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thèmes abordés dans cette section :
- sur la notion de paradoxe
- sur l'utilité de l'art
- l'art et le cerveau limbique [ nouveau ]
- sur la notion de dimension
- tableaux récapitulatifs
sur la notion de paradoxe
Au premier abord il n'apparaît rien de commun entre une symphonie
composée par Beethoven et le comportement naturel des liquides.
Cependant, on peut parler des thèmes d'une musique qui se mélangent
ou qui ne se mélangent pas, et de la même façon on
peut parler de différents liquides confrontés qui se mélangent
ou qui ne se mélangent pas, ainsi que le font par exemple de l'huile
et de l'eau.
De façon plus générale, peut-on utilement repérer
dans l'art et dans la musique, des effets équivalents à ceux
que l'on trouve dans les phénomènes naturels ? Notre réponse
est oui : on peut y repérer le fonctionnement semblable de paradoxes
semblables.
Qu'est-ce donc qu'un paradoxe ?
Un paradoxe est la confrontation de deux termes :
- deux termes qui ne peuvent être mis ensembles parce qu'ils
sont incompatibles,
- deux termes qui pourtant sont réellement mis ensembles.
Un exemple de paradoxe : une chose est vraie et elle est fausse
en même temps.
Rabelais nous a fait remarquer que "le rire est le propre de l'homme".
Un rire est précisément provoqué par une situation
paradoxale : deux choses ou deux situations sont incongrues l'une pour
l'autre, leur rapprochement nous semble invraisemblable, et pourtant nous
les rapprochons. Pour notre esprit, cette confrontation impossible et pourtant
réelle de choses contradictoires doit trouver une solution : nous
partons d'un éclat de rire. Cet éclat nous fait franchir
le paradoxe sans toutefois le résoudre, sans donner une solution
conciliant ses termes contraires.
Car c'est là le troisième aspect essentiel d'un paradoxe
: un paradoxe n'est pas solutionnable, on ne peut l'amadouer ou le
gommer, on ne peut que le traverser fugitivement et ressentir en nous l'effet
de cette traversée.
Le paradoxe est partout, dans tous les aspects de notre existence
et de l'existence de l'univers. Il est dans le rire, mais il est aussi
dans toute oeuvre d'art : sur un tableau deux endroits sont éloignés
mais ils ont la même couleur, ils sont par conséquent et dans
le même temps parfaitement rassemblés par la couleur et complètement
écartés par la distance.
Le plus modeste des instruments de musique pourra vous faire monter
la musique à travers la hauteur de ses notes, tout en la faisant
dans le même temps descendre en diminuant la force du son émis.
On trouve le paradoxe dans le rire et dans l'art des humains, mais
on le trouve aussi dans le fonctionnement intime de la matière :
les physiciens vous diront par exemple que les particules élémentaires
qui composent l'univers à l'échelle infinitésimale
fonctionnent toutes de façon paradoxale, la moindre particule pouvant
aussi bien être décrite comme un corpuscule bien localisable
et comme une onde insaisissable et inlocalisable. C'est ce que les physiciens
appellent "le paradoxe onde/corpuscule", et toute la théorie quantique
est fondée dessus.
Les mathématiques aussi sont fondées sur le fonctionnement
d'un certains nombre de paradoxes. Ainsi, pour construire le premier ensemble
de la théorie des ensembles, on déclare mettre dans un même
paquet toutes les choses qui sont le contraire d'elles-mêmes. Comme
cet ensemble ne contient rien, on l'appelle "l'ensemble vide", et c'est
avec lui que l'on construit le zéro, zéro qui sert à
son tour à démarrer et à construire l'ensemble de
tous les autres nombres.
Le contraire de "paradoxal", c'est "logique". En logique, une chose
est blanche ou elle est noire, mais elle ne peut pas être blanche
et noire à la fois.
Depuis ses débuts, la science ne cesse de rechercher les enchaînements
logiques repérables dans le fonctionnement de l'univers. Cette méthode
a jusqu'ici permis un progrès considérable des connaissances,
mais elle bute maintenant sur des paradoxes qui font aussi partie du fonctionnement
de l'univers, et la seule logique mathématique des équations
prépare mal à reconnaître et à comprendre ces
paradoxes.
