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L'idée :
(vaut pour les 4 étapes de la 1ère ligne du tableau)
Lorsqu'un corps s'échauffe et passe progressivement de l'état solide à l'état liquide, le comportement de ses atomes se modifie par étapes. Dans l'état solide initial, les atomes sont fermement tenus en place dans un réseau collectif où ils sont totalement solidaires les uns des autres. Au fur et à mesure que la température s'élève, chaque atome prend de plus en plus d'indépendance par rapport aux autres et, dans l'état liquide final, les atomes ne tiennent plus entre eux que par des liaisons faibles et extrêmement transitoires, ce qui explique, précisément, le comportement fluide du matériau. L'idée est que dans certaines circonstances historiques, le même type d'évolution peut s'observer dans les relations humaines : à un moment donné la complète solidarité de groupe, puis progressivement les individus prennent de l'indépendance et deviennent de moins en moins solidaires les uns des autres. L'histoire de l'art garde la trace de cette évolution, car chaque étape de cette évolution repose sur une situation contradictoire (paradoxale) qui est l'enjeu principal que l'artiste s'efforce de saisir à travers son art : afin de se comprendre lui-même, et afin de comprendre sa place dans la société et par rapport à l'ensemble de l'univers. |
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Le nom donné au paradoxe qui caractérise cette situation :
le centre à la périphérie
Pourquoi ? : Dans un tel réseau, où tous les atomes s'appuient les uns sur les autres, de chacun on peut dire qu'il est
au centre des autres et qu'il fait simultanément partie de la périphérie des autres. Ce qui est au centre est donc en même temps à la périphérie.
Dans certaines situations, le fonctionnement de la société humaine présente des analogies avec celui de ce phénomène physique. Cela peut se lire dans l'art, car les artistes se sont alors efforcé de mettre à nu les relations paradoxales qu'il implique entre chaque individu et le reste de sa société : chacun se ressent comme "le" centre du monde, et se ressent simultanément entouré de tous côtés par ses semblables, donc par autant d'autres "centres du monde" |
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L'exemple
caractéristique d'architecture à garder à l'esprit
pour se souvenir du paradoxe du centre à la périphérie :
Michel-Ange - le pavage du Capitole de Rome
Comment
ce paradoxe se manifeste dans la musique, où il signifie "partout et tout autour, du semblable" :
Effet analytique (qui s'entend par l'évolution au fur et à mesure que le temps passe) :
Monotonie au fil du temps.
Ce sont toujours des choses ou des effets semblables qui reviennent, de
la même façon que ce sont toujours des atomes semblables qui
reviennent quand on se déplace dans le réseau cristallin.
Effet synthétique
(qui s'entend à chaque instant) :
Des thèmes s'entrelacent,
ou bien un thème est constamment entouré par les circonvolutions
d'un autre thème, de la même façon que les atomes d'un
réseau cristallin sont dans toutes les directions entourés d'autres atomes.
La notion de choeur est
aussi utilisée pour cet effet, car dans un choeur on entend des
voix semblables qui s'entourent les unes les autres.
Au piano, ce peut être
la frappe simultanée de plusieurs notes, formant ainsi un groupe
de notes qui s'entourent mutuellement.
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Pour
davantage de développements sur ce fonctionnement paradoxal qui
reporte l'équilibre central sur l'ensemble de la périphérie
:
-
dans les phénomènes physiques et dans l'évolution
de la société occidentale
- en architecture
(le style dit maniériste en art - XVIème siècle)
:
Michel-Ange : le pavage du Capitole
de Rome
Palladio : la façade
de San Francesco della Vigna à Venise
-
en musique :
dans l'Ars Antiqua (fin du
XIIIème siècle)
dans l'Ars Nova (XIVème
siècle)
dans un Canon de l'époque
Renaissance (XVème siècle)
Pour
des exemples d'architectures où ce paradoxe se combine avec d'autres
:
avec 3 autres paradoxes
associés à égalité, relativement mélangés
sur les mêmes formes (fonctionnement en classement) :
- dans l'art
gothique au 14ème siècle, il est le 2ème paradoxe
analysé
l'un des paradoxes enrôle
les 3 autres à son service (fonctionnement en organisation) :
- dans l'art
gothique flamboyant du 15ème siècle, il se met au service
du paradoxe "relié / détaché"
- dans l'art
gothique flamboyant du 16ème siècle, c'est lui qui enrôle
à son service trois autres paradoxes
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