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fiche
de synthèse : 2ème ligne, 4ème colonne
les
liens de ce tableau vous permettent de rejoindre chacune des 15 autres
fiches
L'idée
:
(même texte
de la première case de cette ligne)
Les
4 étapes de l'évolution du phénomène physique
qui conduit à la naissance de la turbulence, du fait de l'augmentation
progressive des différences de vitesses internes au fluide :
Le
phénomène physique caractéristique de la 3ème
et dernière étape de cette évolution :
Lorsque les interpénétrations
locales répétées de l'étape
précédente ne suffisent plus à faire face aux
différences de vitesses qui se sont amplifiées dans le fluide,
celui-ci doit se trouver une organisation d'ensemble qui permette de les
réguler systématiquement et dans tous les sens. Cette solution
est l'arrangement en spirale des couches laminaires qui s'étaient
précédemment formées.
Dans cette forme en spirale
se réalise le croisement parfait entre le
classement sans coupure par diffusion brownienne (étape 0) qui
s'effectue en tournant avec la spirale, et le
classement par couches laminaires séparées (étape
1) qui s'effectue lui dans le sens radial à la spirale. En outre,
cette forme généralise à grande échelle le
principe d'interpénétration des couches laminaires de l'étape
juste précédente (étape 2).
Cette dernière étape,
qui clôt le fonctionnement en classement, cumule donc en elle de
façon évidente le fonctionnement de ses trois étapes
précédentes.
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écoulement cisaillé
puis en spirale derrière une voile de bateau trop bordée
[d'après photo
d'Eric Twiname, extraite du "Nouveau Cours de navigation des Glénans"
aux éditions du Seuil]
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Le
nom donné au paradoxe qui caractérise cette situation :
synchronisé / incommensurable
Pourquoi
? : Le caractère paradoxal de cette situation provient
de la synchronisation étonnante et comme miraculeuse que manifeste
une organisation en spirale : elle s'élargit avec une régularité
impeccable alors qu'elle ne dispose d'aucun axe, d'aucun centre, d'aucun
élément continu dans le sens radial. Usuellement, un phénomène
régulier dispose de l'un ou de plusieurs de ces caractères
géométriques, car ils sont le signe ou le moyen de sa régularité
: cela suit un axe régulier, cela tourne régulièrement
autour d'un centre, cela s'étale en s'écartant régulièrement
d'un même point, etc. Ici, il n'y a rien qui apparemment permette
de réguler (et pour nous de mesurer) la progression dans un sens
au même rythme que la progression dans un autre sens de la figure.
Dans
certaines situations, le fonctionnement de la société humaine
présente des analogies avec celui de ce phénomène
physique. Cela peut se lire dans l'art, car les artistes se sont alors
efforcé de mettre à nu les relations paradoxales qu'il implique
entre chaque individu et le reste de sa société : chacun
alors ressent l'efficacité du consensus social qui permet la cohabitation
régulière de classes sociales fortement antagonistes, alors
que précisément cet antagonisme simultanément bien
ressenti rend ce consensus étonnant et comme miraculeux. |
Comment
ce paradoxe "synchronisé / incommensurable" se manifeste dans
les arts visuels et dans l'architecture :
Exemple
d'expression analytique (ses 2 aspects incompatibles sont séparés
dans notre perception) :
Il
est presque impossible pour notre perception de suivre l'évolution
d'une ligne vers l'horizon lointain, tout en suivant simultanément
l'évolution d'une autre ligne qui elle monte verticalement. Si de
telles oppositions d'horizontales et de verticales se présentent,
sans que ces lignes aient des points de croisement bien marqués
qui puissent servir de point de repère pour évaluer leur
évolution, les évolutions horizontales et verticales des
lignes nous paraissent alors incommensurables (croquis de gauche). À
défaut d'un point de rencontre précis, la densification de
ces lignes dans une zone peut suffire à caler notre perception et
à synchroniser à partir d'elle les divers sens de lecture
(croquis de droite). Ce principe est souvent utilisé par Frank Lloyd
Wright dans la série de ses "maisons dans la prairie".
