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fiche de synthèse : 1ère ligne, 2ème colonne
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L'idée :       (même texte de la première case de cette ligne)
 
Les 4 étapes de l'évolution du phénomène physique qui mène de l'état solide à l'état liquide :
0
1
2
3
Le réseau solide des atomes, fermement bloqués les uns contre les autres par leurs liaisons chimiques réciproques
Les atomes s'agitent frénétiquement, mais sans quitter leur position dans le réseau
L'amorce de la fusion : certains atomes commencent à quitter leur place
L'état liquide : les atomes bougent librement les uns par rapport aux autres, ils ne sont plus tenus entre eux que par des liaisons faibles et très transitoires
 
Le phénomène physique caractéristique de la 2ème étape de cette évolution :
La situation est celle d'un réseau cristallin d'atomes que l'on a chauffé à forte température, tout en le maintenant à l'état solide : chaque atome du réseau s'agite frénétiquement en tous sens, mais il reste encore retenu à la même place dans le réseau. Bref, il s'agite sur place.

Le nom donné au paradoxe qui caractérise cette situation :   entraîné / retenu
Pourquoi ? :   L'atome est perpétuellement entraîné à partir ailleurs, mais en même temps il est constamment retenu à une même place centrale fixe dont sa trajectoire ne parvient pas à s'écarter.
 
 
 

Dans certaines situations, le fonctionnement de la société humaine présente des analogies avec celui de ce phénomène physique. Cela peut se lire dans l'art, car les artistes se sont alors efforcé de mettre à nu les relations paradoxales qu'il implique entre chaque individu et le reste de sa société : chacun alors adhère à un réseau collectif dans lequel il n'envisage pas de quitter la place exacte qui lui est assignée, et pourtant se ressent libre et autonome, jamais contraint de se tenir à cette place fixe
 
Comment ce paradoxe "entraîné / retenu" se manifeste dans les arts visuels et dans l'architecture :
Expression analytique (ses 2 aspects incompatibles sont séparés dans notre perception) :
Une forme en creux nous attire parce qu'elle nous enveloppe, et nous ressentons cet enveloppement en nous plaçant imaginairement au plus profond de son creux.
Mais notre attirance vers ce creux est contrariée par la perception d'un contre-coin saillant qui occupe déjà le creux, nous en barre l'accès, nous retient de nous y installer.
 
Expression synthétique (ses 2 aspects incompatibles sont inséparables dans notre perception) :
Notre perception hésite constamment entre deux creux similaires dont les enveloppements nous attirent de la même façon. Chacun nous attire, et par l'effet même de cette attirance chacun nous retient de nous laisser attirer par le second.
 

L'exemple caractéristique d'architecture à garder à l'esprit pour se souvenir du paradoxe "entraîné / retenu" :
Le Bernin  -  la place Saint-Pierre à Rome dont la colonnade en ellipse propose ainsi deux creux symétriques qui se concurrencent mutuellement
 
 

Comment ce paradoxe se manifeste dans la musique :
Effet analytique (qui s'entend par l'évolution au fur et à mesure que le temps passe) :
La mélodie s'agite librement en tous sens, mais cette agitation frénétique toujours ramène sur la même note.

Effet synthétique (qui s'entend à chaque instant) :

une note obstinément fixe s'entend en même temps qu'un fil musical qui lui s'agite continuellement : donc tout le temps c'est fixe et tout le temps cela s'agite
ou bien plusieurs voix s'entremêlent de telle sorte qu'il y en a toujours une qui est en train de revenir sur un point fixe que les autres quittent
(cet effet est spécialement caractéristique dans "Le chant des oiseaux" de Clément Jannequin)
 

Pour davantage de développements sur ce fonctionnement paradoxal qui entraîne ailleurs tout en retenant sur place :
- dans les phénomènes physiques et dans l'évolution de la société occidentale
- en architecture (le style baroque et le style classique - XVIIème siècle) :
        Le Bernin : la place Saint-Pierre à Rome
        Louis-le-Vau : la façade d'entrée du château de Vaux-le-Vicomte
- en musique :
        dans l'Ars Antiqua (fin du XIIIème siècle)
        dans l'Ars Nova (XIVème siècle)
        dans un Canon de l'époque Renaissance (XVème siècle)
        dans un Canon de l'époque maniériste (XVIème siècle)
        dans "Le chant des oiseaux" de Clément Jannequin (XVIème siècle)
 
Pour des exemples d'architectures où ce paradoxe se combine avec d'autres :
avec 3 autres paradoxes associés à égalité, relativement mélangés sur les mêmes formes (fonctionnement en classement) :
- dans l'art gothique au 14ème siècle, il est le 3ème paradoxe analysé
l'un des paradoxes enrôle les 3 autres à son service (fonctionnement en organisation) :
- dans l'art gothique flamboyant du 15ème siècle, il est au service du paradoxe "relié / détaché"
- dans l'art gothique flamboyant du 16ème siècle, il est au service du paradoxe du "centre à la périphérie"

dernière mise à jour de cette fiche : 19 août 2007

 

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