemblage essieu-chaîne-roue
arrière, et deux pédales. Chacune de ces parties nécessite
pour être décrite une coordonnée de position et une
coordonnée de vitesse : un ingénieur dirait qu'elle a "dix
degrés de liberté". Pour faire de la bicyclette, vous devez
sentir le mouvement d'un point dans un espace à 10 dimensions !
C'est peut-être pour cela que c'est si difficile à apprendre.'
[Ian Stewart - Dieu Joue-t-il aux dés ? - Flammarion 1992] |
Ainsi donc, une dimension fut tout d'abord considérée comme un aspect très concret des objets. Puis la dimension devint la coordonnée d'un point se déplaçant dans un espace réel à trois dimensions. Puis une coordonnée devint un degré de liberté dans un espace à "n" dimensions, "n" pouvant être aussi grand que l'on veut. |
Par ailleurs, il a bien fallu que
les scientifiques finissent par reconnaître qu'ils laissaient de
côté de nombreux phénomènes naturels fréquents
mais qu'ils ne parvenaient pas à calculer. Par exemple, quelque
chose d'aussi simple et banal que celui-ci : lancez un bouchon dans un
fleuve, et demandez-vous où il sera dans une heure : toujours à
la même place, prisonnier d'un tourbillon? Ou très en aval
? Ou très en amont, et peut-être sur l'autre rive, emporté
par une série de contre-courants ? Aucune équation ne peut
vous aider à prévoir la réponse.
Des équations peuvent vous
permettre de calculer avec une précision diabolique l'évolution
des coordonnées d'une sonde lancée dans l'espace entre les
planètes. Mais elles vous laisseront désemparés si
vous voulez prédire avec la moindre précision l'évolution
des coordonnées d'une feuille qui tombe d'un arbre, juste devant
votre nez, ballotée dans un très léger courant d'air.
Dans le jargon scientifique d'aujourd'hui,
on appelle ces phénomènes insolubles en équations,
le "chaos déterministe". Déterministe, parce que des effets
objectifs et précisément mesurables et repérables
déterminent la suite des évènements. Chaos, parce
qu'on ne sait pas du tout ce qui va se passer, malgré la connaissance
que nous avons de toutes les données qui déterminent les
évènements.
Et du chaos déterministe,
on finit par s'apercevoir que cela fourmille dans la nature. Les mouvements
de l'eau ou de l'air par exemple, sont dans bien des situations chaotiques.
Mais pour avoir le chaos déterministe, vous avez juste besoin de
prendre 3 corps et de chercher leur influence réciproque. La terre
qui tourne autour du soleil, c'est parfaitement décrit par une équation.
Mais la terre, plus la lune, plus le soleil, et leurs attractions réciproques,
c'est déjà fondamentalement imprévisible. On y arrive
en bricolant les équations par des approximations et des corrections
pas très limpides d'un point de vue mathématique, mais on
y arrive parce que les planètes ne tournent pas vite, et que l'on
ne cherche pas à savoir ce qui se passera dans des milliards d'années.
À la question : "le système solaire est-il stable ?", personne
n'a encore apporté de réponse certaine.
L'explication usuelle est de dire
que l'imprévisibilité de tels phénomènes résulte
d'une "sensibilité extrême aux conditions initiales". Vous
lancez le bouchon dans le fleuve une fraction de millimètre plus
à gauche ou à droite, et son voyage dans le fleuve en sera
tout différent simplement parce qu'un très petit écart
au départ se trouvera amplifié au cours de son trajet. Cet
écart sera de plus en plus amplifié au fur et à mesure
que le temps passe, et finalement cela le dirigera vers un tourbillon faisant
du sur-place, ou vers un courant régulier bien installé qui
le mènera rapidement vers l'aval. Or pour calculer un mouvement,
il faut bien arrondir les résultats d'un calcul avant de passer
au suivant, puisque cela ne tombe jamais "juste". Quelle que soit la précision
que l'on s'accorde, il reste un infime écart d'arrondi dans le résultat.
Cet infime écart s'amplifie lui aussi au cours des calculs successifs,
et il finit par être suffisamment important pour fausser complètement
le résultat de l'évolution que l'on cherchait à prévoir.
Nous allons essayer de proposer un nouvel angle d'attaque de ce type de problème, et suggérer que l'impuissance à décrire par une équation l'évolution des coordonnées d'un point dans un phénomène chaotique, ne proviendrait pas d'une réelle imprévisibilité du phénomène. Elle résulterait plus simplement de l'inadaptation de notre manière de représenter ces phénomènes, c'est-à-dire de les dimensionner. Le problème ne serait pas sans solution, il serait seulement mal posé. Et nous ne le posons pas correctement, précisément parce que nous le posons en terme de coordonnées de dimensions, c'est-à-dire en terme de trajets de points dont les coordonnées évoluent dans l'espace et dans le temps. Nous essaierons de démontrer qu'une définition entièrement nouvelle des dimensions est requise, plus générale encore que celle de coordonnées dans un espace à "n" dimensions. |
La conception actuelle définit
une dimension comme la valeur que l'on donne à une coordonnée.
Pour résumer la définition
nouvelle que l'on va proposer ici, on
dira qu'une dimension est la valeur que l'on donne à une déformation.
De façon générale,
nous parlerons d'ailleurs de "dimensions de déformation".
Qu'est-ce donc qu'une dimension
de déformation ?
Pour d'abord introduire le lien
essentiel entre dimension et déformation, nous commencerons par
montrer qu'on peut très bien mesurer certaines déformations
sans jamais utiliser la moindre coordonnée.
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