Exemple d'expression
synthétique (ses 2 aspects incompatibles sont inséparables
dans notre perception) :
Dans
la Maison de la Laponie de Aalto, des formes de toutes tailles suivent
exactement la même évolution de parcours, synchronisant même
entre elles une petit accident dans leur courbe (croquis de gauche). Mais
la différence de taille entre ces formes, différence qui
apparaît précisément à la lecture de leur synchronisation,
est tellement importante qu'il est impossible de les lire ensemble, d'autant
que leurs points de départ décalés rend malaisée
leur lecture simultanée (croquis de droite).
De façon générale,
l'incommensurabilité s'exprime à l'aide de formes qui sont
difficiles à comparer l'une à l'autre, car les principes
même de notre perception des formes (en les ressentant avec notre
corps et dans notre corps) nous oblige à abandonner la lecture de
l'une pour commencer la lecture de l'autre.
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ainsi en va-t'il des
formes concaves que l'on perçoit en creusant imaginairement notre
corps . . .
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. . . et des formes
convexes que l'on perçoit en bombant imaginairement notre corps
en sens inverse
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ainsi en va-t'il aussi
de tracés que l'on voit partir d'un côté . . .
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. . . et de tracés
que l'on voit partir dans la direction opposée
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L'exemple
caractéristique d'architecture à garder à l'esprit
pour se souvenir du paradoxe "synchronisé / incommensurable" :
Wright - une maison dans
la prairie : la Darwin D. Martin
House à Buffalo
Comment
ce paradoxe se manifeste dans la musique, où il signifie "étonnante
coordination" :
Exemple d'effet analytique
(qui s'entend par l'évolution au fur et à mesure que le temps
passe) :
Alternance de moments où
des rythmes apparaissent incompatibles entre eux tellement ils font des
choses différentes l'un de l'autre, et de moments où ils
se coordonnent parfaitement pour faire ensemble la même chose, par
exemple venir et rester ensemble quelque temps sur une même note.
Exemples d'effet synthétique
(qui s'entend à chaque instant) :
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évolution
de voix en sens contraires (appelée "déchant" dans la musique
médiévale)
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ou coordination improbable
mais réelle de deux rythmes aux vitesses et aux évolutions
très différentes
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Pour
davantage de développements sur ce fonctionnement paradoxal qui
produit du synchronisé incommensurable :
-
dans les phénomènes physiques et dans l'évolution
de la société occidentale
- en architecture
(premère phase de l'art moderne - 1ère moitié du XXème
siècle) :
Wright - une maison dans la prairie : la
Darwin D. Martin House à Buffalo
Aalto - la Maison de la Laponie
à Rovaniemi
-
en musique :
dans le style de Saint-Martial
(début du XIIème siècle)
Pour
des exemples d'arts plastiques et d'architectures où ce paradoxe
se combine avec d'autres :
avec 3 autres paradoxes
associés à égalité, relativement bien séparés
sur des formes distinctes (fonctionnement en point) :
- dans la
Vénus de Lespugue (environ 21 000 ans avant JC), il est le 3ème
paradoxe analysé
- dans des gravures sur
roc du Val Camonica en Italie
(environ 4 000 avant JC), il passe au 2ème rang
avec 3 autres paradoxes
associés à égalité, relativement mélangés
sur les mêmes formes (fonctionnement en classement) :
- dans des gravures sur
roc à Bohuslän
en Scandinavie (environ 1 000 avant JC), il est toujours au 2ème rang
- dans le
Parthénon d'Athènes en Grèce (5ème siècle
avant JC), il piétine toujours au 2ème rang
- dans l'art
gothique classique (fin du 12ème et début du 13ème
siècle), il passe enfin en 1ère position
quand l'un des paradoxes est dominant (fonctionnement en organisation) :
- dans le "Portrait de Baudelaire" de Matisse (1932), il est l'un des paradoxes de transformation secondaires
- dans la "Colonne sans fin" de Brancusi (vers 1938), il est aussi l'un des paradoxes de transformation secondaires
- dans "Les promenades d'Euclide" de Magritte (1955), il est cette fois le paradoxe d'état dominant
- dans la Cathédrale de Brasilia de Niemeyer (1959-1970), il est à nouveau le paradoxe d'état dominant
- dans la "Vénus des Arts" du sculpteur Arman, il est au service du paradoxe "lié / indépendant"
dernière mise à jour de cette fiche : 19 novembre 2002