Richard et Anna, Marion et Sophie, Cathy et Jean-Louis, conduits dans un minibus par le chauffeur indien Bipin en Rajasthan / Réception de Cathy et Jean-Louis à Mumbai chez Ramya, Shri et Mahesh, puis chez Rashmi et ses parents, et visite d'un jardin botanique avec Maithili. | Circuit en Rajasthan / Séjour à Mumbai |
3 au 16 mars au Rajasthan et du 16 au 22 mars 2013 à Mumbai |
Mais le lendemain matin, à deux pas de l'hôtel, c'est bien un temple hindou dont nous traversons l'esplanade et où nous pénétrons pieds nus. Assez curieusement, quatre tableaux de Maharânâs, apparemment de quatre époques différentes et ornés chacun d'un collier de fleurs, sont suspendus aux piliers qui encadrent le sanctuaire au fond duquel est nichée la divinité sculptée dans un seul bloc de pierre noire. Il s'agit du temple Jagdish ji, qui fut construit en 1651 par le Maharânâ Jagat Singh Ier. Il est dédié au Seigneur Vishnu (Laxmi Narayan), le conservateur de l'Univers, qui est entouré du Seigneur Ganesh, du Dieu Soleil, de la Déesse Shakti et du Seigneur Shiva, placés dans quatre sanctuaires périphériques. Le Śikhara (pic de montagne, en sanskrit) est toujours aussi chargé de sculptures, danseuses, éléphants, chevaux, musiciens, personnages fantastiques mi-hommes mi-bêtes, paons stylisés, lions dressés rugissants. Parfois, il semble que le sculpteur se soit lassé des sujets convenus, et j'ai l'impression qu'il s'est défoulé en représentant un accouplement de chiens par exemple. Le style Indo-Aryen de ce temple correspond à une 'Vastu shastra' ('vāstu śāstra', science de la construction ou architecture) qui tient compte de critères astronomiques et astrologiques en rapport avec les cinq éléments, Terre, Eau, Feu, Air, Ciel, et les planètes. Le site en lien montre l'évolution de la codification des principes selon lesquels furent conçus les temples depuis les époques les plus reculées jusqu'à aujourd'hui. Ces préceptes reviennent au goût du jour depuis quelques dizaines d'années et servent à conseiller sur l'implantation et l'aménagement intérieur des logements, un peu comme le Feng-shui, plus connu en Occident. - Photos : Udaipur, temple Jagdish ji. -
Udaipur, c'est la ville du rânâ Udai Singh II. En 1567, après la troisième mise à sac de sa forteresse de Chittorgarh, capitale du Mewâr, par l'empereur moghol Akbar, il s’enfuit avec son clan et se réfugie dans les ravines des Ârâvalli. En 1569, il fonde Udaipur que son fils, monté sur le trône après sa mort en 1572, doit défendre contre plusieurs attaques des Moghols. Le Mewâr ne sera jamais sous suzeraineté musulmane et ne sera intégré au Rajasthan qu'en 1949. Nous traversons le City Palace, ensemble de palais construits à des époques successives, pour nous rendre sur l'embarcadère où nous prenons le bateau pour une promenade sur le lac de retenue Pichola. Nous ne pouvons pas ignorer que le dieu Soleil est une des divinités favorites des Maharânâs. Il semble même que l'un d'eux ait eu le péché mignon de vouloir se prendre pour le dieu lui-même, car on trouve partout des représentations du soleil personnifié sous la forme d'un visage d'homme avec une paire d'avantageuses bacchantes retroussées ! Il n'y a pas eu que Louis XIV à se faire appeler le Roi-Soleil ! - Photos : Udaipur, temple Jaigdish ji - City palace. -
