Dyslexie et anglais

Comprendre et aider l'élève dyslexique dans l'apprentissage de la langue

Aider l'élève

Aménagements spécifiques - Prononciation

  • L'API

L’apprentissage de l’Alphabet Phonétique International est favorable pour les élèves dyslexiques (au moins pour les voyelles) car il permet l’encodage de la forme auditive. On sait qu’en anglais une même combinaison de lettres se prononcer généralement de plusieurs manières. De cette façon, l’enfant peut se référer à la forme auditive et après cela, une fois qu’elle est bien enregistrée, il peut essayer de mémoriser la forme visuelle. Il est indispensable de veiller à ce que l’élève dyslexique s’empreigne bien de la forme auditive avant de lui demander de retenir la forme visuelle. L’idéal est de commencer par l’apprentissage de l’oral avant de passer à l’écrit ou de faire coïncider les deux supports.

Certains manuels scolaires présentent les voyelles en associant à chaque fois un exemple et une image : lien (BORDAS 2006, Round the corner, anglais 6ème)

  • L'accentuation : Le système des numéros

Pour mettre en évidence les syllabes à accentuer, on peut instaurer un système de numéros indiquant le degré d’accentuation.
Ex : 0 = pas d’accent 1 = accent principal 2= accent secondaire (atténué par rapport à l’accent principal, ce type d’accent peut être proposé plus tard dans le cursus scolaire).
        - Proposer le mot à l’enfant à l’écrit : INTERPRETATION
        - Le découper en syllabes : IN TER PRE TA TION
        - Sous chaque syllabe, placer le numéro correspondant au degré d’accentuation

Ce système peut être mis en place lors de la lecture d’un texte écrit, les numéros apparaissant sous chaque mot.

  • L'accentuation : Le rythme

Pour travailler l’accentuation à l’oral, on peut imaginer mettre en place un système rythmique :
        - Le professeur propose un mot à l’oral
        - On le découpe en syllabes
        - Le professeur tape une fois pour indiquer l’absence d’accentuation et deux fois pour indiquer l’accent principal
        - Les élèves répètent correctement le mot

Si l’enfant possède le degré d’accentuation d’un mot (à l’écrit par exemple avec le système de numéros), il peut à son tour proposer un mot à la classe en tapant un rythme approprié.

En première intention, un exercice plus simple peut être présenté à l'élève en surlignant simplement la syllabe accentuée dans le mot. EXEMPLE

  • Les diphtongues

Pour travailler la prononciation des diphtongues, phénomène articulatoire essentielle en anglais, on peut envisager dans un premier temps de travailler isolément chaque diphtongue.

- Durée sur une diphtongue isolée :

Ex : proposer la diphtongue [ai]. La faire durer sur le premier timbre et après un signe (claquement de main du professeur par exemple) la faire durer sur le deuxième pour marquer le changement. Le but est que l’élève perçoive que le son émis est différent au début et à la fin et que ce phénomène articulatoire n’est pas semblable à une voyelle normale.

- Durée sur une diphtongue dans un mot :

Dans un second temps, travailler cette même diphtongue avec un mot en le faisant durer comme précédemment. (Ex : « my…… »)
Envisager cet exercice régulièrement pour toutes les diphtongues.

  • Les consonnes affriquées

Ces consonnes ne faisant pas partie du système phonétique français, les élèves dyslexiques auront davantage de difficultés à les intégrer sur le plan phonologique et articulatoire. Pour favoriser une bonne prononciation, essayer de décrire avec un schéma ou, en vous prenant comme modèle, le bon positionnement de la langue et des lèvres pour réaliser ce phonème. Faire sentir à l’élève que si sa bouche ou ses lèvres changent un peu, la prononciation ne sera pas correcte.

Progression possible :

- Associer ce phonème à une voyelle
- Faire prononcer des syllabes puis des mots contenant cette voyelle affriquée

Comme il existe deux consonnes affriquées en anglais, envisager un jeu où tous les enfants participent.

EX :

- les élèves possèdent chacun une carte avec la graphie du phonème
- Un élève prononce une des deux consonnes et les élèves montrent la bonne carte
- Progresser en proposant des syllabes puis des mots.

Cet exercice travaille la prononciation de manière active et ludique mais aussi la discrimination auditive, souvent déficitaire chez l’élève dyslexique.

  • Voyelles brèves / longues

Pour indiquer si une voyelle est brève ou longue, on peut mettre en place un système de code.

EX : sheep / ship
      ------->

Ici la flèche mentionne que le son [i] est long. Pour que cette notion de longueur s’installe on peut faire durer le son de manière exagérée en gardant sous les yeux toujours la forme visuelle du mot afin de ne pas entraîner des confusions.

  • Règles générales

Proposer autant que possible, des règles stables qui s’appliquent en anglais pour donner des repères fiables à l’élève dyslexique. Des mémos présentés clairement peuvent être affichés en classe ou dans un cahier spécial que l’élève dyslexique peut consulter facilement.

Ex : Si l’article « the » est devant un nom commençant par une voyelle, le /e / se prononcera [i], comme dans « the elephant ».

Ex : En général, le graphème /ea/ est long quand il se prononce [i] et le graphème /i/ est court quand il se prononce [i].

Ex : Quand un mot est d’origine étrangère (française notamment), la dernière syllabe est accentuée. (ex : cigarette)

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