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fiche
de synthèse : 2ème ligne, 3ème colonne
les
liens de ce tableau vous permettent de rejoindre chacune des 15 autres
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L'idée
:
(même texte
de la première case de cette ligne)
Les
4 étapes de l'évolution du phénomène physique
qui conduit à la naissance de la turbulence, du fait de l'augmentation
progressive des différences de vitesses internes au fluide :
Le
phénomène physique caractéristique de la 3ème
étape de cette évolution :
Lorsque la différence
de vitesses entre deux couches laminaires devient trop élevée,
ces couches se cisaillent et se morcellent au contact l'une de l'autre.
Ces morceaux sont l'occasion pour les deux parties trop hétérogènes
du fluide de s'interpénétrer et de créer une zone
tampon qui va à vitesse intermédiaire.
À ce stade le fluide
n'a pas encore trouvé une façon continue de faire progresser
en lui ses différences de vitesses et il procède par intermittences,
par répétition d'interpénétrations locales.
|
|
une illustration du
caractère discontinu et morcelé de la zone frontière
:
l'écoulement
cisaillé derrière une voile de bateau trop bordée
[d'après photo
d'Eric Twiname, extraite du "Nouveau Cours de navigation des Glénans"
aux éditions du Seuil]
|
principe de l'interpénétration
discontinue et répétifive : dès que deux régions
du fluide en contact atteignent un écart de vitesse insoutenable,
il se produit une cassure qui annule complètement ce différentiel
et lui permet de recommencer à enfler. Le différentiel de
vitesse recommence alors à s'accuser jusqu'au retour d'un nouveau
point où il devient excessif : tout se brise à nouveau et
le processus recommence et se répète de façon similaire
|
Le
nom donné au paradoxe qui caractérise cette situation :
rassembler / séparer
Pourquoi
? : Dans une telle dynamique une partie d'une couche laminaire
se sépare de la couche à laquelle elle appartient pour se
rassembler, s'interpénétrer avec une partie d'une autre couche
qui va en sens contraire ou qui va à une vitesse trop antagoniste
de la sienne.
On peut envisager ce paradoxe
d'une seconde manière : par ces interpénétrations
répétées deux couches laminaires se rassemblent, mais
ces rassemblements se produisent localement, donc en des lieux nécessairement
écartés. Les rassemblements se produisent par conséquent
séparément les uns des autres.
Dans
certaines situations, le fonctionnement de la société humaine
présente des analogies avec celui de ce phénomène
physique. Cela peut se lire dans l'art, car les artistes se sont alors
efforcé de mettre à nu les relations paradoxales qu'il implique
entre chaque individu et le reste de sa société : chacun
alors fait l'expérience de pénétrer dans une couche
ou une classe sociale qui n'est pas la sienne (il se rassemble avec ceux
qui en font déjà partie), et ressent à cette occasion
l'effet de séparation que cela implique de quitter les siens. Inversement,
il ressent aussi comment sa culture le garde rassemblé avec ceux
de son ancienne classe, et il ressent la frontière persistante (la
séparation) qui en résulte et qui l'empêche de parfaitement
s'intégrer dans son nouveau milieu social. |
Comment
ce paradoxe "rassembler / séparer" se manifeste dans les arts
visuels et dans l'architecture :
Exemple
d'expression analytique (ses 2 aspects incompatibles sont séparés
dans notre perception) :
Exemple
d'un dossier de chaise de Mackintosh : certains éléments
provoquent des divisions de la forme, la sépare en diverses parties.
Ainsi, dans le croquis de gauche, des reliefs verticaux séparent
des bandes verticales, tandis qu'un changement de sens sépare la
partie horizontale haute du reste du dossier.
Mais
par ailleurs (croquis de droite), des points forment un groupe très
apparent. Ils se rassemblent ainsi dans note vision, alors qu'ils appartiennent
à des surfaces que les divisions précédentes avaient
séparées.
Exemple
d'expression synthétique (ses 2 aspects
incompatibles sont inséparables dans notre perception) :
Un
élément provoque un effet de division et de séparation
tellement systématique que cet effet unifie l'oeuvre, ce qui rassemble
donc toutes ces divisions dans le même effet.
Ou bien un trait rassemble deux
endroits en les faisant se rejoindre dans un sens, tout en provoquant simultanément
un effet de séparation dans l'autre sens.
L'exemple
caractéristique d'architecture à garder à l'esprit
pour se souvenir du paradoxe "rassembler / séparer" :
Mackintosh - la
salle de réception pour la "Maison d'un Amateur d'Art" dont
le principe systématique de division et subdivision en traits verticaux
terminés par des boules, rassemble toute la pièce dans le
même effet de fines divisions verticales terminées par des
boules.
Comment
ce paradoxe se manifeste dans la musique :
Exemple
d'effet analytique (qui s'entend par l'évolution au fur et
à mesure que le temps passe) :
Les différentes parties
de la musique se rassemblent de façon répétée
dans des impasses où elles se coincent. Cette résolution
des conflits peut provoquer l'étouffement répété
de la musique, ou bien au contraire se résoudre par des éclats
répétés.
Exemple
d'effet synthétique (qui s'entend à chaque instant)
:
Un fil musical bien compact
et bien continu rassemble toute la musique, tout en marquant continuellement
de brusques changements de direction ou de vitesse qui séparent
nettement des moments qui sont chacun repérables de façon
bien distincte.
Pour
davantage de développements sur ce fonctionnement paradoxal qui
rassemble en séparant :
-
dans les phénomènes physiques et dans l'évolution
de la société occidentale
- en architecture
(l'art nouveau 2ème type - autour de 1900) :
Mackintosh - la salle de réception
pour la "Maison d'un Amateur d'Art"
Mackintosh - une chaise
Gaudi - la Sagrada Familia de Barcelone
Olbrich - la porte d'entrée
de la maison Glückert à Darmstadt
-
en musique :
dans le chant grégorien
(jusque vers le Xème siècle)
Pour
des exemples d'arts plastiques et d'architectures où ce paradoxe
se combine avec d'autres :
avec 3 autres paradoxes
associés à égalité, relativement bien séparés
sur des formes distinctes (fonctionnement en point) :
- dans la
Vénus de Lespugue (environ 21 000 ans avant JC), il est le 2ème
paradoxe analysé
- dans des gravures sur
roc du Val Camonica en Italie
(environ 4 000 avant JC), il passe au 1er rang
avec 3 autres paradoxes
associés à égalité, relativement mélangés
sur les mêmes formes (fonctionnement en classement) :
- dans des gravures sur
roc à Bohuslän
en Scandinavie (environ 1 000 avant JC), il est encore au 1er rang
- dans le
Parthénon d'Athènes en Grèce (5ème siècle
avant JC), il est toujours au 1er rang
- dans
l'architecture romane (environ de 1000 à 1150 après JC),
il est le 4ème paradoxe analysé
dernière
mise à jour de cette fiche : 26 septembre 1999