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Le
nom donné au paradoxe qui caractérise cette situation :
fermé / ouvert
Pourquoi
? : Sans arrêt une molécule est
happée par un réseau de liaisons faibles, elle est faite
prisonnière, mais aussitôt ce réseau doit la lâcher
car c'est un autre réseau qui maintenant la happe. Ces multiples
réseaux se neutralisent mutuellement, et finalement la molécule
n'appartient à aucun en particulier. Tirée par-ci et tirée
par-là, chaque molécule suit finalement son chemin en toute
liberté.
Cette situation paradoxale
on aurait pu l'appeler "libre / prisonnier", et parfois c'est à
cet aspect là qu'il faut songer pour analyser sa traduction dans
l'art et en particulier dans la musique. Mais pour mieux caractériser
la façon dont elle se traduit souvent dans l'architecture, nous
avons préférer l'appeler "fermé / ouvert" : fermée
comme la cage du prisonnier, ouverte comme sa cage quand il est libéré.
Dans certaines situations, le fonctionnement de la société humaine présente des analogies avec celui de ce phénomène physique. Cela peut se lire dans l'art, car les artistes se sont alors efforcé de mettre à nu les relations paradoxales qu'il implique entre chaque individu et le reste de sa société : chacun est alors impliqué dans des réseaux de solidarités qui l'attachent aux autres, mais ces liens sont tellement multiples, tellement sans cesse remis en cause par d'autres liens et par d'autres solidarités, que finalement l'individu se retrouve comme libéré de tous ces liens. Il est toujours conditionné par la dynamique de son groupe, emporté par elle, plus que jamais même dans un sens. Mais il est emporté dans tellement de directions contradictoires et incohérentes entre elles qu'il en éprouve la sensation d'aller ou bon lui semble, qu'il en éprouve la sensation de ne pas suivre le groupe qui pourtant l'entraîne à tout moment et dans tous les sens |
Expression
synthétique (ses 2 aspects incompatibles sont inséparables
dans notre perception) :
Notre
perception hésite constamment entre les aspects fermés et
les aspects ouverts qui sont proposés par une même forme.
Ainsi en va-t'il pour une colonnade qui se referme en boucle : en même
temps précisément qu'on lit comment son parcours circulaire
se referme, on lit la transparence qu'elle propose dans le sens radial.
L'exemple
caractéristique d'architecture à garder à l'esprit
pour se souvenir du paradoxe "fermé / ouvert" :
Boullée -
le projet d'opéra pour la
place du Carrousel à Paris.
On peut aussi avoir à
l'esprit des coupoles à colonnade bien connues (Panthéon
de Paris ou dôme du Capitole de Washington), qui opposent le bouclage
de leur forme circulaire à l'ouverture panoramique de leur colonnade
Comment
ce paradoxe se manifeste dans la musique où il signifie "prisonnier
/ libre" :
Effet analytique (qui
s'entend par l'évolution au fur et à mesure que le temps
passe) :
Par exemple alternance de
saccades rapides puis de longs repos sur une même note, de telle
sorte qu'à certains moments les notes se bousculent les unes contre
les autres et s'accrochent les unes aux autres, tandis qu'à d'autres
moments une note continue librement sans buter sur une autre. Cet effet
est particulièrement sensible dans le chant, par le "soulagement"
de la respiration et de la voix lors des épisodes de repos.
Effet synthétique (qui s'entend à chaque instant) :
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Pour
davantage de développements sur ce fonctionnement paradoxal qui
fait à la fois ouvert et fermé :
-
dans les phénomènes physiques et dans l'évolution
de la société occidentale
- en architecture
(le style de l'époque dite révolutionnaire - fin du XVIIIème
siècle) :
Boullée : projet d'opéra
pour la place du Carrousel à Paris
Soane : le Breakfast Parlour du
musée Soane de Londres
-
en musique, où il mérite plutôt d'être appelé
"prisonnier / libre" :
dans le chant grégorien
(jusque vers le Xème siècle)
dans l'Ars Nova (XIVème
siècle)
dans un Canon de l'époque
Renaissance (XVème siècle)
dans une musique de J.S. Bach
(début du XVIIIème siècle)
Pour
des exemples d'architectures où ce paradoxe se combine avec d'autres
:
avec 3 autres paradoxes
associés à égalité, relativement mélangés
sur les mêmes formes (fonctionnement en classement) :
- dans
l'architecture romane (environ de 1000 à 1150 après JC),
il est le 1er paradoxe analysé
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