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L'idée : (vaut pour les 4 étapes
de la 4ème ligne du tableau)
Lorsqu’un tourbillonnement fluide ne parvient plus à faire grandir ses structures : - d’abord il se referme sur lui-même, transformant en système clos les hiérarchies de petits tourbillons dans les grands qu’il avait précédemment construites, - ensuite, il tord ses tourbillons pour leur permettre de résister à la dislocation, - ensuite encore, il doit accepter leur brisure, mais il se débrouille pour les organiser de façon à retrouver périodiquement la même structure, et donc à conserver, sous cet aspect, une forme de permanence dans le temps, - enfin, lorsqu’il doit renoncer à l’organisation régulière du détail de son flot qui se défait en de multiples turbulences chaotiques, il en profite pour recréer, sous la forme d’une régularité statistique, les structures de grandes échelles qui étaient les siennes au moment où il s’est refermé sur lui-même. En échange de la continuité de son flot à laquelle il a dû renoncer, le tourbillonnement a donc gagné, sous forme d’une conservation statistique, la permanence définitive de sa structure, car celle-ci est désormais capable de résister à tout surcroît de dynamisme qui ne peut que la durcir davantage dans cet état. L'idée est que dans certaines circonstances historiques, le même type d'évolution peut s'observer dans les relations humaines : lorsque la dynamique économique devient tellement impétueuse qu’elle devient globale et ne peut croître davantage, les structures anciennes se déforment d’abord pour résister, puis elles se disloquent, mais, comme elles correspondent à des circuits fondamentalement efficaces et nécessaires, elles réapparaissent finalement sous une nouvelle forme éclatée. Une forme qui peut apparaître chaotique et instable dans le détail, mais qui est parfaitement régulière et permanente à grande échelle. L'histoire de l'art garde la trace de cette évolution, car chaque étape de cette évolution repose sur une situation contradictoire (paradoxale) qui est l'enjeu principal que l'artiste s'efforce de saisir à travers son art : afin de se comprendre lui-même, et afin de comprendre sa place dans la société et par rapport à l'ensemble de l'univers. |
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Dans certaines situations, le fonctionnement de la société humaine présente des analogies avec celui de ce phénomène physique. Cela peut se lire dans l'art, car les artistes se sont alors efforcé de mettre à nu les relations paradoxales qu'il implique entre chaque individu et le reste de sa société : chacun ressent le morcellement et l'atomisation de la société en groupes de plus en plus isolés les uns des autres, et la façon dont chacun de ces groupes fonctionne comme un microcosme unifié et unificateur. Cela peut notamment se ressentir dans les connaissances, de plus en plus atomisées en disciplines spécialisées séparées, et alors que chacune d'elles prétend proposer, à elle seule, un éclairage cohérent et unifié sur l'ensemble de la réalité. Ainsi, l'une revendiquera, par exemple, "une vision mathématique" de la réalité, une autre "une vision psychologique", une autre "une vision sociologique", etc. |
L'exemple
caractéristique d'architecture à garder à l'esprit
pour se souvenir du paradoxe un / multiple :
Tschumi le
Parc de la Villette à Paris, qui combine la fragmentation répétitive
et l'unification de style d'un programme pourtant vaste et dispersé
Comment
ce paradoxe un / multiple se manifeste dans la musique :
Effet analytique (qui
s'entend par l'évolution au fur et à mesure que le temps
passe) :
Petites évolutions
ou instabilités à l'intérieur de la fluctuation d'ensemble
du fil musical, ou de façon générale petits effets
incorporés dans un effet qui apparaît au fil du temps comme
de structure similaire mais fonctionnant sur un plus grand rythme.
Effet synthétique
(qui s'entend à chaque instant) :
Le fil musical apparaît
unifié, tout en apparaissant simultanément fait de plusieurs
éléments qui se mélangent, tels que plusieurs voix
ou plusieurs thèmes musicaux qui s'entrelacent dans une texture
uniforme.
Ou bien (croquis ci-dessous)
l'unité conservée d'une syllabe prononcée dans un
chant se confronte à la multiplicité des virevoltes accomplies
sans la quitter : "une" la voyelle, "multiples" les virevoltes faites en
la prononçant.
Pour davantage de développements sur ce fonctionnement paradoxal qui
produit simultanément l'unité complète et la fragmentation totale :
-
dans les phénomènes physiques et dans l'évolution de la société occidentale
- en architecture
(second style de l'art contemporain - 2ème moitié du XXème
siècle) :
Tschumi - le Parc de la Villette
à Paris
Libeskind - le Musée
juif à Berlin
-
en musique :
dans le style de Notre-Dame
(fin du XIIème siècle)
Pour des exemples d'architectures où ce paradoxe se combine avec d'autres :
avec 3 autres paradoxes
associés à égalité, relativement mélangés sur les mêmes formes (fonctionnement en classement) :
- dans l'art
gothique rayonnant (milieu et fin du 13ème siècle), il est le 2ème paradoxe analysé
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