Ainsi, la science actuelle ne peut admettre que toute matière
provoque un effet de gravité sur les autres (ce que l'on sait depuis
NEWTON) et que cet effet pourtant n'agisse pas au niveau de la galaxie
(ce que nous disent les observations des vitesses des étoiles que
l'on a faites depuis quelques dizaines d'années). Elle ne peut admettre
que l'effet de gravité soit à la fois existant et inexistant,
qu'il marche pour les pommes qui tombent sur la terre, pour la lune qui
tourne autour de la terre, pour la terre qui tourne autour du soleil, mais
qu'il ne soit pas vrai pour soleil qui tourne dans la galaxie. Pourtant,
à l'échelle de la galaxie les lois de la gravité apparaissent
fausses à 90 %. Pour sauvegarder la logique de l'effet de gravité,
la science se croit alors obligée d'inventer 90 % de matière
"sombre" ou "ombre", invisible, indétectée, et qu'il resterait
à découvrir.
Notre idée est que l'évolution de l'univers est impossible
à comprendre si l'on veut la comprendre comme une évolution
de type logique, et que l'on doit au contraire y voir un enchaînement
inéluctable et irréversible de situations paradoxales,
depuis le fonctionnement paradoxal des particules élémentaires,
jusqu'à celui des atomes, puis à celui de la vie organique,
puis aux organismes multicellulaires, puis aux animaux, puis au rire de
Rabelais.
L'art, d'avantage que la démarche scientifique, dispose des
instruments et de l'agilité qu'il faut pour jongler avec les paradoxes,
pour saisir des relations qui ne sont pas fondées sur des liens
logiques, mais qui sont fondées sur des liens paradoxaux. Cette
prédisposition de l'art en fait maintenant un moyen privilégié
pour comprendre le fonctionnement et l'évolution de l'univers, en
complément et en relais de l'approche seulement scientifique.
C'est dans cette optique que l'on propose ici d'introduire une nouvelle
explication des phénomènes naturels et des relations mathématiques,
une explication qui s'appuie principalement sur une nouvelle compréhension
des arts plastiques (architecture, peinture, sculpture) et sur une nouvelle
compréhension de la musique. En retour, les fonctionnements
naturels et les relations mathématiques nous serviront à
éclairer et à comprendre le fonctionnement de l'art et de
la musique.
Pour continuer sur ce thème, on propose les liens suivants :
- la notion d'évolution de l'univers
de paradoxe en paradoxe
- la notion de paradoxe au fondement de la nécessité
de l'art (ou le même texte en résumé)
(Avertissement important : les explications développées dans ce passage sont maintenant périmées. Elles sont remplacées par les développements présentés dans : "Une histoire de l'art en 12 périodes, révélatrice de l'évolution au fil des millénaires de la relation entre matière et esprit
La raison de cette modification de mes conceptions sont développées au chapitre 19.3.3 de l'Essai sur l'art, au passage concerné par sa note 9)
Parmi ses différents aspects, l'être humain est notamment
une dynamique qui se construit de l'enfant à l'adulte, une dynamique
qui fonctionne tout en se consolidant, et qui s'efforce de s'insérer
dans une dynamique plus grande qui est celle de sa société.
La dynamique de sa société est ce qu'elle est, et puisqu'elle
se construit par complexification progressive au fil des siècles,
elle cumule "de fait" tous les acquis dynamiques des siècles antérieurs
qui ont mené à son état présent et qui l'expliquent.
Mais chaque membre de la société doit lui aussi procéder
de cette façon : s'il veut tenir en tant que parcelle dynamique
dans la grande dynamique de la société, il doit lui aussi
trouver un moyen pour cumuler tout ce qu'il a acquis depuis sa naissance
et pour l'actualiser dans son comportement.
C'est là qu'intervient à notre avis la fonction de l'art,
car en se colletant avec le fonctionnement du paradoxe dynamique ultime
qui fonde son existence, l'artiste ne s'affronte pas seulement à
cette dynamique finale, mais à toutes les dynamiques qui sont incluses
dans cette dynamique et qui la construise. Maîtriser le paradoxe
qui fonde son existence adulte et actuelle, c'est donc implicitement faire
venir à jour et consolider tout ce qu'il a déjà été,
et tout ce qu'il a besoin de continuer à être pour tenir sans
se défaire dans sa société.
