Richard et Anna, Marion et Sophie, Cathy et Jean-Louis, conduits dans un minibus par le chauffeur indien Bipin en Rajasthan / Réception de Cathy et Jean-Louis à Mumbai chez Ramya, Shri et Mahesh, puis chez Rashmi et ses parents, et visite d'un jardin botanique avec Maithili. | Circuit en Rajasthan / Séjour à Mumbai |
3 au 16 mars au Rajasthan et du 16 au 22 mars 2013 à Mumbai |
Les Indiens s'adaptent vite. Depuis quelques années, le Rajasthan est remarquablement bien vendu comme "produit touristique" en France, et donc parmi ceux qui gravitent autour des centres principaux d'attraction, nombreux sont ceux qui balbutient quelques mots de français. Le guide du Routard est bien sûr aussi passé par là, et quelques lieux sont sélectionnés pour leur attrait particulier. Il en est ainsi de ce restaurant entièrement meublé et aménagé sur le thème du paon et qui, effectivement, nous plaît beaucoup. Même les serviettes sont superbement pliées, et bien sûr les menus artistiquement décorés. Le cadre y est calme et paisible, c'est un plaisir d'y faire une pause. Comme dans tous les endroits où Bipin nous déposera, il y a une salle pour les touristes (occidentaux et indiens) et les chauffeurs mangent, soit dans une salle séparée (ici, à l'étage), soit ailleurs, dans un lieu sans doute plus indien et moins cher (même si, pour nous, le prix des repas est vraiment dérisoire, surtout en mangeant végétarien).
Devant un magasin de vêtements, un employé nous montre comment imprimer à la main un tissu. Sur son établi, il a posé des tampons de toutes tailles, des récipients emplis de différentes teintures, un chiffon bariolé comme celui d'un artiste peintre qui y essuierait ses pinceaux, et un rectangle de tissu blanc. C'est comme un jeu. Il désigne Anna et lui demande d'appliquer un premier tampon sur la surface. Il faut appuyer bien fort, et même donner un coup de poing. Il le retire avec emphase et montre le résultat : la silhouette rouge d'un éléphant caparaçonné avec son cornac et un passager. C'est Marion qui prend la suite. L'affaire est plus délicate. Il s'agit de placer un tampon plus petit, enduit d'une autre couleur, en prenant soin de l'insérer entre des repères. Evidemment, notre mentor l'aide. Elle donne un bon coup pour imprimer la couleur en profondeur et il dévoile l'oeuvre. Un rouge plus clair est venu emplir certaines plages du dessin.
C'est maintenant le tour de Sophie. Elle procède de même avec un troisième tampon : du violet vient souligner et rehausser les formes. Une dernière application ajoute la touche de vert finale. Une photo s'impose auprès du professeur ! Il demande à son jeune assistant de lui apporter divers tissus imprimés et nous propose d'essayer de distinguer ceux qui ont été faits manuellement de ceux qui sont passés dans une machine. C'est simple, pour les impressions manuelles, il arrive toujours un moment où l'on distingue un décalage. Le temps de discuter, et le tissu qui a été plongé dans un liquide pour accélérer le processus, puis exposé au soleil, a vu ses couleurs virer au clair ! Comme pour une céramique peinte et passée au four, les couleurs changent, c'est étonnant. On nous conduit ensuite à l'atelier au-dessous (ce sont toujours des hommes qui travaillent aux machines à coudre) et Richard se fait faire un costume sur mesure qui lui sera livré directement à l'hôtel le soir même.
Cet éventail extraordinaire d'activités artisanales, c'est un des nombreux charmes de l'Inde. En France, il est très rare de pouvoir observer comment se font les choses. Une grande partie de nos biens est fabriquée à l'étranger, et le peu de production française est centralisée dans des usines où l'on n'entre pas comme ça. Il faut montrer patte blanche pour les visiter. Ici, c'est tout le contraire, nous sommes invités à voir, à toucher, à échanger nos impressions et discuter, afin d'en venir peut-être, au bout du compte, à acheter, mais les Indiens donnent l'impression d'avoir le temps et ne s'énervent pas de nos réticences, atermoiements, hésitations. Beaucoup de gens travaillent dans la rue, dans de petites échoppes ouvertes à tout venant, dans les champs ou des activités de plein air comme les nombreuses briqueteries.
A la suite d'un guide, nous nous engageons dans des ruelles qui forment le bazar, un mot issu du persan bāzār qui signifie le marché. A un moment donné, nous nous faufilons parmi les chalands devant les marchands d'étoffes. Imaginez : un réduit tout en longueur avec des étagères au fond emplies de tissus multicolores soigneusement pliés. Sur les matelas qui recouvrent le sol, les femmes en sari se sont avancées déchaussées et se sont commodément installées. Le vendeur (c'est toujours un homme) va chercher à quatre pattes ses tissus qu'il étale devant sa clientèle féminine. Ce sont des articles pour les mariages, l'affaire est grave et il faut prendre son temps, chacune donne son avis et le commerçant argumente. La future épousée ne décide pas seule : il y a la mère, les soeurs, les tantes et grands-mères. Plus loin, la place manque, qu'à cela ne tienne ! Des chaises sont installées en bordure de la boutique où ces dames s'asseyent. Il ne manque plus que le thé ou le café, qui probablement ont été proposés. En sortant, nous emplissons nos yeux des couleurs éclatantes des étals de friandises. Un bruit de moteur annonce le vendeur de jus de canne à sucre fraîchement pressée avec un demi-citron. Deux chaises en bordure de la rue, ça y est, le troquet est installé, nous pouvons boire tout notre soûl cette boisson douce et discrètement acide qui désaltère le passant assoiffé. - Photos prises par Anna dans le bazar. -
Je pense à nos enfants qui ont tellement de mal à obtenir des petits boulots avant l'âge de 16 ans, c'est même interdit par la loi, et qui n'ont aucune idée du monde du travail et des métiers existants au moment où on leur demande de s'orienter dans leurs études. Certes, ces artisans et paysans ne vivent pas comme Crésus, mais c'est à peine si nous rencontrons au cours de ces deux semaines trois ou quatre mendiants : l'Inde - en tout cas les villes du Rajasthan qui ponctuent notre voyage - déploie une grouillante activité et montre un dynamisme tonique, malgré l'immense problème de sa démographie galopante. - Photos prises par Anna dans le bazar. -
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