Des algues filandreuses vert vif s'accrochent au mur à la limite air-eau, signe d'une relative propreté du lac aux eaux pourtant opaques. Une autre preuve de sa bonne santé, c'est la quantité d'oiseaux qui y pêchent. Je retrouve mon ami le cormoran, des quantités de canards, colverts ou autres, qui se laissent balloter mollement et se contentent de s'envoler au dernier moment devant l'étrave de notre bateau-promenade, courant sur l'eau dans un jet continu d'éclaboussures et un grand battement d'ailes pour se reposer à peine un peu plus loin. Assises sur un escalier, une dizaine de lavandières aux vêtements multicolores bavardent en effectuant leur tâche les pieds dans l'eau. En haut des marches, des rambardes supportent le linge qui sèche. Une nuée de pigeons s'envole devant une nouvelle arrivée. Sur le quai, une vache se dirige vers la grande arche qui donne sur la ville. - Photos : Algues du lac Pichola - Cormoran - Lavandières -
Nous longeons un palais du XVIIIe siècle érigé sur une île artificielle et transformé maintenant en hôtel, le Taj Lake Palace, où j'admire un grand arbre (un pin parasol ?) qui a réussi à pousser malgré l'espace exigu et dont le feuillage sombre tranche sur la blancheur éclatante du monument. Des bougainvillées rose vif épousent les arcades fines qui surplombent le lac. Une grande barque de l'ancien temps aux allures de bac offrait à ses passagers de haut rang un escalier tapissé de rouge pour accéder au "château arrière" ou dunette entourée d'une rambarde également colorée de rouge. Un canot plus modeste invite à la promenade amoureuse. - Photo : Udaipur, Taj Lake Palace sur le lac Pichola. -
Nous faisons halte au palais de Jag Mandir construit sur une île du lac de 1551 à 1651. L'histoire en a retenu deux anecdotes. Lorsque le prince Khurram (le futur empereur Shah Jahan) se rebella en 1623 contre son père, l'empereur moghol Jahângîr, le Maharana Karan Singh le protégea en l'hébergeant au City Palace avec son épouse Mumtaz Mahal et leurs deux fils Dârâ Shikôh et Aurangzeb. Puis la famille fut transférée dans le palais de Gul Mahal sur l'île du lac et resta sous la protection du Mewâr jusqu'en 1624. Ce geste ne fut pas oublié, et une amitié s'instaura plus tard avec l'Empire moghol. Plus de deux siècles plus tard, lors de la Révolte des Cipayes en 1857, le Maharana Swroop Singh sauva un certain nombre de familles européennes, principalement des femmes et des enfants venant de la ville de Neemuch, qui trouvèrent refuge dans le palais de Jag Mandir. - Photos : Udaipur, lac Pichola, barques traditionnelles. -
Mais moi, je retiens de l'île trois choses bien différentes : tout d'abord ses petits écureuils qui se poursuivent par terre et dans les arbres sans se préoccuper le moins du monde de notre présence. Ensuite, j'ai aperçu furtivement de grands échassiers blancs près de la rive boisée, celui qui s'envolait avait un bec jaune et des pattes grises, tandis que l'autre, debout dans l'eau peu profonde, paraissait avoir un bec gris. Deux de leurs congénères avaient élu domicile sur la cime des arbres. J'ignore s'il s'agissait de grands hérons blancs, ou de grandes aigrettes. Sur les sources que j'ai consultées, l'aigrette vole avec le cou en S si fermé qu'il s'escamote sous son corps, ce qui n'était pas le cas de l'oiseau que j'ai photographié. Enfin, juste avant de descendre de l'île, Anna aperçoit une drôle de bête sur la haie bien taillée, un reptile, manifestement, mais pourvu d'une crête et d'une peau en écailles très dessinées : il s'agit d'un petit Agame arlequin ou Caméléon (Calotes versiculor). Cela me rappelle que nous avons aussi vu une sorte de margouillat qui chassait les insectes au plafond de l'hôtel-restaurant à Mandawa. C'était sans doute un Gecko domestique asiatique (Hemidactylus coctaei). - Photos : Udaipur, Lavandières - Ablutions devant le temple. - Ci-dessous : Héron blanc ou grande aigrette ? - Caméléon -
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