Dans les textes de ce site qui traitent de l'art, il est souvent dit
pour simplifier que : notre existence repose sur un paradoxe fondamental
qu'il est vital de saisir pour comprendre notre place vis à vis
des autres, et pour comprendre de façon générale notre
position dans la société et dans l'univers. Il est même
précisé dans l'introduction que,
puisque l'on doit en passer par comprendre une situation paradoxale, nous
employons pour ce faire un langage de formes qui permet aisément
de visualiser une situation paradoxale que les mots du langage verbal ne
sont pas aptes à facilement évoquer.
Il n'y a rien à redire à cela qui reste "une bonne raison"
de faire de l'art, mais il y a beaucoup plus à ajouter. Ce qu'il
faut en effet considérer, c'est que l'art n'est pas seulement un
moyen de comprendre et d'exprimer notre situation, mais qu'il est encore
plus fondamentalement le moyen pour un être humain, très précisément
d'être, de tenir, de durer, de ne pas s'effondrer, et cela grâce
à la possibilité qu'offre l'art de cumuler, de résumer
ce que l'on est. Pas de cumuler pour seulement comprendre et exprimer
ce que l'on est, mais pour rester au niveau de ce que l'on est, et pour
pouvoir s'appuyer dessus et aller plus loin.
À notre époque où l'art se vit en conserve au
musée, on a un peu de mal à repérer cet enjeu vital
que représente l'art, mais on peut rappeler à titre d'exemple
la fonction que donnaient aux statues les égyptiens de l'époque
pharaonique.
Les égyptiens pensaient que l'âme a toujours besoin d'un
corps pour se loger, et donc pour pouvoir exister. Pour cette raison ils
embaumaient le corps des morts, ce qui permettait à leur âme
de toujours avoir ce corps pour s'y loger dans l'éternité.
Mais les Dieux aussi avaient des âmes, et leurs âmes aussi
avaient besoin d'un corps.
Parce que manifestement ces corps manquaient aux Dieux, les humains
ont fabriqué des statues pour servir de corps où loger les
âmes des Dieux. En cela il ne s'agissait pas seulement de rendre
service aux Dieux, de les remercier ou de les adorer de quelque façon
: les Dieux étaient des éléments essentiels au fonctionnement
ordonné de l'univers, et procurer un logement à leur âme
était en définitive le moyen pour les humains de permettre
aux Dieux de continuer à exister, afin que les Dieux continuent
à organiser l'ordre du monde et qu'ils empêchent que l'univers
ne retourne au chaos originel dont il était sorti.
Faire des statues, ce n'était donc rien moins dans l'Égypte
pharaonique, que faire le nécessaire pour que l'univers ne s'effondre
pas.
C'est exactement ce sens là qu'il faut saisir, sauf qu'il ne
s'agit pas de suggérer que l'art empêche l'univers de s'effondrer,
mais plus modestement de suggérer que l'art permet à un être
humain de tenir, et l'empêche de s'effondrer.
sur la
notion de dimension
On renvoie aux textes suivants pour
aborder les différents aspects de notre point de vue sur cette
question qui, avec la notion de fonctionnement paradoxal, est au coeur
des conceptions développées sur ce site. Ces deux notions
sont d'ailleurs liées, puisque l'on propose de considérer
le saut d'une dimension à l'autre comme paradoxal, et non pas seulement
résultant de l'addition logique d'une dimension linéaire
supplémentaire.
- introduction au problème
des dimensions
- la question vue sous l'angle
mathématique
- la cause fondamentale de la
naissance d'une nouvelle dimension dans un phénomène
- ce que cette notion signifie
pour le fonctionnement de la société humaine
- ce que cette notion implique
pour la compréhension du fonctionnement de l'ADN et du vivant en
général
tableaux
récapitulatifs
Comme par hasard, mais ce n'est pas un hasard, ces deux tableaux fonctionnement
en 4 x 4 cases. Chaque ligne ou chaque colonne fonctionne en fait comme
l'espace/temps qui possède 3 + 1 dimensions . . . et pour la même
raison ainsi qu'il ressort du premier tableau
- tableau de l'enchaînement
des dimensions, d'un point de vue mathématique
- tableau de l'enchaînement
des 16 situations dynamiques paradoxales
(ce tableau vaut aussi bien pour les
phénomènes physiques que pour l'analyse de l'art et de la
musique)
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