On les rencontre partout dans la BD. Ce sont de petits mots qui traduisent le bruit ou le son des objets qu'ils représentent. En d'autres termes, ils servent à bruiter une scène de BD. Ces mots reproduisent phonétiquement tous les bruits de la nature , bien qu'il existe un vocabulaire assez bien réalisé pour la BD, chaque auteur peut inventer ses propres onomatopées pour décrire au mieux le son qu'il veut exprimer.
Le nombre de lettres et leur répétition indiquent au lecteur le poids de l'objet qui tombe, la sonorité plus ou moins aigue ou grâve, simplement en multipliant des lettres.
Prenons un exemple :
CRAC : correspond à un petit écrasement d'un insecte par exemple alors que CRAAAAAC correspondra à un objet très lourds qui écrase.
Il est a noter que la démultiplication des lettres :
" O " et " U " évoquent des sons grâves tel que BOUUUM.
" I " suggèrera des sons aigues DRIIING
" A " quand à lui produira des sons secs voir métalliques CRAAAAC
Bien sur il n'y a aucune orthographe à ces mots et l'auteur est donc libre de moduler et combiner toutes les sonorités qu'il souhaite exprimer.
Outre la multiplication des lettres et son allongement par la répétition de certaines lettres, l'auteur peut aussi augmenter son effet par la typographie qu'il emploi pour écrire ces mots. En augmentant la taille de la police de caractères , l'encrage des lettres, la grosseur , la largeur , le type de police ( non régulière en forme de vaguelette ou au contour strié ou mou).
La variation de la taille peut :
si elle augmente vers la fin évoquer un son qui grandit , qui se rapproche.
si elle diminue vers la fin exprimer l'ettouffement, ou l'éloignement du son .
L'auteur peut tout aussi bien exprimer la vibration du son en faisant trembler ou dégouliner sa typographie.
Admirez ci-dessus la variation de typographie, les images sont tirées du même album.
Dans tout les cas, il faut que l'effet sonore ne viennent pas écraser l'histoire et le reste du récit. Tout comme une musique de film ou (BOF), les onomatopées doivent illustrer le propos et renforcer le récit. Une BOF n'a jamais rendu à un film un bon scénario.
A noter une mention spéciale pour Matthieu Bonhomme qui a su créer une BD sans dialogue basé uniquement sur l'emploi des onomatopées et on se surprend a dévorer " L'âge de raison " sans que les mots nous manque pour comprendre cette formidable histoire graphique et sonore.
Illustration ci dessus de l'âge de raison édition CARABAS auteur : Matthieu Bonhomme
Illustration de la page de Jacques Tardi "adieu Brindavoine" édition CASTERMAN
Illustration : les tuniques bleues de Louis Salvarius et Raoul Cauvin